Si vous avez entre 25 et 40 ans, et que vous êtes en couple depuis plusieurs années cette phrase doit régulièrement revenir à vos oreilles.
On ne devrait jamais poser cette question sans en mesurer les conséquences. Une question qui semble plutôt banale : un couple heureux, quelques années de vie commune, une situation stable. Et la suite ?
La suite, est l’intimité du couple, qui peut choisir de la partager (ou non).
La maternité n’est pas un sujet évident pour beaucoup de femmes, et de couples. Si pour certaines, devenir mère a toujours été une envie profonde ou au contraire un refus catégorique, pour d’autres cela relève d’un long questionnement. Au delà même de l’envie, faire un enfant n’est pas si simple pour tous les couples.
A chaque fois que vous posez cette question anodine, vous risquez de mettre profondément mal à l’aise votre interlocuteur/rice, et vous exposez aussi au déballage de situations complexes : je suis stérile, j’essaie de faire un enfant depuis 2 ans, je viens de faire une fausse couche, je ne sais pas si je souhaite en avoir ou je ne veux pas en avoir.
Toutes les femmes ne s’accomplissent pas dans le fait d’avoir des enfants, et ont une vie parfaitement épanouie. Par contre, on tente souvent de projeter un modèle archaïque du couple et du bonheur sur des femmes qui ne souhaitent pas débattre de leur choix et leur liberté à ne pas vouloir fonder de famille.
“Tu es sure que tu le regretteras pas dans quelques années ?”
“Il ne faut jamais dire jamais”
C’est manquer de respect à une femme qui ne devrait jamais avoir à répondre à ces questions.
Ne projetez pas votre idée de la vie, sur une personne qui ne vous a rien demandé mais surtout ne voit pas son futur de la manière que vous.
Il existe mille et une manières de s’épanouir dans la vie, en couple ou non, avec ou sans enfants, et autant de manières d’aimer. L’essentiel est de trouver son équilibre.
Pour certains couples qui n’ont pas encore abordé le sujet, qui commencent à peine à en parler ou si le sujet fait l’objet de disputes, c’est aussi l’assurance de mettre sur le tapis un sujet qui relève de leur intimité en public.
Dans mon cas, en couple et mariée depuis des années, la question est revenue sans cesse. Atteinte d’endométriose je savais que ma seule manière d’avoir un enfant serait de faire une FIV. La maternité n’était pas un sujet évident, et m’a demandé une longue introspection. Chose que je ne souhaitais pas raconter à mes connaissances, mes collègues et autres inconnus à la machine à café.
Je ne compte plus le nombre de fois où l’on s’est immiscé dans ma vie privée pour savoir où j’en étais de ce côté là :
“Tu verras les enfants c’est incroyable, ça change une vie, c’est magique, il n’y a pas de bons moments, il faut se lancer”.
Tout le monde ne choisi pas son moment justement. Il faut parfois des mois, voir des années de tentatives avant de tomber enceinte, et il est assez indélicat de venir rappeler cette dure réalité à une femme.
Et face à une réponse claire et franche sur le sujet de l’infertilité, les réactions se veulent souvent encore plus maladroites :
“Ca va venir, il suffit de se relaxer”
“C’est souvent un blocage dans la tête”
Non. L’infertilité n’est pas un blocage psychologique, et par respect pour les couples en souffrance, abstenons nous de propager des théories médicales de comptoir. Si votre collègue s’absente régulièrement, ne boit pas de vin au bistrot après le travail, ne la questionnez pas. Une femme qui souhaite se confier sur ce sujet le fera, mais la forcer à en parler ne fera que la mettre mal à l’aise.
Ce que cherche une femme, un homme, ou un couple qui affronte cette épreuve c’est finalement de l’écoute, une absence de jugement, et beaucoup de compassion et de soutien. Le reste est médical, et croyez moi, il y a d’excellents professionnels sur le sujet.
Je n’ai aucun conseil à donner à des couples qui se lancent dans un parcours de PMA si ce n’est de se préserver. Il ne faut pas focaliser sa vie uniquement sur la PMA mais continuer à avoir des projets à côté, pour ne pas tomber dans une obsession qui est souvent destructrice.
