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Lifestyle

It’s been a while, but I didn’t leave (or give up).

15 October 2019

 

Silence radio.

Déjà 2 mois que j’ai décidé de faire une pause des réseaux sociaux et du blog. Ce week-end, je discutais avec mon mari des « nombreux » messages de lectrices demandant des nouvelles, et étonné de ma réaction, il a fini par me dire « Tu tiens un site depuis plus de 7 ans, et ne donne plus de nouvelles du jour au lendemain, c’est dommage ».

Biobeaubon est né en 2013, et j’ai très vite connu une belle communauté, positive, bienveillante, des rencontres que j’ai pu concrétiser dans la vie, de belles amitiés même.

Le blog, a été une plateforme d’expression incroyable qui a suivi mon évolution, une première expatriation, une deuxième, de la cuisine vegan au yoga, des voyages, des réflexions, la maternité, la famille, une troisième expatriation… Une tranche de vie intense entre 26 et 33 ans.

Le digital et les médias de manière générale sont mon gagne-pain depuis plus de 10 ans, et j’ai pu observer un changement de tendance sur les réseaux. Les images doivent être ultra léchées, le discours très polissé aussi.  Ces derniers mois, je ne me suis plus retrouvée dans cette course à l’engagement et tous ces profils qui se ressemblent.

Tout doit être tristement conforme, les profs de yoga aux photos parfaites qui vous expliquent que leur vie n’est pas parfaite, le body positive bien marketé, les parents qui ne galèrent jamais, les enfants qui cochent toutes les cases du livre « le développement de l’enfant pour les nuls », être super écolo, super zéro déchet, super vegan, et ne jamais montrer un écart, et sinon en faire un story telling. Et bis repetita.

J’ai rejoint Twitter il y a 10 ans, et je n’ai pas reconnu le flot de violence, et de négativité que je lis depuis quelques mois. J’ai eu l’impression d’entendre des milliers de gens hurler en même temps, très fort, en boucle. On attaque, on raconte, on se plaint beaucoup, on cherche l’approbation.

Tout ça peut paraître très critique et négatif, c’est peut-être le cas, mais j’ai senti petit à petit que les réseaux sociaux devenaient très anxiogène pour moi. Que je commençais à être de plus en plus lisse moi aussi.

 

 


Choisir ses combats.

Un blog n’est pas un magazine. J’ai toujours lié mes expériences de vie aux thématiques des articles, même sur des sujets comme l’endométriose, ou le post partum.

Je n’ai jamais voulu exposer mon enfant, son visage, ou donner trop de détail sur lui. Il est une personne à part entière qui choisira de s’exposer, de construire son identité numérique, et je ne peux pas lui voler sa voix, interpréter des mots qu’il ne dit pas.

Le peu que j’ai partagé, j’ai essayé de le faire à titre informatif, ou quelques moments de vie, comme le dernier article sur le sommeil, mais chaque mot a été pesé, avec un questionnement constant sur le curseur à avoir en matière d’intimité et de protection de mon enfant.

Vous l’avez surement compris dans mon dernier article, à demi-mots, pudiquement, mon enfant est un petit être singulier.

J’ai refusé d’en parler en détails, et je le refuse encore, pour le protéger d’abord, pour protéger son identité, pour ne pas brusquer son cheminement, notre parcours en tant que famille, éviter aussi de partager du trop intime. Mais voilà, tout ceci est devenu l’essentiel de notre vie depuis plusieurs mois, et écrire sur les bonnes adresses à Bruxelles, ou être une famille green m’a semblé très désuet. Je n’ai pas eu envie que cette expérience deviennent une leçon de vie pour qui que se soit, ni d’être inspirante, ni d’avoir l’impression de vous vendre une méthode de développement personnel. Simplement, la vie, ma vie.

Une personne m’a dit récemment « il faut choisir vos combats » et c’est ce que j’ai décidé de faire depuis quelques mois. Me consacrer à mon travail, à ma famille, et garder le peu de temps libre loin des réseaux sociaux mais au yoga, plongée dans un livre ou en vadrouille le nez en l’air. J’ai perdu l’habitude de partager ce que je fais, où je vais, même si je continue de tout photographier. On ne perd pas les vieilles habitudes.

Même si la vie s’amuse encore et toujours à me déstabiliser : je n’ai jamais senti mes épaules aussi solides. Mes pieds ancrés dans le sol. Ma vie dans le moment.

