En lisant plusieurs livres sur le yoga et la spiritualité (Rachel Brathen, Colleen Saidman, Donna Farhi, Eckart Tolle), je me suis rendue compte que je ne savais pas pardonner.
Je suis une personne rancunière, sur une échelle de 0 à 10 je pense me situe à 15. Je n’ai jamais pardonné aux personnes qui ont tenté de m’embêter au collège, à celle qui a essayé de monter des amis moi quand j’avais 20 ans. Je crois que j’en veux encore à la gamine qui m’a accusé d’avoir volé des chewing-gums à 5 ans.
Je refuse de parler ou d’entendre parler des gens qui m’ont fait du mal, aussi minime qu’il soit. Ce qui ressemble à un mécanisme d’auto défense n’est finalement pas anodin.
J’ai compris en lisant ces livres que je me punissais moi même. Rachel Brathen explique « True Forgiveness comes from you – you don’t need to hear an “I’m sorry” to let go and move on. So look deeply into your heart and forgive. Forgive the world. Forgive yourself. It will set you free. »
En ne pardonnant pas, je continue à avancer avec de la rancoeur, sans me donner l’opportunité d’évoluer.
Finalement, quand je regarde dans le passé, j’ai moi aussi fait de sales coups aux autres, et en grandissant je me suis rendue compte de la peine que j’avais pu causer, sans jamais m’excuser. J’étais mal dans ma peau, et je me suis vengée sur les autres.
Cette situation est sûrement semblable pour toutes les personnes qui m’ont aussi fait du mal.
En ne pardonnant pas, je refuse de croire que l’on peut changer, se bonifier, et surtout faire des erreurs. C’est finalement contraire à mes valeurs et à ce que j’essaie de transmettre ici et là.
Ne plus avoir de rancoeur
« Si je le croise, je change de trottoir ». Voilà le genre de phrase que je peux prononcer en pensant à une personne pour qui j’éprouve de la rancoeur.
Sauf que je ne punirais pas l’autre finalement, mais moi même, encore une fois. Mon exercice actuel est d’apprendre à ouvrir ma porte, et agir avec bienveillance, sans évidemment reprendre les mêmes relations que dans le passé, mais en gardant en tête que la rancoeur me demande plus d’énergie négative que le « vivre avec ».
Si on regarde dans le passé, le mal que l’on a pu causer aux autres était finalement lié à l’image que l’on avait de soi à un instant T. On ne cause pas de mal aux autres quand on vit dans la bienveillance, l’estime de soi et l’acceptation des autres.
J’essaie de toujours voir le positif des situations, et des gens. Mais il reste cette part de jugement qui est très difficile à éliminer de nos habitudes. Soyons honnêtes, en scrollant sur un fil Twitter, combien d’entre nous ont déjà été envieux(ses), moqueur,(euses) et malveillant(es)? Je lève la main.
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Pardonner pour vivre dans le présent
En relisant l’excellent livre d’Eckart Tolle The Power of Now , j’ai retenu cette phrase: « Through forgiveness, which essentially means recognizing the insubstantiality of the past and allowing the present moment to be as it is, the miracle of transformation happens not only within but also without. »
En ne pardonnant pas, je continue à vivre dans le passé. Je rumine mes vieilles histoires et mes sales rancoeurs. L’idée n’est pas de dire « Je m’en fiche maintenant », mais de pardonner pour penser de manière positive et profiter de l’instant présent.
J’aime penser que l’on récolte ce que l’on sème, le positif pour le positif, l’idée du karma, et ne pas pardonner relève finalement de la malveillance.
Apprendre à pardonner c’est aussi faire le deuil des histoires du passé, et accepter qu’elles font partie de notre expérience de vie. Faire confiance aux autres, est finalement beaucoup plus complexe que se forger une carapace.
Pardonner c’est accepter que l’autre aussi à pu avoir des failles à un moment donné, voir un manque de courage pour dire « pardon ».
L’objectif est d’avancer sereinement, positivement, en souhaitant que les autres évoluent de leur côté, sans jamais leur vouloir du mal.
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Méditer et pratiquer le yoga pour donner son pardon
Dans son livre Yoga for Life Coleen Saidman (une professeur de yoga américaine qui enseigne depuis plusieurs décennies) propose une séance de yoga et une méditation dédiée à une personne à qui on souhaite dire pardon, ou une personne à qui on souhaite pardonner.
J’ai décidé de pratiquer quotidiennement en pensant à ces personnes auxquelles je souhaite pardonner, laisser aller toutes mes mauvaises pensées, et me concentrer sur le fait que je souhaite maintenant avancer.
J’ai aussi remarqué qu’enrichir ma vie spirituelle m’avait fait grandir, et devenir une meilleure personne. Le yoga, la méditation, l’acupuncture (je vous en parlais ici), et lire beaucoup de livres sur la spiritualité m’ont fait réfléchir sur le sens que je voulais donner à vie, et aux conséquences de mes actions.