Gardez en tête que les médecins sont des professionnels, qui gèrent le côté “technique” et manquent parfois d’affect. Alors, entourez vous de personnes bienveillantes : peu de proches, mais des gens qui sauront vous soutenir. Les couples qui sont passés par là sont aussi de très bons conseils.
Continuez d’être heureux pour ceux et celles qui réussissent à vivre la maternité : les belles histoires existent, même si elles demandent parfois du temps à être racontées.
Alors avant de poser la question “C’est pour quand les enfants?” demandez vous toujours si vous vous intéressez sincèrement à votre interlocutrice/eur, ou si cela relève uniquement de curiosité mal placée.
51 Comments
Si seulement les gens indiscrets pouvaient lire ton super article ! Tu as tout à fait raison sur toute la ligne et j’aimerais bien que les gens arrêtent de se mêler de ce qui ne les regardent pas ! Si un heureux évènement doit arriver, ils seront avertis en temps voulu. Point.
Grrrrr !
Merci Djahann! J’espère qu’il évitera au moins à quelques personnes de ne pas poser cette question à l’avenir!
Un grand merci pour cet article ! Et inutile d’être en couple pour se voir assaillie de questions concernant les enfants.. Dans mon cas, je ne supporte pas qu’on remette en question mon absence d’envie d’avoir d’enfants. À chaque fois c’est la même rengaine, je suis trop jeune pour m’exprimer (26 ans, c’est pas bien vieux mais quand même) et je changerai d’avis quand je serai plus âgée/aurai quelqu’un. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, ne pas vouloir d’enfant quand on est une femme est tout bonnement inconcevable. On est censées avoir des enfants, c’est la société qui l’a dit (et visiblement le fait qu’on soit dotées d’un utérus signifie intrinsèquement que l’on DOIT avoir des enfants).
Mais je pense que si j’avais quelqu’un dans ma vie et qu’on me posait ces questions, cela me mettrait vraiment mal à l’aise. Comme tu le dis si bien, c’est un sujet très difficile mais qui relève surtout de l’intimité de chacun. Triste monde que celui dans lequel nous vivons où même notre intimité semble nous glisser entre les doigts. xx
Merci Ophélie!
Les notions d’intimité et de respect de la vie privée sont de plus en plus fines!
Seule, en couple, on commence à nous harceler de plus en plus tôt sur le sujet. Mais l’essentiel est d’affirmer que NON ce sujet relève du privé…
Merci pour cet article.
Ca fait plusieurs années qu’on me dit : “Hey il faudrait songer mariage, enfants tout ça”. (surtout depuis que ma petite soeur a déjà 2 enfants) Mais quand je réponds que je suis très bien célibataire et que je ne veux absolument pas avoir d’enfants on me dit “tu changeras d’avis”.
J’ai 29 ans et non je n’ai toujours pas changé d’avis, je suis très bien comme ça, que ça leur plaise ou non. Une femme a le droit de vivre célibataire, c’est pas une tare d’être seule et sans enfant. Une femme n’est pas un utérus sur patte et peut se sentir épanouie sans avoir à enfanter ou à être au crochet d’un homme.
C’est triste de ne pas comprendre qu’une femme célibataire sans enfants peut être parfaitement épanouie! La remise en question des choix intimes comme fonder une famille ne devrait jamais être discuté!
(Même si on peut être en couple sans être au crochet d’un homme, j’en suis la preuve :p )
Merci pour cet article aussi vrai que touchant. Je suis souvent confrontée à cette demande, tout le temps pesante, jamais agréable et parfois même agressive (mon boyfriend et moi nous nous étions fait engueuler par un membre de sa famille quand on avait émis l’idée de ne pas forcément vouloir d’enfants).
C’est un choix tellement personnel, tellement compliqué parfois, que ce soit par rapport à un questionnement ou à une impossibilité physique, que je ne comprends même pas comment les gens osent aborder aussi librement un sujet aussi intime…
Merci <3
C'est fou de provoquer une réaction violente quand on exprime le fait ne pas forcément vouloir d'enfants... A croire que ne pas renvoyer un modèle de vie "traditionnel" serait excluant de la société...