Je réfléchis à une nouvelle formule de Biobeaubon, en écrit, j’aime l’écrit, ou en audio, mais surtout des billets d’humeur. Simples, honnêtes.

 

Merci mille fois pour vos messages et votre bienveillance, et surtout à bientôt.

 

Anouchka

 

Maternité

5 conseils déculpabilisants à destination des futurs et jeunes parents

30 July 2018

 

Vous attendez un enfant ? Ou venez de rejoindre le merveilleux monde des jeunes parents ? Prenez donc 5 minutes pour une bonne dose de déculpabilisation. L’arrivée d’un enfant est un cataclysme d’émotions, positives et parfois plus complexes à gérer. Après 20 mois dans le monde de la parentalité, j’ai envie de livrer 5 conseils, bienveillants et honnêtes pour appréhender cette étape de la vie avec plus de sérénité.

 

1 – Fuir les forums et groupes de jeunes parents 

Ou alors, bien les choisir. Avant la naissance de son premier enfant, on se pose des milliers de questions, et les groupes de jeunes parents peuvent apparaitre comme une épaule pour trouver du soutien. Mais entre les “bons conseils”, les remarques sur “si j’étais à ta place”, et la compétition pour devenir le parent de l’année, on trouve surtout de quoi détruire le peu de confiance en soi. Privilégiez vos proches bienveillants, non moralisateurs, des gens sains prêt à vous écouter. On se fiche que vous n’allaitez pas, que vous allaitez jusqu’à 18 mois ou plus, que votre enfant n’aime pas être porté, adore ça, ou pire que vous utilisez de l’homéopathie sur ses gencives. My kid, my rules : on se débarrasse très vite du poids du jugement des autres pour affirmer son mode d’éducation.

 

2 – Se muscler le dos et les bras

Croyez moi, ces deux parties du corps vont être mises à rude épreuve pendant mais aussi après la grossesse. Une physiothérapeuthe, m’a appris des gestes simples pour me baisser correctement avec un bébé dans les bras (en squat, sans me pencher), et à muscler mon dos en quelques exercices basiques. Le yoga est une excellente pratique pour renforcer les muscles profonds, s’étirer, se tenir plus droit(e), et éviter les dommages collatéraux. Sport, kiné, yoga, physio, pilates, appuyez vous sur des conseils de pro pour vous protéger d’un vilain lumbago.

 

3 – Apprendre à demander de l’aide

Un enfant c’est une révolution dans la vie. Et même si vous faites partie des dur(e)s à cuire, de ceux et celles qui tiennent le coup après une nuit de 4h, les premières semaines ou mois avec un bébé peuvent être complexe physiquement et émotionnellement. Oui, devenir parent est une expérience incroyable, un torrent d’amour, mais aussi d’hormones et de fatigue. Non, vous ne serez pas un mauvais parent en laissant votre enfant quelques heures à votre famille ou une baby sitter. Et encore moins pour aller boire un verre avec ses ami*es. Du temps pour soi est indispensable, pour exister en tant que personne avant d’exister en tant que parent, chose presque quasi impossible les premiers mois. N’oubliez pas vos passions, vos envies, votre espace personnel :  être parent c’est composer avec plusieurs identités, en essayer de ne jamais s’oublier.

 

4 – Communiquer avant d’exploser 

J’ai beau avoir étudié la communication et en avoir fait un métier, j’ai oublié la règle basique du schéma communicationnel en mettant mon enfant au monde : l’émettrice doit envoyer un message clair au destinataire pour se faire comprendre. Et non pas attendre que le destinataire devine dans mes pensées, ou déchiffre mes signes subliminaux quand lui aussi a dormi 4 heures. Communiquez sur vos envies, doutes et émotions positives comme négatives, et n’attendez pas que le vase déborde pour exprimer un ressenti. Les choses ont tendance à vite s’amplifier avec la fatigue, mieux vaut prendre une chose après l’autre. Vous n’êtes pas doué*e à l’oral ? Ecrivez ! Peu importe le support, l’essentiel est de trouver une manière spontanée d’exprimer tout ce qui nous pèse sur le coeur, et partager plus de jolis moments au quotidien.

