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Lifestyle

L’endométriose au quotidien, en 2018, quelles évolutions ?

6 March 2018

 

Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez l’endométriose est un sujet qui me tient fortement à coeur.

Atteinte d’une endométriose sévère (stade IV), je partage depuis plusieurs années des articles de sensibilisation, mais aussi des astuces naturelles pour mieux vivre la maladie au quotidien.

J’ai été diagnostiquée en 2011, quand l’endométriose était une maladie quasi inconnue. La plupart des gynécologues ne comprenaient pas la maladie, et aucune communication nationale n’était faite, ce qui rendait le diagnostic extrêmement long et complexe.

Mais aujourd’hui, l’endométriose est largement relayée dans les médias, merci aux femmes malades qui libèrent la parole, aux associations, aux personnalités publiques qui tiennent des tribunes, mais cela a-t-il fait évoluer le quotidien des malades ?

A l’occasion de la semaine européenne de prévention sur l’endométriose, j’aimerais revenir sur les évolutions de la prise en charge des malades, en 2018.

 

L’endométriose s’invite dans la sphère médiatique et publique 

L’effort fait par les associations comme Endomind et Endofrance pour réveiller l’opinion publique sur le scandale de l’endométriose en s’associant à des personnalités publiques comme Julie Gayet ou Laetitia Millot a été efficace. L’endométriose est désormais présente dans les débats publics au ministère de la santé, dans les émissions de télévisions, les magazines, en radio…

Les femmes savent désormais qu’avoir mal pendant leurs règles, au point de devoir s’arrêter de vivre normalement ou ne pas pouvoir se soulager est anormal, et qu’il existe des associations pour trouver de l’information et des contacts de spécialistes. C’est extrêmement positif.

Il y a quelques années, il était difficile de trouver de l’information fiable, on jouait plutôt au petit bonheur la chance avec un diagnostic fait sur Doctissimo. La maladie porte désormais un nom, et le matraquage médiatique semble prendre de plus en plus d’ampleur, preuve que les choses avances.

 

2 mots clefs : hystérectomie et bébé miracle

Pourtant, ce que l’on retient de cette maladie dans les médias reste les femmes qui réussissent à tomber enceinte (Laetitia Millot) et celles qui subissent une hystérectomie en dernier recours (Lena Dunham).

L’entre deux ne semble pas exister entre happy end et solution ultime, la maladie s’arrêterait après avoir eu un enfant ou en se faisant enlever l’utérus.

C’est encore un problème de gros titre vendeurs et articles écrits à la hâte sur un sujet complexe. L’endométriose ne se soigne toujours pas, même après une grossesse, et encore moins en enlevant les organes reproductifs de la femme. L’hystérectomie est efficace (parfois temporairement) uniquement en cas d’adénomyose, en bref si votre endométriose est placée sur la vessie ou le rectum, cette opération ne sera en rien efficace.

Alors quand on ne veut pas d’enfants, et que l’hystérectomie ne sert à rien (encore faut il accepter de le faire), on ronge bêtement ses ongles devant les articles accrocheurs qui pullulent sur la toile. Mieux vaut en parler, même mal, mais parler d’endométriose ?

On parle encore trop peu des douleurs autres que pelviennes due à l’endométriose, comme les problèmes urinaires, digestifs, les difficultés à s’assoir, à marcher, la fatigue chronique, le système immunitaire faible, les douleurs dorsales, la prise ou la perte de poids, la dépression, l’absence de vie intime… L’endométriose ce n’est pas juste avoir mal au ventre pendant les règles.

 

Vie ma vie de malade de l’endométriose

Alors entre deux articles sur une grossesse inespérée, on évoque finalement peu les vrais problèmes, comme le manque de traitements efficaces, car même en 2018 on a toujours le choix entre anti-douleurs qui rendent stone, provoquent des douleurs à l’estomac ou ne sont tout simplement pas efficaces, les contraceptifs et leurs effets secondaires (libido pourrie, bouffées de chaleurs, perte ou prise de poids ou moins de douleurs ?), et surtout jouer au petit chimiste.

Les groupes de soutien de malades sont un excellent exemple, car à force de faire face au manque d’information sur les traitements disponibles, les femmes se regroupent sur des groupes Facebook pour échanger sur les options, les médecins, et la gestion de la maladie au quotidien.

Au Royaume-Uni, où obtenir un rendez vous avec un service spécialisé demande souvent une argumentation solide à son médecin généraliste, et une attente allant parfois jusqu’à 18 mois, l’aide de femmes aguerries à l’exercice se révèle précieuse.