Merci, merci, ça fait du bien de lire ça!! J’ai 27 ans, je suis avec mon copain depuis 7 ans, autour de nous les bébés commencent à arriver depuis trois ans… Et comme beaucoup de couples de mon âge, on n’arrête pas de nous demander pour quand c’est alors qu’on répond inlassablement “Pas tout de suite”… J’ai aussi commis l’erreur de dire que j’aimerais peut être n’avoir qu’un enfant pour multiples raisons, et on m’a répondu “rooh mais il va être tout seul, ça va être le roi”. Bon là j’ai un peu de répit car ma sœur et ma cousine sont toutes les deux enceintes (encore que dans ma famille ils ne nous mettent pas la pression, et c’est plutôt cool), mais le choix de la maternité, que ce soit pour la première ou la dixième fois, n’appartient qu’au couple, marre de cette pression sociale! Comme tu dis, c’est usant, et ça doit l’être encore plus quand on veut faire un enfant mais qu’on y arrive pas. En tous cas je suis très heureuse pour toi que ça ait enfin marché, ça n’a pas dû être facile à traverser!
Merci Camomille <3
J'ai eu l'impression que ne pas faire partie du club était un peu excluant. "Lancez vous, c'est incroyable d'être parents". Je ne ressent pas le besoin de convaincre le monde entier de mes choix de vie, alors pourquoi être aussi intrusif sur un sujet pareil?
Je rejoins les commentaires précédents. Merci pour cet article, je suis fatiguée qu’on me renvoi en permanence le fait qu’une femme ne s’épanouit pleinement que quand elle a des enfants. Justement parce que d’une part, je suis bien dans ma vie et mon couple actuel et faire un enfant c’est introduire un déséquilibre dans quelque chose qui n’est pas toujours facile à stabiliser. Parce que, non pour certaines l’envie n’est pas viscérale. Parce que je ne suis pas sure que ce soit le bon moment par rapport à mon travail qui est une priorité dans ma vie. Et puis aussi par ce que la grossesse est une phase qui me fait très peur. Il faut accepter de ne plus avoir de contrôle sur son corps, ce qui n’est pas chose facile quand comme moi on est en surpoids depuis toute petite et donc dans le contrôle en permanence. Bref, merci de gardez vos question et merci à ceux et celles qui sont juste là en soutien et à l’écoute si l’envie s’en fait sentir 🙂
Merci Marie!
Tu exprimes ce que beaucoup de femmes ressentent : non l’envie de devenir mère n’est pas toujours viscérale. La carrière, le changement du corps sont des préoccupations que je partageais aussi.
Et pour faire son chemin et se poser les bonnes questions, aucun besoin de subir les injonctions des autres non?
juste…. merci . j’en ai fait un petit paragraphe sur un de mes derniers billets , tu en as fait un article très bien écrit. il faudrait juste qu’un maximum de personnes le lisent…
Je file regarder tes derniers articles alors 🙂
Comme je suis d’accord… Je veux des enfants mais ce n’est pas simple pour plusieurs raisons, qui nous sont effectivement personnelles. Donc, pendant que l’on croise les doigts (façon de parler !), j’aimerais que les gens restent à leur place. Entre les collègues et leurs “bah alors, vous n’en voulez pas ? C’est simple, il suffit d’en faire”, mon père et son assassin “Je ne sais pas si l’on sera grands-parents un jour…”. Bref, que chacun respecte les autres !
je vis la même chose que toi Lili !
malaises partout… famille / amis avec leurs questions….
La seule personne à qui j’ai dit que j’avais arreté la pillue (une bonne amie) a décidé qu’elle allait me poser la question, tous les mois quoi.. “Alors? toujours pas ?” (ça a été facile pour elle….)
Bref, ça part souvent d’une bonne intention mais ça nous fait sentir mal..
Merci Anouchka pour le post ! <3
Merci à vous !
Ca part parfois d’une bonne intention, mais je vois beaucoup de curiosité malsaine. Entre 2 cafés, discutons de l’utérus de notre collègue, en groupe, en insistant.