 

5 – Ce n’est pas grave si vous ne ressentez pas ce que tout le monde semble ressentir

Je vois un mouvement intéressant se développer : la parentalité honnête (que ma mère a du initier il y a plus de 30 ans déjà). Je n’ai pas vécu le fameux “ras de marée d’amour” en tenant mon bébé dans les bras pour la première fois. J’étais partagée entre “j’ai envie de vomir” et “ok, trop d’émotions différentes en même temps”. J’ai donc dans l’ordre donné l’enfant à son père après 30min et vomi.

Et me suis sentie incroyablement coupable de tout ça, et ce sentiment ne m’a quitté pendant des semaines. Avec 20 mois de recul, je me rend compte que j’ai just réagi à ma manière, comme je réagis au quotidien face à un événement aussi incroyable (le vomi en moins normalement). Le baby blues existe, la dépression post partum aussi, je suis passée par là, j’aurais du demandé de l’aide et surtout déconnecté de toutes ses histoires de femmes qui n’ont jamais eu mal, peur, n’ont jamais été en colère, ni frustrée de perdre un peu de liberté. Un changement aussi radical et soudain ne se fait pas toujours facilement, il faut parfois prendre un peu de recul, et se laisser le temps de prendre ses marques. 

 

 

 

N’hésitez pas à partager votre expériences et vos conseils déculpabilisants et agrandir le cercle de la parentalité honnête ! 

Lifestyle, Maternité

Boulot, famille, yoga, bébé, comment gérer son temps ?

7 September 2017

Etre jeunes parents, et combiner travail, sport, famille, blog vie sociale est un véritable casse tête. Pendant ma grossesse, je me suis souvent demandé à quoi ma vie avec un enfant allait ressembler, alors que mes week-ends étaient un idyllique mélange de yoga, goûter, promenade et restos.

Et il faut être honnête, jongler entre plusieurs vies demande un minimum d’organisation pour réussir à se consacrer du temps pour soi. J’ai pour mantra “prendre soi de moi, pour mieux prendre soin des miens”, car pour vivre de manière épanouie, il faut se débarrasser d’un maximum de frustrations liées au quotidien.

Quand je travaille, j’aime être focalisée sur ce que j’entreprends, pareil pour le yoga ou lorsque je passe du temps avec mon enfant. Ce qui sonne normal dans le meilleur des mondes, mais peut se révéler chaotique quand la charge mentale s’en mêle : on travaille alors en pensant à la paperasse pour la nounou, tente un headstand en se demandant si le sèche linge est lancé, et joue avec son enfant un téléphone à la main.

Etre partout en même temps et nulle part à la fois.

 

Les premiers mois, joyeux bordel

L’arrivée d’un enfant surprend même le plus préparé des parents. Je me souviens de cette période comme une facture géante de livraison de nourriture à domicile, et surtout d’être passée de femme enceinte épanouie à Shiva moderne. Il y avait toujours une machine à lancer, un biberon à laver, la maison à ranger, et si peu de temps libre et de sommeil.

Je qualifie cette période de “go with the flow”, où il est difficile de s’organiser quand votre nouveau né a besoin de vous en permanence. Avec un peu de recul, je pense que la communication est la clef d’une adaptation réussie à cette nouvelle vie. Malgré le grand bonheur, il est difficile de manquer de sommeil, de temps libre et d’insouciance et surtout passer d’un couple “célibataire” à une vie de parents. Parlez, parlez et … parlez ! Exprimez les frustrations, mettez en place des règles simples : celui-celle qui rencontre un vêtement sale ou un biberon perdu s’en occupe immédiatement, pareil pour les poubelles et autres réjouissances. Et quand la frustration ou la fatigue se fait trop forte, il faut apprendre à l’exprimer avant le nervous breakdown. Un café, un bain, un peu de temps pour lire, mais surtout apprendre à lâcher prise et se dire que l’autre saura gérer la situation en votre absence.

Si vous vivez actuellement ce joyeux bordel, rassurez vous, il ne dure qu’un temps!

 

S’organiser pas à pas

Quand bébé commence à avoir un rythme plus établi, il devient désormais plus facile d’organiser ses journées et soirées, et cela coïncide souvent avec la repris du travail et d’une activité physique.

J’ai repris le travail quand mon fils avait 4 mois, et mon mari a alors démarré son congé parental (une partie avant et l’autre après la naissance) pendant 1 mois.