Alors oui, les associations font un travail exemplaire, les essais cliniques se multiplient, mais l’espoir se forme surtout pour les générations à venir.

En attendant, on continue à vivre au jour le jour, en guettant la moindre douleur, entre anti-douleurs, bouillotte, TENS, compléments alimentaires, yoga, méditation, pas trop de sucre, de gras, de gluten, de lactose, de soja, d’alcool, de sel, mais des épices, de l’exercice, mais pas d’exercices violents… Vous comprenez le casse-tête ?

 

Un espoir pour les générations futures et un élan de sororité

Quand je vois mes amies parler ouvertement de leurs menstrues ou des livres comme Le grand mystère des règles de Jack Parker, j’ai bon espoir dans l’avenir.

Que vous soyez atteinte d’endométriose ou non, il faut libérer la parole autour des menstruations et en faire un sujet “commun”. Non les anglais n’arrivent pas, personne n’a ses ragnagnas, et il n’est pas honteux de demander une serviette en public.

Il ne faut pas avoir honte de dire que l’on a ses règles, ou mal au ventre, et que dans certains cas cette douleur est trop intense pour faire certaines choses basiques du quotidien.

Je pense aux jeunes femmes qui grandiront avec l’idée qu’avoir ses règles peut être un non-évenement chaque mois ou une maladie, mais dans les deux cas en rien un sujet tabou.

Pour finir sur une note en demi teinte, rappelons que l’endométriose ne se guérit toujours pas en 2018, et qu’aucune solution ne semble se dessiner dans un court ou moyen terme.

 

Alors, parlez de vos règles, soutenez les femmes atteintes d’endométriose, ne banalisez pas la douleur, et contactez des associations et parlez à votre médecin si vous pensez en être atteinte.

 

Photo de Georgie Wileman

Bien-être

Astuces naturelles pour mieux vivre l’endométriose

11 April 2017

 

J’ai toujours été attaché au fait de parler d’endométriose sur ce blog, en racontant mon histoire, mais aussi en cherchant des astuces pour mieux vivre la maladie au quotidien.

Malgré 2 opérations, de nombreux traitements et une grossesse, l’endométriose est toujours fidèle au poste, douloureuse et handicapante. Je ne compte plus le nombre de médecins dépités qui finissent par me dire “Mais normalement, la maladie ne revient pas aussi violemment après une grossesse”, avec en cadeau une ordonnance d’anti douleurs, et peu de réponses.

Alors, pour éviter de passer des journées à prendre des comprimés ou jouer à “pile ou face les urgences”, j’ai accumulé quelques astuces pour repousser les crises.

A noter que je ne suis pas médecin, ni acupunctrice, ni prof de yoga, ni naturopathe, et cet article a pour but de vous donner des pistes pour améliorer votre gestion quotidienne de la maladie.

 

L’alimentation anti-inflammatoire

Mon médecin a utilisé une image simple pour m’expliquer pourquoi certains aliments provoquaient des crises d’endo. Imaginez que votre corps est une cocotte minute, et qu’à cause de certains aliments difficilement assimilables pour l’intestin, il surchauffe et réveille des lésions situées dans toute la région pelvienne. C’est pour ça qu’il est conseillé de diminuer voir supprimer le gluten, le café, l’alcool, la junk food, les produits laitiers et les aliments riches en phyto-oestrogènes.

Je ne consomme plus de gluten depuis 4 ans bientôt, et ma santé digestive s’est sensiblement améliorée, en revanche j’ai noté que lorsque je consommais du café de bon matin, je développais une crise quelques heures plus tard. J’ai donc arrêté le café depuis peu pour du thé vert riche en anti oxydant (bon pour la santé, et parfait pour un coup de fouet), et je remarque une diminution des crises.

Une alimentation saine, végéta*ienne, sans produits transformés peut aider à prévenir et réduire l’inflammation des lésions d’endométriose. Cela peut paraître fastidieux au départ, mais imaginez votre endométriose comme un démon à combattre, et pour cela il faut éviter de le rendre plus fort.

Alors, on évite les orgies de gâteaux industriels et choisi un gâteau maison, un verre de vin le week-end uniquement, et on troque son espresso contre un bon matcha.

Certaines épices sont connues pour être anti inflammatoires comme le gingembre ou le curcuma, de quoi apporter du piment à votre alimentation!