Est-ce vraiment bienveillant ? 🙁
Excellent article , ça fait du bien de lire ceci . Il est vrai que lorsque l’on dit que l’on n’en a pas automatiquement on entend le fameux ” ça va venir ” sans se demander si il y a une raison médicale , si on dit que l’on n’en veut pas c’est : tu changeras d’avis tu verras … Non je n’en veux pas depuis des années ce n’est pas votre rencontre qui va me faire changer d’avis , sans compter d’entendre qu ‘on est sans doute immature pour ne pas en vouloir , comme si toutes les personnes en ayant faisait preuve d’une maturité absolue …. Je pense que ce n’est pas une obligation chacun fera comme bon lui semble . Mais effectivement certaines piques doivent être dures à encaisser pour des personnes ayant des soucis de santé .
Merci !
Je te rejoins complètement, je trouve plus mature et responsable de réfléchir à un choix comme ne pas vouloir d’enfants, plutôt que de se lancer avec des “on verra”, “on se débrouillera”..
Je n’ai qu’une chose à dire : merci !!!!
Je n’en peux plus de ces gens qui se permettent les réflexions / questions que tu cites, c’est un tel manque de tact !
Merci, merci, merciiiii !!!
Merci <3
C'est usant de voir à quel point on ne respecte plus la vie privée...
Ohlàlà merci pour cet article, tu as vraiment les mots justes pour parler de ce sujet, sans colère ni rancœur, je t’admire!
Pour ma part j’ai beau n’avoir que 21 ans, je me suis mariée cette ! et déjà les questions pleuvent comme si il y avait urgence alors que nous avons tellement de temps devant nous !
Je suis tellement mal a l’aise devant tous ces sous-entendus que je suis obligée de réfléchir à tout ce que je fais. Lors d’un récent apéro en famille, j’ai eu le malheur de prendre un jus de fruit et tout le monde m’a regardé en coin en me demandant “t’as pas quelque chose à nous dire?”. Du coup maintenant je ne refuse plus un seul verre d’alcool…
C’est fou comme les gens attendent des justifications de notre part dès qu’on a réuni tous les “critères” pour procréer et qu’on ne le fait pas . (surtout dans l’environnement catho dans lequel j’évolue, c’est encore pire qu’ailleurs).
On ne sait pas si on veut des enfants, ni quand, ni combien et ça ne regarde que nous, merci!
(Et je n’ose pas imaginer a quel point ces commentaires doivent être ressentis de manière agressive et intrusive en cas d’infertilité… Tu as eu beaucoup de courage!)
Merci <3
Et tu ne devrais pas être mal à l'aise, ni de boire un verre, de ne pas en boire, ou devoir te justifier... Parce que vous remplissez toutes les cases, le fait de ne pas avoir d'enfant relèverait donc d'un problème ? Ou une maternité cachée?
Dès que l'on se marie, le monde entier compte les mois pour voir arriver une naissance. Mais cela relève de l'intimité de ton couple et ton envie ou non d'en avoir. COURAGE!
Ton article tombe alors qu’en Italie, le Ministère de la Santé a lancé il y a trois jours le #fertilityday, une campagne d’information sur la fertilité pleine de visuels et slogans extrêmement dérangeants (une des affiche montre une peau de banane avachie et rappelle aux hommes que la fertilité baisse avec l’age). Inutile de dire que cela a été un véritable tollé, avec détournement des visuels et lancement de contre-campagnes (par exemple, le #payemoiautantquunhomme (je traduis comme je peux :))
Dans un pays où les naissances baissent et le modèle de famille est encore tradi, le sujet est explosif et en meme temps extrêmement personnel. J’ai parfois moi aussi été peu délicate avec mes collègues quand j’avais 20 ans, je ne me rendais tout simplement pas compte… De la douleur, du tabou, de la peur, des questions, toute cette souffrance… j’ai appris avec le temps à la fermer, tout simplement.
Merci de ton article, justement dosé.
Merci Claire!
Je ne connaissais pas cette campagne, je suis allée voir les visuels : quelle honte! quelle culpabilisation!
Evidemment que l’on a tous et toute été maladroits, on apprend avec le temps. Certains ne comprennent jamais d’ailleurs, c’est bien ça le plus grave 🙁
1000 fois MERCI ! C’est un sujet qui me touche, j’en avais également parlé sur mon blog… Et encore pas plus tard que cet après midi, on m’a demandé pourquoi à 36 ans je n’ai toujours pas d enfant…
Bonne fin de journée.
Delphine
Merci <3
Si tu as le lien de ton article je suis preneuse 🙂
Courage, et j'espère qu'avec le temps tu as su apprendre à répondre de manière incisive...
