Déménager de Paris pour Washington a été une décision importante. Cette ville, c’est un peu comme mon premier amour. Je suis arrivée à 8 ans et des poussières, pas vraiment à Paris mais à côté, puis un peu plus près, pour habiter ensuite au coeur de la capitale.
Paris c’est une histoire d’amour passionnée, on s’est connu jeunes, on a grandi ensemble, j’ai fait les 400 coups avec toi, parfois tu m’agaçais et je partais quelques semaines, quelques mois, mais je suis toujours revenue.
Et un jour, j’ai décidé de prendre de la distance, de provoquer un manque pour mieux revenir, te regarder avec un oeil neuf et te trouver jolie.
On peut vivre toute sa vie à Paris sans la connaitre complètement. Certains n’aimeront jamais cette ville, trop bruyante et hautaine et d’autres ne jugeront que par elle, pour toujours.
Je n’ai jamais cessé d’aimer Paris. J’ai eu 14 ans, trainé des après-midi entiers dans le 13ème en skate, découvert des endroits cachés grâce à des copains, bu des jus de mangue dans les bars à chicha de la rue Mouffetard, allumé mes premières cigarettes en me pensant « grande » sur les quais de Seine en regardant les bateaux. J’ai vécu mes premiers concerts où je regardais plus autour de moi fascinée par l’ambiance, que le groupe sur scène.
Il y a aussi ce Paris plus grunge, plus sombre, que je n’ai jamais vraiment quitté. Quand j’hésitais à rentrer dans le Grouft pour acheter mes premières chaussures gothique avec ma mère amusée, les soirées aux Caves Saint Sabin ou au Katabar impressionnée et un peu fière en même temps.
Et plus tard, moins adolescente, des centaines de concerts, les soirées à l’Elysée Montmartre, ce lieu fou qui se transformait chaque nuit: pelouse géante et glissade sur de la bière renversée, concert des Distillers, soirées Sabotage, live electro pour les « Open House ».
Il y a eu mon Paris étudiant, celui de la bibliothèque Georges Pompidou où j’ai révisé mon bac, mes concours, et écrit mon mémoire de master. Tout le monde connait le rituel de l’attente pour entrer de bon matin, où les étudiants partagent des briquets avec les sans-abris venus se réchauffer et regarder la télé.
A Paris j’ai rencontré l’amour, celui qui m’a fait découvrir sa ville, lui le vrai parisien. Celui du 18e, du square Clignancourt, des Abbesses, de Lamarck. Des descentes en Vespa en hurlant de peur rue des Trois Frères, des verres de vin au Francoeur, de son endroit juste à lui pour voir la plus belle vue de Paris. Il en connait chaque mur, chaque banc et sait transformer une ruelle en endroit magique.
Paris c’est des centaines de rencontres, celles qui t’invitent à pousser des portes, à découvrir des endroits secrets, incroyables. Des vues à couper le souffle, des jardins au milieu des pavés, des squats bordéliques mais toujours accueillants.
Connaître Paris, c’est avoir des souvenirs dans chaque rue ou presque, des jolis et des mauvais. Avoir pleuré des heures à Pigalle à en détester l’endroit, s’être roulé par terre hilare dans une rue paumée du 19e après un entretien d’embauche raté, et avoir escaladé un parc la nuit pour manger une pizza et boire un verre avec 2 copains.
Paris, est toujours là, c’est mon amie bienveillante, celle qui a toujours l’air heureuse que je revienne. Je l’a trouve souvent changée, comme quand on revoit ses copines après un long été, mais en quelques minutes je la retrouve. Celle qui m’a toujours tant fasciné.
Alors, même si je suis loin, et pas encore prête à revenir: je t’aime toujours Paris.
Et si quelqu’un vous demande si vous habitez dans plus belle ville du monde? Dites oui.
8 Comments
Quel joli article 🙂
Je vis à Paris depuis 5 ans déjà et même si mon sud, les années passant, me manque de plus en plus, j’aime Paris. Je ne comprends pas les gens qui la critique, surtout sans en bouger 😉
Le temps en plus est de plus en plus clément, facilitant les balades et les découvertes!
Je vis dans le 18ème où je m’y sens comme dans un village, je gravite parfois autour, canal st Martin, Jaurés et ses quais, South Pigalle comme on l’appelle maintenant (!!) qui regorge de petits restos chouettes et les Batignolles. Il y a tant a découvrir et redécouvrir sans se lasser!
Après je pense que c’est une manière de penser, de vivre, c’est sûr il y a beaucoup de touristes mais ils me rappellent simplement que plusieurs millions de personnes rêveraient d’être à ma place. Il faut probablement être curieux et amoureux de la vie pour aimer Paris.
Je ne sais si j’y vivrais pour toujours, mais en attendant j’en profite à 100%!
J’ai passé quelques semaines à Washington et j’ai énormément aimé cette ville, quelle chance de pouvoir la découvrir au quotidien! 🙂
Bonne journée!
Laura
Le 18e à un côté magique, on peut changer complètement d’ambiance en une rue!
Je pense qu’il y a beaucoup de gens parachutés à Paris pour le travail, sans vraiment avoir choisi d’y vivre.
Mais, en tout cas, quand je reviens mon premier réflexe est de sortir pour aller me promener, trainer dans les boutiques, regarder les quartiers qui changent… Un musée à ciel ouvert 🙂
Lovely Anouchka.
En bonne sudiste, j’adore détester Paris, mais au fond…
Mention spéciale pour les parisiens du 18e 😉
A très vite
… mais au fond on a du mal à la quitter cette ville 🙂
Moi, née à Paris centre, vraie parisienne de cœur et de corps – bien que j’habite aujourd’hui ailleurs – je ne peux te quitter plus de 3 semaines. 26 ans après, je connais ton corps par cœur et ton cœur avec mon corps, tes faiblesses sombres, tes secrets pavés, tes envies cachées aux portes lourdes et j’en suis fière. Paris, moi aussi je t’aime à en crever !!!!!!!
(Parce que c’est bon de le récrire ) C’est par cet article que je vous ai découverte et sincèrement j’ai de suite tellement apprécié vos mots , votre sensibilité et votre bon sens de façon général , que je peux vous avouer que je me suis régalé (et reconnue un peu en vous aussi par moment ) vous faites écho à des choses qui me touchent et dois- je aussi admettre que j’admire beaucoup vos “engagements” et votre coté téméraire pour ainsi dire …bien à vous et continuez ainsi
[…] passé le plus de temps dans ma vie, celle que je connais par coeur. Je lui ai même dédié un article sur Biobeaubon en 2014. J’adore Paris, je me sens comme à la maison, même si j’y […]