Pensez à consommer beaucoup d’eau, et des infusions pour vous hydrater mais aussi bien faire fonctionner les reins et éviter des problèmes urinaires, très souvent liés à l’endométriose. Le cranberry peut réduire l’apparition de cystites, et ma naturopathe m’a conseillé de consommer aussi des myrtilles fraiches dans un porridge le matin, aussi efficaces que des comprimés, avec l’avantage de manger un fruit frais.

Lire la FAQ d’EndoFrance sur le régime sans résidu

 

Le yoga, pilates et la méditation

Il est compliqué de s’imaginer faire des postures de yoga ou de pilates quand on est pliée en 2 chez soi plusieurs jours par mois, mais croyez moi, pratiquer une activité physique régulière aide à diminuer les crises. Le sport permet la sécrétion d’endorphines, précieuses alliées pour détourner notre attention des douleurs, mais surtout à oxygéner le sang et aider à sa bonne circulation dans toute la région pelvienne. Même si le canapé semble être un ami, il est déconseillé de rester assise longtemps et dans une mauvaise posture.

Il faut aussi apprendre à accepter la douleur, c’est à dire à ne pas se crisper quand une crise arrive. Respirez profondément, gardez le ventre détendu, vous aidera à ne pas empirer le ressenti de la crise.

Soyez douces avec votre corps, privilégiez les activités qui nécessitent la respiration abdominale comme le yoga ou le pilates souvent plus bénéfiques qu’un cours de HIIT à fort impact.

Jessica Valant, prof de pilates et atteinte d’endométriose partage des cours de pilates en ligne dédié à l’endométriose

 

Ilia Renon et Cécile Doherty Bigara proposent une séance de yoga pour soulager les douleurs menstruelles.

 

Letizia  de “La pratique du yoga” partage une séquence destinée aux endogirls, débutantes ou yoginis (article à lire).

The Hormona Diva, propose 6 postures pour prévenir et apaiser les douleurs liées à l’endométriose.

La méditation m’aide à entrer dans une bulle lorsque la douleur envahi mon corps. Je l’ai expérimenté lors de de mon accouchement : j’avais pratiqué le yoga prénatal et un peu d’hypnobirthing en amont, l’idée est d’entrer dans une bulle, en visualisant des images douces, et en répétant des affirmations positives. Cela parait un peu mystique, mais s’avère très utile quand une crise arrive dans les transports, ou que l’on peine à la calmer avec des anti douleurs.

Et surtout : marchez ! Quand l’endo vous laisse un peu de répit, profitez en pour faire une grande ballade, écouter un livre audio ou un podcast, respirer…

 

 

Acupuncture et médecine chinoise

La médecine chinoise et l’acupuncture peuvent être très efficaces dans le traitement de la douleur. En médecine chinoise on considère que l’endométriose est causé en partie par une mauvaise circulation dans la zone pelvienne, mais aussi par un foie qui fonctionne mal. Il est donc intéressant d’associer acupuncture et médecine traditionnelle pour viser une amélioration de la vie quotidienne.

Depuis ce premier article sur ma découverte de la médecine chinoise, l’acupuncture est devenu mon réflexe en cas de crise aigue. Si vos cycles sont réguliers, je vous conseille de faire une séance d’acupuncture juste avant le début des règles, sinon dès que la douleur commence à apparaitre. C’est pratiquement sans douleur, et surtout très relaxant. Quelques aiguilles vont être déposées sur votre ventre, tête, oreille et sur quelques zones du pieds, toutes reliées à la zone pelvienne. L’idée est d’éteindre la zone douloureuse en travaillant sur des points d’acupuncture et complémentaires. Comme avec le yoga, l’acupuncture aide à relâcher les muscles et les tensions et donc ne pas se crisper autour de la douleur.

Dans mon cas, une séance d’acupuncture peut réduire ma consommation d’anti douleurs de plusieurs comprimés par jour à zéro dans les jours qui suivent. Alors, oui l’effet dure quelques jours, parfois jusqu’à 10 jours, mais cela peut éviter de souffrir inutilement pendant les cycles, ou éviter de rater un moment important dans sa vie personnelle ou professionnelle.

De nombreux médecins généralistes pratiquent l’acupuncture, et vous pouvez également vous rendre dans un centre de médecine chinoise pour un bilan complet.

Relire “J’ai testé l’acupuncture et la médecine chinoise”

 

 

TENS

Le TENS est une machine très populaire au UK et aux Etats-Unis. Le système est simple, une machine reliée à des électrodes que l’on colle sur une partie du corps, envoie des signaux électriques sous la peau, qui permettent de barrer la route aux signaux de la douleur, et délivre des endorphines. C’est indolore, discret, et efficace.