Oh oui ! La bêtise ça suffit ! 😉
Voici le lien de mon article:
http://ccosmique.blogspot.fr/2016/04/tas-des-enfants.html
Passe une belle soirée <3
Delphine
ALLELUIA, mille mercis pour ce super article que je partage de suite, car oui j’ai 34 ans, célibataire assumée et heureuse et nooooooooooon je ne veux pas d’enfants : JAMAIS. Comme vous l’avez si bien souligné, l’épanouissement d’une femme ne passe pas forcément par la maternité et cela j’en reste persuadé 🙂
Article au top et très bien écrit, je découvre votre blog par la même occasion ^^
Bonne soirée
Emilie
Merci Emilie ! Je préfère mille fois lire ce genre de commentaires : une femme heureuse, célibataire, sans enfants, et épanouie. Parce que oui, épanouie 🙂
Un article bien nécessaire… Jamais au grand jamais je ne pose cette question. Déjà parce qu’en effet, c’est personnel et ensuite parce que je déteste qu’on me la pose : je veux des enfants et c’est un projet que nous avons a moyen terme (si tout va bien) avec mon copain, mais qu’est ce que ça m’énerve qu’on me le demande! Chacun son rythme, chacun fait ce qu’il veut, chacun son histoire… Même ma mère on lui pose la question “alors ta fille c’est pour quand??” j’ai 27 ans, ça viendra mais arrêter de me stresser les gars 😀
Concernant la parentalité, je trouve que la société a encore beaucoup de progrès à faire, car on est sans cesse jugé.
Merci Maïté!
Et oui, chaque chose en son temps, et le jour où tu te lanceras ça sera un projet de couple et non à partager avec la terre entière. 27 ans, 35 ans, vous choisirez votre moment!
On a encore beaucoup de progrès à faire sur la vision de l’accomplissement dans la vie des femmes…
première semaine de travail dans mon boulot, j’ai 20 ans et je pose la question des enfants à ma formatrice , mariée depuis quelques années ….un blanc puis une réponse sans équivoque ” c’est personnel, ça ne regarde que mon mari et moi ” …. j’ai compris la leçon, ça ne se demande pas !!
Un grooos merci pour cet article qui tombe définitivement à point.
Comme beaucoup ici, j’ai droit régulièrement à des reflexions. Quand j’étais ado, on m’a dit “tu es trop jeune” parce que je savais déjà que les enfants, ça n’était pas pour moi. Quand j’ai été jeune adulte, on m’a dit “c’est parce que tu n’as pas trouvé le bon” (sous-entendu il y avait, quelque part dans le monde, un mec qui allait me mettre le feu à l’utérus et me faire perdre la tête). Quand je me suis installée avec mon compagnon, on m’a dit “c’est parce que c’est tout frais, tu vas voir quand tu vas avoir trente ans” (comme si c’était la date clef qui déclenchait l’envie de bébé de façon magique)
J’ai 29 ans, et j’adore les enfants… des autres. Je ne pense as que ça changera un jour. J’ai pas envie de me reproduire, pas envie d’être enceinte, pas envie d’accoucher, pas envie d’être responsable à vie d’une créature que j’ai en partie fabriquée.
Et alors en ce moment, je sais pas ce qui se passe, mais les gens ont l’air de s’affoler autour de moi. Même ceux que je ne connais pas.
L’ami de la voisine qui m’explique pourquoi je VAIS changer d’avis et avoir envie d’enfant (et qui ne me croit pas quand je dis que je connais des femmes qui ne veulent pas de gosses) parce que c’est l’accomplissement des femmes…
La nana sur une brocante à qui j’achète un livre de contes, qui me demande si c’est pour mon fils (perdu, c’est pour moi !) qui insiste pour nous donner la liste des avantages à avoir des enfants ( en démarrant par “mais non c’est pas une contrainte” ) comme s’il était vitale de nous faire changer d’avis.
Le mec qui me demande si j’achète ce jouet “pour mes enfants ou pour ceux à venir” en laissant le choix fermé comme si il n’y avait pas d’autre option (en l’occurence, ma nièce!)