Quand on décide de pratiquer le yoga et la méditation, c’est finalement une mise à nu, car on devient vulnérable face à ses émotions. Le yoga apprend à ne pas chasser ses émotions mais toutes les accepter, même les mauvaises. Quand votre prof de yoga vous rabâche de respirer ce n’est pas anodin: en se concentrant sur notre respiration, on apprend à connecter son esprit et son corps, et pour tout ça il faut accepter de devenir fragile.
Pardonner c’est aussi accepter sa fragilité et celles des autres, et je suis maintenant prête à l’accepter.
« If you want love, love. If you want forgiveness, forgive. I you want acceptance, accept. If you want kindness, be kind. » Rachel Brathern.
19 Comments
Un très bel article, plein de vérités, parce que pardonner les autres c’est avant tout se pardonner soi.
Merci beaucoup pour ce blog,
Julie
Merci Julie <3
Très joli article.
C’est un exercice très difficile pour moi aussi de pardonner. Mais j’ai presque réussi à pardonner toutes les personnes qui m’ont fait du mal.
J’ai encore du mal pour quelques unes, car je suis très rancunière quand on m’a fait beaucoup beaucoup de mal… J’espère y arriver un jour et j’y travaille :).
Merci pour cet article.
Jennifer
Merci!
C’est un exercice très difficile, je pensais que être rancunière c’était être forte. Je me plantais, c’est finalement une faiblesse de ne pas savoir passer l’éponge, et profiter du moment présent.
Il y a encore du chemin à faire, mais on y travaille 🙂
xxxx
Très bel article, merci. La mise en pratique n’est pas aisée et l’être humain a toujours tendance à se laisser déborder alors qu’un chien , par exemple, c’est l’image même du grand pardon… On a du chemin à faire… Bonne journée
Merci (et j’aime l’image du chien!) <3
Merci pour ce bel article j’ai aussi fait cette expérience il y a quelques années de cela. Je ne savais pas pardonner, car je ne l’avais jamais appris. Je perdais ainsi toujours l’amitié de certaines personnes. Cette situation s’est répétée plusieurs fois. Cela m’a fait réfléchir je me suis remise en question. J’ai appris dès lors, que lorsque une même situation se répète plusieurs fois c’est un message de la vie. Je devais donc comprendre puis apprendre à pardonner pour ne pas que cette situation se répète une nouvelle fois.
Ton article, j’espère permettra d’ouvrir la conscience de certaines personnes qui souffre encore de cela. Lorsque l’on sait pardonner cela est vrai que l’on se sent plus léger.
Merci <3
Je n'ai jamais appris à pardonner, en me disant que même toute seule je pouvais avancer.
Au final, c'est faux, et même si je n'oublie pas et que je ne me lancerais plus dans les mêmes relations, il faut vivre dans l'instant présent sans se trainer les rancoeurs du passé.
Et écrire tout ça est très libérateur au final 🙂
Très bel article, il sonne très juste, et je pense qu’il nous concerne tous d’une manière ou d’une autre.
Je me souviens d’une phrase que j’avais entendue, qui avait fait le déclic chez moi par rapport au pardon et au fait de lâcher prise sur ces rancoeurs: “forgive, not forget”. A la base je ne la comprenais pas, vu que l’objectif de pardonner est justement de lâcher le passé et passer à autre chose (comment le faire si on n’oublie pas?)
Mais en fait, il y a une image de “faiblesse” dans l’idée de pardonner dans la société d’aujourd’hui, de “tendre l’autre joue”, de “se laisser marcher dessus”. Un petit côté “trop bon trop con”. Mais en réalité, c’est une force de savoir pardonner, sans oublier, c’est à dire sans oublier les leçons que l’on peut tirer de ces événements passés (soit sur les gens en questions, dont il faut se méfier, soit pour être prêt à de futures situations similaires). C’est une manière d’être plus léger tout en restant lucide – parce que j’en ai un peu marre que les gens assimilent attitude positive avec naiveté et candeur.
Désolée le commentaire s’est un peu éloigné du coeur de ton article, bottom line is: c’est en effet très libérateur de lâcher les vieilles rancoeurs, et ce n’est pas une marque de faiblesse, bien au contraire 🙂 Merci pour ce rappel.
Je te rejoins sur le “Forgive, not forget”. Avec le fait que oui, pardonner c’est souvent être considéré comme être faible. Tu as complètement raison Je le pensais encore il y a peu, je pensais que ma carapace faisait de moi une personne forte, que l’on craignais. Au final il faut pardonner, mais ne pas oublier et ne pas reproduire les mêmes erreurs, pour vivre sereinement.
A le chemin est long 🙂
Très bel article, plein de belles réflexions.