J’avais utilisé un TENS lors de mon accouchement pour atténuer les douleurs des contractions. Il faut juste apprendre à poser les électrodes au bon endroit (reins? bas ventre?), et trouver la puissance adéquate. Pour pallier à une prise d’anti douleurs trop fréquente, j’ai donc ressorti mon TENS et il est devenu un ami fidèle. Dès qu’une crise apparait, je colle 4 électrodes sur mon bas ventre, et l’électrostimulation calme généralement la crise.

On peut l’utiliser partout, il fonctionne avec des piles, en le rangeant dans une poche (et en cachant un peu les fils), idéal au travail, à la maison mais aussi en voyage. Et surtout, il peut être efficace sur toutes les zones douloureuse du corps : dos, reins, nuque…

En savoir plus sur le TENS

 

La naturopathie

Et la phytothérapie! Les plantes font des miracles, c’est bien connu, et dans le cas de l’endométriose où aucun traitement efficace n’existe pour le moment, un tour chez votre naturopathe peut s’avérer utile.

J’ai démarré un protocole en naturopathie, composé de plusieurs plantes (cramp bark, curcuma, thé vert, huile essentielle de géranium ou basilic, milk thistle) mais aussi une supplémentation en oméga 3, pour aider mon corps à réduire les crises, mais aussi mieux gérer la douleur. J’ai aussi reçu des conseils pour mieux composer mes repas, quels aliments privilégier (riches en oméga 3, ou en anti oxydants par exemple).

J’ai trouvé cet article, très utile pour décrire l’utilité de la naturopathie, mais aussi l’action des différentes plantes. Mieux vaut toujours faire une consultation naturopathique pour bénéficier d’un bilan personnalisé, mais aussi de conseils alimentaires pour mieux gérer l’endométriose.

Si vous ne connaissez pas de naturopathe près de chez vous, Chris Martin du blog Nanaturopathe a lancé un programme d’endo coaching personnalisé en ligne, pour apprendre à découvrir les plantes et huiles essentielles pour apaiser l’endométriose, l’alimentation, les perturbateurs endocriniens, les maladies associées, la fertilité…

Grâce à la naturopathie, j’ai remarqué une nette amélioration dans la prévention des crises, avec ce nouveau protocole. Des crises oui, mais moins violentes, et avec le TENS, une réduction nette des anti douleurs.

 

 

Vivre en pleine conscience et accepter le quotidien

L’endométriose est une maladie qui bousille le quotidien, la relation au corps, aux autres, à la sexualité, et je pourrais encore allonger la liste. Beaucoup de femmes atteintes d’endométriose se battent aussi contre la dépression liée à une douleur permanente, un état jugé par beaucoup comme un syndrome du malade imaginaire, et un manque de soutien et de réponse de la part du corps médical.

J’ai toujours été ferme sur le fait que l’endométriose ne me priverait pas de réaliser mes rêves, comme habiter à l’étranger, voyager, mener à bien mes 5 ans d’études, une carrière professionnelle et fonder une famille, et pourquoi pas mon entreprise plus tard.

Tout cela s’est fait dans la douleur, surtout quand je ne connaissais pas la maladie, et en subissait les symptômes sans avoir de réponse. Aujourd’hui encore, je n’ai pas de solution, et il est parfois difficile de rester positive, mais j’essaie d’avancer en me focalisant sur les points positifs de ma vie. J’ai tendance à croire que se plaindre est utile, crier sa colère et son impuissance, mais il faut rapidement réagir en essayant de trouver des solutions pour vivre mieux. J’ai l’impression que me documenter un maximum, chercher, multiplier les expériences, et surtout libérer la parole, m’a permis de mieux comprendre ce dont je souffrais et comment y répondre. Cela ne rend pas les crises moins douloureuses mais je ne suis plus dans le flou.

L’endométriose peut aussi vous rendre plus forte, plus combattive, plus déterminée. Transformez cette situation en force : je réussi à me lever tous les matins, à réaliser mes projets, à conseiller les autres. L’endométriose n’est pas une maladie honteuse, il ne faut n’y la cacher ni la taire. Malgré la douleur et le manque de traitements, vous êtes debout et active dans votre vie, preuve de votre ténacité.