Et les “tu ferais une si bonne maman” à décliner pour mon chéri en “tu ferais un si chouette papa” comme si, parce que je suis pas trop nulle en babysitting, je serai géniale avec un gamin 24-7 !!!
Bref, merci de remettre le clocher au milieu du village, ça fait plaisir. Ces gens et les autres ne savent rien de ma vie, de celle de mon conjoint, des raisons pour lesquelles on ne veut ou ne peut pas faire d’enfant. Un jour, j’inventerai une histoire bien glauque et je la jetterai à la figure de la personne qui me demande “pourquoi tu…” rien que pour lui faire comprendre que c’est une notion PRIVEE !
Ca angoisse les gens de voir que tu ne rentres pas dans le même schéma qu’eux. Que tu aspires à une vie différente, loin de leurs codes. Pour eux l’accomplissement passe par la maternité, alors sans ?
Mais j’espère qu’ils finiront pas voir que cela ne relève pas d’un problème mais uniquement d’un choix de vie!
Merci pour cet article! J’ai 29 ans je suis en couple depuis près de 9 ans, nous sommes tous les deux cadres et stables mais nous ne sommes ni mariés ni parents. C’est notre choix parce que même si nous remplissons tous les critères déterminés par je ne sais pas qui, l’essentiel pour nous c’est d’en avoir envie (la base) et être prêts!
J’ai constamment tout type de remarques comme si le faut d’avoir un utérus autorisait les collègues, amis et proches à donner un avis sur cette partie de ma vie si privée.
Est ce que t’as un problème de fertilité?
Avoir un enfants vers 35 ans, nan mais tu te rends compte que c’est l’âge auquel on doit faire un dépistage pour la trisomie (wtf??)
Si je prends un coca à table c’est la porte ouverte aux questions, si j’ai mal au ventre attention les blagues.
Les gens ne sont pas mal intentionnés et se rendent pas compte que la somme de 10000 boutades c’est pas drôle c’est juste lourd. Ça me met de plus en plus mal à l’aise parce je me pose des milliers de questions sur la maternité et j’appréhende énormément cette étape de ma vie et les piques des gens me mettent une pression inutile.
Donc voilà je réfléchis à comment faire comprendre aux gens de façon diplomate mais ferme qu’ils sont indélicats dans leur question et que l’intimité de mon couple ne les regarde pas (et donc que le débat est clos)! Si quelqu’un a une réponse type à la question ‘les enfants c’est pour quand?’ qui résume tout ça je suis super preneuse!
J’imagine que la seule réponse qui résume tout ça c’est “Ca ne te regarde pas”.
Il y a des millions de femmes qui tombent enceintes après 35 ans, et encore une fois ton utérus = ton choix.
C’est cru mais faire des enfants doit résulter d’une envie avant tout…
Merci pour ton article, Et ton témoignage qui me rassure…
parfois ces personnes si indiscrètes me rendent mal à l’aise, et je finis par culpabiliser de ne pas vouloir d’enfant maintenant…
pourtant j’ai eu 30ans cette année, Et je viens de me marier…
alors imaginez ce que je subis au quotidien comme remarques, questions , réflexions désobligeantes …
J’ai l’impression qu’on me scrute sous toutes les coutures….
Encore la semaine dernière, on n’a pas arrêté de me questionner sur mon projet de grosseSse… pcq on trouve que j’ai soit disant grossi,que j’ai pris des seins, ou du ventre …. Et pour couronner le tout, j’ai fait un petit malaise au travail …
tout cela m’épuise, les gens veulent tout savoir, Et tout juger…
J’ai fini par m’énerver en leur disant: “ça suffit nous ne voulons pas d’enfant pour le moment, nous aimons notre liberté. Mais si j’avais des difficultés de conception, imagine ce que tu me fais subir à chaque question. Tu devrais attendre que je te l’annonces et t’en réjouir , plutot que d’être si curieux “
Tout à fait vrai. J’ai souvent eu droit à ce type de questions aussi. C’était déjà pénible quand on me la posait à un moment où avec mon homme, on ne se sentait pas prêts mais c’est carrément devenu un crève-coeur quand on a du passé par la PMA, qu’on a enchainé les échecs puis une fausse-couche. D’ailleurs, ceux qui posent la question à une collègue ou vague connaissance à la machine à café devraient penser aussi que parfois, il y a eu un enfant mais qu’il n’est plus là. Je le précise car j’ai plusieurs personnes de mon entourage qui ont perdu un bébé et c’est déjà assez difficile à vivre sans avoir en plus à répondre aux questions de gens que vous connaissez à peine.