C’est difficile de pardonner, je l’ai vu à l’œuvre chez beaucoup de personnes autour de moi. Mais personnellement, je crois avoir le problème inverse ! J’ai toujours très facilement pardonné aux gens, ce qui n’est pas forcément toujours un bien … enfin, en réalité, c’est bien, mais dans notre société, c’est une occasion pour les autres de te marcher dessus. J’ai toujours eu un énorme besoin d’être acceptée, du coup je pardonnais facilement le mal qu’on me faisait juste pour qu’on m’aime bien. Encore ajd c’est plutôt imprégné en moi cette “manie” de pardonner à tout-va lol ! Il y a quelques années, un ami m’a rayé de sa vie d’un coup, et il s’en est mordu les doigts quelques temps après et il a tenté de revenir vers moi. Je me suis rendue compte que je lui avais pardonné, mais par contre je n’avais aucune envie de redevenir amie avec lui tout simplement pcq je ne veux pas de tels amis, sur qui on ne peut pas compter. Je me dis que j’évolue peut-être dans le bon sens : je pardonne toujours, certes, mais je ne brade plus mon amitié pour autant !
Bref je raconte ma vie hein ^^ en tout cas je comprends parfaitement que le pardon n’est pas si aisé, mais c’est vraiment un outil puissant vers la liberté. Je sais que c’est ce qui me permet aujourd’hui d’avancer par rapport à mon lourd passé. Et c’est une très belle idée de dédier sa pratique aux personnes à qui l’on souhaite pardonner, je suis certaine que ça ne peut que t’aider à défaire ces chaînes.
Merci <3
Je te rejoins complètement, pardonner c'est être faible dans beaucoup d'esprit. Je pensais encore comme ça il y a peu de temps, et je me suis rendue compte que c'était absurde.
Il faut digérer avant de pardonner, et surtout ne pas retomber dans les mêmes travers non? Je serais incapable de reprendre les mêmes relations avec des gens qui m'ont menti ou fait du mal, mais je veux "vivre avec".
A chaque fois que je dédie ma pratique, je ressent que l'histoire s'en va d'elle même. Ah le yoga 🙂
Merci Anouchka pour ce bel article plein de pensées et qui emmène à se poser des questions… sur soi et par sur les autres ce coup ci!
Le pardon est une démarche très difficile et je te rejoins tout à fait quand tu dis que le yoga nous y accompagne. La méditation m’aide beaucoup aussi.
Très belle journée!!
Le yoga apprend à vraiment à vivre avec nos mauvaises pensées et profiter du moment présent. L’enseignement est incroyable 🙂
xxx
Cet article me parle beaucoup, dans un contexte de rancune que je traîne depuis presque un an avec moi. Ça s’est calmé, apaisé récemment (car j’ai repris contact avec la personne) mais c’est compliqué – au fond, je ne sais pas si je lui ai pardonné pour de vrai. Avant je me sentais blessée de ses actions, puis j’ai regretté qu’elle n’ait pas eu le courage de dire pardon, de se rendre compte qu’elle m’avait profondément blessée (d’être égoïste finalement). Mais toujours une tristesse face à une amitié peut-être (sûrement même) qui ne sera jamais plus comme avant. (Et c’est là qu’entre en jeu mon immense côté nostalgique/mélancolique.)
Et pourtant, je ne pensais pas être capable de tant de rancune, mais en fait si.
Bref, j’apprends, je grandis, et we’ll see what happens…
C’est extrêmement dur, je n’arrive pas à reprendre contact avec ce genre de personnes, mais j’essaie d’avancer dans une relation apaisée. Je crois que l’on pardonne mais que l’on oublie pas et que reprendre une relation même différente est parfois impossible.
L’essentiel c’est que toi tu n’en souffres plus, qu’elle soit de nouveau dans ta vie ou non. Il faut se concentrer sur les gens qui sont présents et sincères!
xxxx
N’étant pas réellement rancunière, je n’ai jamais eu de difficultés à pardonner l’autre, peut-être parce que les erreurs commises par ce dernier étaient pardonnables, évidemment on pardonne plus ” facilement ” à quelqu’un qui a le courage d’admettre les fautes qu’il a faites.
Il y a également des erreurs qui sont impardonnables, mais n’étant pas encore passée par là, je ne suis pas la mieux placée pour en parler.
Se pardonner à soi-même ? Le sentiment de culpabilité est alors mon plus grand problème, même sans avoir commis de faute. Vivre des situations délicates où il n’existe pas de solution, c’est ce qu’est ma vie aujourd’hui.
Ce thème ne fait pas réellement parti de l’article mais je souhaitais l’évoquer tout de même 🙂
Merci pour ce très bel article, très enrichissant.
Amicalement,
Mélanie
<3
Hello,
J’ai lu ton article avec attention et il me parle beaucoup. Encore du chemin à faire de mon coté !
très bel article ça m’a redonné confiance et beaucoup de positivité