Pensez à noter tous les jours dans un carnet de gratitude (relire l’article) tout ce qui vous a rendu heureuse, même les petites choses du quotidien, et restez ancrées dans le moment présent. Je vois beaucoup de femmes atteintes faire preuve d’une force incroyable, comme Laetitia Millot qui est auteure, comédienne, réalisatrice, et se bat contre la maladie et l’infertilité. Relevez la tête, vous en êtes capable aussi.

Et surtout, l’endométriose est une maladie physique mais un accompagnement psychologique est aussi important pour ne pas garder la colère en soi, la transformer en culpabilisation, et provoquer des blocages pour avancer dans la vie.

 

 

Cet article est le votre, pensez à partager vos astuces et conseils pour mieux vivre l’endométriose en commentaires.

Bien-être

Endométriose : plus d’1 femme sur 10 est atteinte, engagez vous!

7 March 2016

Du 7 au 13 mars, se tient la semaine internationale de l’endométriose. Pour ceux/celles qui ne connaissent pas la maladie, j’ai écrit un article explicatif en 2014 : (relire).

En bref, l’endométriose est une maladie chronique qui touche plus d’une femme sur 10. Aucun traitement n’est pour le moment accessible, et la maladie étant encore méconnue on compte en moyenne 7 ans pour se faire diagnostiquer.

On parle de plus en plus de l’endométriose grâce à l’engagement d’associations comme Endofrance, Endomind, de célébrités comme Lena Dunham, ou de magazines comme ELLE qui organise avec la chanteuse Imani (elle même atteinte), Julie Gayet (marraine) et Chrysoula Zacharopoulou (médecin spécialisée) une campagne nationale #ELLEstopendo et un concert de soutien. Une marche mondiale pour l’endométriose est organisée le 19 mars (plus dinfos).

Je suis moi même atteinte de cette maladie à un stade sévère, depuis mon premier article j’ai eu le droit à une nouvelle chirurgie et des tas de traitements agressifs. Mais après des années d’errance, je suis suivie par des professionnels et j’ai appris à vivre avec la maladie.

L’endométriose rend la vie dure à 10 – 20 % des femmes, et pourtant je vois peu de femmes dans mes réseaux partager des informations à ce sujet. Votre soeur, amie, collègue qui se plaint de ne pas pouvoir travailler quand elle a ses règles en est peut être atteinte. Plus nous partagerons d’informations sur la maladie, plus les femmes seront sensibilisées et sauront quelle porte pousser pour se faire diagnostiquer.

En parler autour de vous c’est sortir l’endométriose de l’ombre et permettre à des millions de femmes d’aspirer à une vie presque normale.

Non diagnostiquée cette maladie peut entrainer :

  • des douleurs très violentes quasi quotidiennes qui peuvent lourdement peser sur la vie professionnelle et personnelle
  • une fatigue chronique
  • des douleurs pendant les rapports sexuels, qui entachent l’épanouissement dans la sexualité
  • une infertilité, car sans opération une femme rencontrera de grandes difficultés à procréer, et le temps amoindri le taux de réussite
  • des problèmes digestifs, urinaires etc.

 

Il n’existe pas de traitements capables de guérir l’endométriose mais plusieurs solutions : la chirurgie, les traitements hormonaux (comme la ménopause chimiques) et les antidouleurs. L’alimentation, l’acupuncture, l’homéopathie, l’ostéopathie peuvent considérablement améliorer la vie des patientes (lire mon témoignage sur l’acupuncture).

 

La maladie touche les règles, qui dans notre société sont encore considérées comme honteuses et sales. On ose donc difficilement en parler en famille ou à ses amis. Enlevez vous cette idée de la tête : les règles sont un phénomène naturel et donc pas sale, dépassez cette crainte pour en parler à votre médecin, votre compagnon et votre famille.

Je n’ai plus peur de parler publiquement de ma maladie, depuis mon premier article j’ai eu le plaisir de recevoir des témoignages de lectrices qui ont été diagnostiquées, une récompense énorme pour mon modeste engagement.

Si vous rencontrez des difficultés de diagnostic (il faut savoir que seuls des spécialistes savent détecter l’endométriose. Dans mon cas le service radio d’un hôpital parisien ne voyait rien à l’IRM alors qu’un spécialiste a su détecter des lésions), contactez EndoFrance ou Endomind qui vous donneront une liste de médecins. Des réunions sont aussi organisées pour discuter et trouver des réponses et du soutien.

Alors, nous avons besoin de tout le monde pour participer à une opération de sensibilisation cette semaine. Partagez cet article et garder surtout une oreille attentive aux femmes de votre entourage si elle se plaignent des symptômes précédemment évoqués.