Bravo pour cet article.
J’essaie d’avoir un enfant depuis 2 ans sans succes et ma soeur est aussi atteinte d’endometriose. Personellement quand les gens s’immiscent dans ma vie et veulent savoir pourquoi je n’ai pas d’enfant, je leur raconte tout. Meme si c’etait dur au debut, je pense qu’il faut eduquer les gens car de plus en plus de femmes ont des soucis de fertilite et souvent on pense que comme tu dis c’est un blocage psychologique.
Ca met souvent mal a l’aise les gens qui se retrouvent sans mot pour te reconforter mais ils n’avaient qu’a pas insister et questionner ton absence d’enfant.
Bon courage pour la PMA, je vis ca avec ma soeur et je comprends a quel point le processus et long et fatiguant.
Merci!
J’ai l’impression qu’à moins de passer par là, on n’imagine pas la complexité du processus. Les remarques, conseils, et autres avis foireux sont bien inutiles.
Si ça peut éclairer un peu ton histoire et celle de ta sœur, j’ai réussi finalement à tomber enceinte. Du temps, de l’acharnement mais ça ça peut marcher!
très bel article
merci pour cet article très sensé
cela parait toujours suspect aux gens quand tu n es pas dans la norme
ah mais tu as + de 35 ans et tu n es pas marié , pas d enfants
les gens te regardent comme une pauvre malheureuse
surtout les collègues au détour d une conversation
t as des enfants au fait
si la réponse est non , tu appartiens à un autre camp et tu fais partis des gens qui peuvent rester indéfiniment au boulot car tu n as pas d enfants alors
c est pas la même chose
eux ont des contraintes que tu ne peux pas conprendre bien sût
Holala je plussoie tellement ton article! C’est dingue cette question répétitive! Et je ne te parle même pas comment la pression a augmenté depuis que je suis mariée. Par chance, je n’ai aucun soucis pour tomber enceinte, mais je trouve ça tellement déplacé, c’est si intime. Du coup, que ce soit la famille, la belle famille ou les amis, la réponse est la même pour tout le monde : ça ne les regarde pas. Beaucoup sont contrariés/vexés/liste non exhaustive, mais chacun vit sa vie comme il l’entend, au rythme qu’il l’entend. Comme si gérer notre vie de femme n’était pas assez compliqué 🙂
Merci pour cet article bien construit, j’ai également lu les commentaires et je me sens moins seule.
Dès très jeune, je me suis sentie “différente” parce que déjà enfant mon entourage s’étonnait de ne pas me voir jouer à la maman avec une poupée.
Vers 15 ans c’est devenu une évidence pour moi, je n’avais pas cette envie qu’on les jeunes filles de pouponner, plus encore les enfants m’irritaient à ce moment là, j’ai commencé à dire que non, je n’aurais pas d’enfants. J’ai 30 ans aujourd’hui, et pendant 15 ans, j’ai entendu systématiquement le même refrain “tu es jeune, tu changera d’avis” pendant 15 ans j’ai dû me “justifier” expliquer que mon bonheur à moi ne se trouve pas dans la maternité, ça peut paraître dérisoire aux yeux de certain, mais ce fût des moments très difficiles, ce qui peut sembler anodin se transformait pour moi en cauchemar chaque fois que j’entendais la fameuse question.
Le pire dans tout ça, c’est quand vous expliquez clairement votre point de vue pendant de longues minutes, que votre interlocuteur semble vous écouter et qu’il vous achève sur un “Enfin… On en reparlera quand tu auras des enfants hahaha!”.
Mes parents avaient du mal à comprendre au début mais heureusement assez tôt ils se sont fait une raison, mon père est le premier aujourd’hui à prendre ma défense (je dois dire que les deux grossesses de ma soeur ont bien aidé sur ce point, ils sont grands parents, ça leur suffit!) et à affirmer que dès petite j’ai su ce que je voulais et que ça ne m’avait jamais empêchée d’être heureuse.