 

Pour finir sur une note plus positive, je remarque souvent que les femmes atteintes d’endométriose sont de véritables forces de la nature. Cette maladie apprend à se focaliser sur les petits bonheur du quotidien, oublier les dramas, et développer de la détermination et de l’endurance.

 

Alors pour qu’aucune femme n’abandonne ses rêves à cause de l’endométriose, aidez nous à sortir cette maladie de l’ombre.

Bien-être

J’ai testé | La médecine chinoise et l’acupuncture

1 June 2015

Je parle souvent sur le blog des différentes découvertes que je fais en matière d’alimentation, de médecines naturelles, de yoga ou de méditation et l’impact positif que tout ceci à pu avoir sur ma santé et mon bien être.

Je me lance dans une expérience axée sur plusieurs médecines naturelles pour soulager une maladie que je ne cache pas : l’endométriose. Pour tout ceux/celles qui voudraient en savoir plus sur le sujet c’est par ici.

Le problème de l’endométriose, c’est que en plus de ne pas guérir (youpi), on ne trouve parfois aucun médicament qui soulage correctement (youpla). Les médecins expliquent simplement : rien ne fonctionne, essayons d’autres hormones bien fortes, et prenez une rasade d’anti-douleurs en plus.

Sauf que, médecines naturelles ou pas, on a moyennement le choix sur le traitement de fond, par contre, la gestion de la douleur et donc du bien être général peut être traité avec diverses médecines naturelles.

Et ce qui est valable pour l’endométriose est aussi valable pour tout un tas de maladies chroniques qui vous enquiquinent au quotidien.

Je vais donc publier régulièrement des articles sur mes expériences en médecine naturelles et mon ressenti à court et long terme.

J’ai prévu de me concentrer sur ces différentes méthodes :

  1. Acupuncture et médecine chinoise
  2. Yogathérapie (démarrage en septembre)
  3. Thérapie cranioscrale (démarrage en août ou septembre)

 

 

 

Acupuncture et médecine chinoise

J’ai choisi de me tourner vers l’acupuncture en premier lieu car j’en ai souvent fait dans le passé, mais sans suivi régulier. Quelques séances par ci par là par mon généraliste / homéopathe qui avait aussi cette spécialité, et j’ai toujours été très réactive à cette pratique.

Après une crise de sciatique, j’ai donc naturellement poussé la porte d’un centre médical chinois. A Londres, on trouve des centre de médecine chinoise un peu partout, et la NHS (autorité nationale de santé en Angleterre) recommande d’ailleurs l’acupuncture pour la gestion de la douleur et du stress (en savoir plus).

Shujunhealthcare

Shujunhealthcare

Les centres sont tenus par des médecins diplômés en médecine en Chine et souvent en médecine chinoise en Angleterre. Dans mon cas ne vous attendez pas à un centre fancy, l’endroit est plutôt sommaire, on vient ici pour des soins pas pour se faire un spa.

 

 

 

Déroulement d’une séance 

J’ai donc profité de cette sciatique très douloureuse pour tester ce centre dans mon quartier: 30 min d’acupuncture et 30 min de massage thérapeutique (Tui na). Les deux médecins m’ont posé de nombreuses questions sur mon état de santé, et fait tirer la langue pour voir un éventuel dysfonctionnement.

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Ma thérapeute m’a expliqué qu’en médecine chinoise on n’analysait pas un symptôme comme un soucis unique, tous les organes sont liés et cachent souvent un problème général. Il faut donc traiter la douleur mais aussi l’équilibre global du patient en remontant bien en amont pour trouver les causes de cette pathologie. Ma sciatique était causée par les liens entre la zone pelvienne et la jambe (dans mon cas, une zone douloureuse) et non par un simple faux mouvement. 

Ensuite, on m’a planté des aiguilles sur de nombreux points du dos, jambes, et épaules (sans douleur) qui représentent des trajets nerveux, sanguins ou lymphatiques.  Les points traités permettent de relancer un flux énergétique bloqué. Une fois les aiguilles plantées, j’ai attendu entre 30 et 45 minutes.

La sensation est impressionnante,  le corps se relâche alors qu’il était crispé par la douleur depuis quelques jours, et une sensation de chaleur a envahi chaque point touché par une aiguille.

Après 30min, les aiguilles sont enlevées, et place au massage thérapeutique au début à la main et ensuite avec une compresse d’herbes chaudes, qui aide à relâcher les muscles, améliore le passage de l’énergie dans le corps, et dont le parfum nettoie les sinus. Le massage est très tonique et chaque geste parfaitement maitrisé pour stimuler les flux énergétiques.

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Compresse d’herbes chaudes – Pinterest

 

 

 

Ressenti immédiat après la séance 

Après la séance, je me suis immédiatement sentie apaisée, et plus sereine. J’en ai donc profité pour parler de mon endométriose et de la gestion de la douleur. Ma thérapeute à immédiatement compris le problème, et connaissait la maladie. Elle m’a proposé de revenir la semaine d’après pour faire de l’acupuncture sur la zone pelvienne et un massage avec une compresse d’herbes chaude pour soulager mon corps qui est constamment crispé.

Pour essayer de réduire l’usage d’antidouleurs, je suis repartie avec deux boites de comprimés d’herbes chinoises, des mélanges très connus pour gérer les syndromes pré-menstruels, dynamiser le corps et baisser le stress: Xiao Yao Wan et Gui Pi Wan. Le traitement est à prendre 2 fois par jour, et un bilan à faire dans 2 semaines.

Je suis repartie chez moi, sur un nuage, très zen, le stress s’était envolé, et j’ai passé une bonne nuit de sommeil réparatrice.

 

 

Et ensuite? 

J’ai donc décidé de revenir régulièrement pour commencer un vrai traitement à long terme de médecine chinoise. On m’a expliqué que l’acupuncture libérait des endorphines sur les zones traitées et aidera donc à soulager les tensions.  D’ailleurs EndoFrance, à publié un article sur les médecines douces et l’endométriose à lire ici.

Les médecins chinois ont été clairs, ils agissent en complément uniquement de la médecine occidentale. Je n’abandonne pas mon suivi médical pour me consacrer uniquement à des techniques naturelles.

Et sinon ma sciatique? La douleur à disparue deux jours plus tard naturellement. Je me suis évidemment mis au repos : pas de charge à porter, de sport etc. Mais le résultat était là!

Suite au prochain épisode avec le début de gestion de la douleur axée sur la zone pelvienne.

Pour les Londoniens, je vais au centre Shu Jun Healthcare de Maida Vale mais il en existe plusieurs en Central London, infos sur le site http://shujunhealthcare.co.uk/

 

 

 

Partagez vos expériences en médecines naturelles pour alimenter ce journal de bord!

Lifestyle

L’endométriose cette amie qui ne vous veut pas du bien.

4 September 2013

Il me semblait intéressant aujourd’hui d’aborder un sujet qui me touche personnellement et dont on parle encore bien trop peu, l’endométriose.

L’endométriose c’est quoi? Cette vidéo de 5 minutes vous explique tout ça très simplement….

[vimeo http://vimeo.com/42410588]

 

Le diagnostic

Il faut environ 7 ans pour diagnostiquer l’endométriose chez une femme et pourtant 1 femme sur 10 souffre de la maladie. Pourquoi?

Car les symptômes sont nombreux et différents chez chaque femme: douleurs pendant/avant les règles, infections urinaires, douleurs pendant les rapports, problèmes digestifs…

Les gynécologues ne sont pas tous très bien informés, et peu de médecins qualifiés pour détecter l’endométriose lors d’un IRM.

A noter que l’endométriose profonde ne se détecte pas avec une échographie, demandez toujours un IRM, et encore une fois avec un spécialiste.

En attendant, la vie sociale et amoureuse en prend un coup (je ne sais plus combien de rendez vous j’ai du annuler à la dernière minute). Et évidemment, les crises adorent débarquer: avant un concert, pendant le première mois d’un nouveau job, avant une soirée que l’on a organisée, pendant un examen…

 

En bref

  • Ce n’est pas normal d’avoir des règles douloureuses / des douleurs pendant les rapports
  • Si votre gynécologue vous explique que c’est normal et que vous êtes douillette: CHANGEZ!
  • Plus la maladie est prise en charge tôt, plus il facile de la traiter. Une adolescente qui se plaint de douleurs doit être suivie de près.
  • Comme chaque médecin, chaque gynécologue à sa spécialité, et il est indispensable de consulter un spécialiste de la maladie
  • Trouvez un spécialiste qui saura vous écouter et vous soutenir
  • Faire un enfant ne vous guérira pas de la maladie

 

Se faire soigner au mieux

Si certains symptômes vous alertent, n’hésitez pas à consulter le site EndoFrance: http://www.endofrance.org, et à contacter les correspondants locaux. J’ai reçu de leur part une liste de médecins spécialistes, des conseils et beaucoup de soutien. Des réunions sont organisées pour mieux comprendre la maladie et échanger.