Je suis en couple depuis 6 ans, mon compagnon ne veut pas d’enfants non plus, nous avons le même mode de pensée et aujourd’hui c’est aux “comment vous allez faire si l’un de vous change d’avis” que nous devons faire face, “et bien nous ne ferons rien, parce que nous ne changerons pas d’avis, c’est simple hein ?” comme si il était tout simplement inconcevable de ne pas en vouloir… Et pourtant si, nous existons, et nous sommes heureu(x)ses!
Moi j’avoue que j’ai souvent du mal à en parler, même à mon chéri, car je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas si j’ai envie ou pas, si j’ai plus peur qu’envie… Je crois que j’ai un blocage à surmonter qui date de mes années d’étude, quand j’ai rencontré mon chéri, et que mes parents m’ont sévèrement sermonnée en me mettant la pression à cause des études “attention, si tu tombais enceinte, ce serait la catastrophe, tu te rends compte un peu??” Depuis cette époque j’en garde un sentiment de “chose interdite”, “à ne pas faire”… Et ça m’handicape un peu je pense. Même si ma situation a changé aujourd’hui (j’ai fini mes études), j’ai toujours la même terreur qui me tenait le ventre à l’époque, quand j’oubliais ma pilule et que je m’en faisais des sueurs froides. Il faudrait que j’apprenne à voir les choses autrement…
Envisager la maternité, ou ne pas l’envisager est un chemin très personnel et parfois long. Il y a des femmes pour qui tout instinctif et d’autres qui ont besoin de répondre à certaines questions avant de se lancer!
Très vrai comme texte, merci de nous l’avoir partagé.
Nous dans notre cas, on galère à en avoir. Ça fait 5 ans qu’on est ensemble, en essaie depuis août 2017. Nos diagnostiques sont tombés à la fin de l’été, moi je suis SOPK (qui se traite très bien avec les médicaments), mais mon amoureux n’a tout simplement pas assez de spermatozoïdes, pour cette raison on nous refuse les IAC (il est sous le nombre minimal pour être accepté dans la procédure), donc on ou pousse directement vers la FIV, quelque chose que je n’ai pas envie de faire. Je trouve que ça tue la magie, ça semble excessivement dure sur le corps et où on vit, ce n’est pas remboursé et ça coûte évidemment très cher… Donc je veux bien être mère mais pas à n’importe quel prix. Je veux être maman, mais à mes conditions. Quand je dis ça, je me fais regarder de travers: “Ben voyons! T’es bien difficile… Tu n’as pas le luxe d’être difficile dans ta condition”. Ou alors “Ah d’accord, alors vous allez adoptez?” pourquoi il faudrait forcément qu’on adopte si les autres options ne fonctionnent pas??? Ça me rend folle la quantité de commentaire stupide que je peux recevoir quant à notre infertilité. Alors j’espère simplement la nature fasse des miracles, sinon la maternité ne sera pas pour moi. J’ai été bien ferme dès le début de la PMA envers mon amoureux que je ne voulais pas de FIV ni d’adoption, c’était déjà très clair dans ma tête. Ils nous restaient les IAC et les IAC, les IAC ne fonctionnent pas et les IAD sont hors de questions pour mon amoureux, j’ai mes limites, je ne peux pas lui en vouloir d’avoir les siennes. On a de la peine, c’est certain que ça n’a pas été durant les derniers mois à la maison mais vraiment le plus difficile c’est de se faire poser des questions sans cesse sur le sujet, c’est la partie que je trouve la plus difficile. Parce qu’on tente d’oublier mais il y a toujours quelqu’un pour nous le rappeler. On va voyager à la place et se trouver d’autre projet de vie. Nous somme très bien ensemble malgré tout :).
Le choix de la maternité / parentalité est tellement personnel et intime, et ne devrait jamais être une source de débat.
Pour avoir une PMA, je peux comprendre que quelqu’un ne veuille pas entrer dans ce processus. Comme je peux comprendre qu’une femme accepte un processus médical important (qui peut être traumatisant). Zero jugement, le choix appartient à celle qui doit l’assumer et le porter.
Non la PMA, non l’adoption n’est pas un choix pour tous les couples infertiles.
Je vous souhaite une belle vie épanouie, de voyages, de beaux projets, vous semblez bien partis!