Ne perdez pas de temps, il est précieux dans le traitement de la maladie.

Il faut trouver le médecin avec qui le courant va passer, celui qui prendra soin de vous, vous écoutera et vous donnera espoir.

Il existe plusieurs traitements: pilules sans oestrogènes, stérilet, progestérone, ménopause chimique, la coelioscopie pour enlever les lésions et adhérences, et hystérectomie en dernier recours.

Pour ma part j’ai essayé en un an: pilule, progestérone (deux versions), à chaque fois plus ou moins efficace pendant 2 mois et retour des douleurs.

Les traitements médicamenteux peuvent s’accompagner d’effets secondaires charmants: prise de poids, rétention d’eau, bouffées de chaleurs nocturnes (essayez les comprimés de trèfle rouge!!), baisse de libido, peau grââsse…

La probabilité de souffrir du syndrome de fatigue chronique, ou de sensibilité au gluten, dépression, infertilité est également plus grande.

La joie? Non elle s’arrête pas là, petits joueurs, cette maladie ne se guérit pas. Elle peut vous laisser tranquille après une cœlioscopie, ou revenir une fois, plusieurs…

 

La coelioscopie

J’ai subi ma première coelioscopie la semaine dernière à New York, avec un grand spécialiste américain. A 4h de chez moi, oui, mais il était indispensable que je sois entre de bonnes mains pour éviter de multiplier l’expérience.

Expérience pas si traumatisante, quoique très stressante (en plus des douleurs) avant l’opération, mais une opération sous anesthésie générale, avec 2/3 jours à l’hôpital et 3 semaines de repos ensuite.

Il faut savoir que c’est une opération dite “mini invasive”, seulement 4 petits trous sont fait sur le ventre et le chirgurgien opère à l’aide d’une caméra.

L’opération reste le seul moyen de retirer les adhérences, un traitement peut “stopper” l’évolution de la maladie, mais ne guéri pas pour autant.

EDIT : 07/09/2016, l’opération même si mini-invasive, demande beaucoup de repos et du temps de rétablissement. Prenez le temps de reprendre pas à pas une vie normale, par exemple faire du sport peut prendre plusieurs mois. Le qi gong, le yin yoga, la marche et la nage sont de précieux alliés.

J’ai subi une deuxième coelioscopie un an plus tard, toujours avec le même praticien, la maladie peut revenir, les adhérences post-opératoires sont un risque, mais l’état de santé après une chirurgie s’améliore vraiment.

On vit comment alors?

Ce n’est pas simple de rester positive, mais il faut avoir confiance en soi, en sa perception de la douleur et de son corps, et ne pas plier devant certains médecins.

Trouver le bon spécialiste, celui en qui on a confiance. Si un traitement de vous convient pas, ne soyez pas fataliste, essayez autre chose.

Pensez à la médecine naturelle, des infos ici: http://www.santedesfemmes.com/endometriose/guerir-lendometriose-des-lueurs-despoir

Le yoga, la méditation et le sport peuvent vraiment aider à améliorer votre qualité de vie. Pensez à vous, et à mener une vie saine: les excès d’alcool, de stress, de junk food sont d’autant plus dangereux quand on souffre de l’endométriose. Les aliments riches en oestrogènes sont aussi à banir.

EDIT : 07/09/2016 Pensez aux médecines naturelles, l’acupuncture peut vraiment améliorer la gestion de la douleur. Lire mon article sur le sujet.

 

Parlez, communiquez, échangez!

C’est une épreuve dans le couple, au travail, au sein de la famille, mais ne pas communiquer sur ses douleurs et son état ne mène à rien. Personne ne comprendra votre quotidien si vous ne le partagez pas, ce n’est ni honteux ni contagieux!  Le soutien des autres joue énormément dans la gestion de la maladie, et si vous vous sentez seule, pensez aux groupes EndoFrance!

J’espère vous avoir éclairé sur cette maladie encore méconnue. Pensez à diffuser l’information autour de vous, de nombreuses femmes sont encore diagnostiquées trop tard, quand un problème d’infertilité est détecté.

 

N’hésitez pas à me contacter biobeaubon@gmail.com si vous souhaitez en parler, et obtenir des contacts (France/Etats Unis), je serais ravie de vous orienter.