1 mois pour reprendre mes marques au bureau, apprendre à ne pas voir mon enfant une journée, et me consacrer à d’autres choses, à lire dans le métro, ou prendre un café sans discuter de bébé. Cette période est charnière car on quitte son travail enceinte, pour revenir complètement changée par une expérience de vie incroyable et un rythme complètement différent. J’ai évité de regarder des photos de mon fils les premiers jours au travail, et certaines mères m’ont raconté avoir parfois craqué pendant la journée. Et avec un bébé de 5 mois, j’avais l’impression de travailler 20h sur 24!

Encore une fois, parlez en avec un-e collègue ou votre partenaire, pour ne pas laisser cette frustration se transformer en angoisse. Et je vous rassure, tous les parents paniquent le premier jour de garde de leur enfant, j’étais au bord des larmes quand j’ai laissé mon enfant à sa nounou le premier matin, mais cette sensation dure le temps d’une semaine, le temps que bébé et surtout ses parents prennent leurs marques.

 

Rappelez vous que craquer est normal, comme avoir peur, ou se sentir dépassé-e par les émotions ou la fatigue.

 

Du temps pour tout le monde 

J’ai tendance à penser que l’on ne manque pas de temps, mais que nos priorités sont différentes. Avec un enfant l’ordre des priorités change, il faut donc réussir à trouver des moments pour soi, et pour son couple.

Je travaille à temps plein, mon compagnon également avec la particularité d’avoir un jour off le mercredi et l’autre la semaine. Pas idéal pour partir le week-end, ni se reposer 2 jours d’affilés, mais le côté positif est que notre fils est gardé un jour dans la semaine par son père, un jour réservé papa-bébé, et des coûts de garde allégés (l’Angleterre pratiquant des prix exorbitants). Il commence et finit généralement ses journées plus tard que les mienne, notre organisation s’établie d’abord sur nos emplois du temps. J’essaie également de travailler à la maison le mercredi pour déjeuner ensemble, et profiter d’une heure tous les 3.

Il s’occupe majoritairement de notre fiston le matin, et l’emmène chez sa nounou, alors que je le récupère le soir et gère son bain et le coucher.

Je vois la famille comme une équipe, où tout le monde a des qualités différentes, alors pourquoi ne pas répartir les taches selon nos points forts ? J’aime cuisiner et organiser les courses, alors que mon compagnon est matinal, et gère les lessives et pliages de vêtements mieux que moi (et imaginez le nombre de vêtements que salit un bébé).

Il se lève donc généralement en même temps que bébé, et me laisse mon moment de calme le matin avant d’affronter la joyeuse tempête. Je m’occupe des repas pour tout le monde, alors que lui plie et range des tonnes de vêtements dans nos placards.

Pour le reste, nous rangeons au fur et à mesure, et avons instauré des rituels : le salon doit être rangé, le lave-vaisselle lancé, les biberons lavés, et la litière des chats propre avant d’aller se coucher. Pas de rôle particuliers, chacun prend une tâche à faire !

Nous avons décidé d’engager une personne qui vient faire le ménage régulièrement pour ne plus y consacrer le peu de notre temps libre.

Une équipe soudée capitalise sur les points forts de chaque membre et s’encourage!

 

Mais du temps économisé! 

J’ai appris à ne plus gaspiller mon temps à faire les courses ou la cuisine tous les soirs pour garder des moments à moi. J’organise désormais mes menus à l’avance et fais le plein de courses au supermarché une fois par semaine. Du temps de gagné, mais aussi de l’argent, car les menus permettent de n’acheter que le nécessaire.

L’idée est de cuisiner en plus grande quantité pour congeler et donc avoir des plats d’avance pour le midi (lunch box), et les soirs de flemmes. La cuisine est chez moi un moment de plaisir, une fois mon fils couché, un verre de bon vin et la radio en fond sonore, mais se forcer à cuisiner tous les soirs pour 2 repas par jour peut vite devenir un calvaire.

J’organise les repas de bébé de la même manière, avec des grandes cocottes minutes de légumes ou fruits pour ses purées, que je mixe et congèle ensuite. Cela me permet de toujours avoir son repas prêt à être servi, pratique quand on gère le diner et coucher seule. Les plats comme la bolognaise ou les gratins sont très appréciés des enfants, je lui en garde toujours une part avant l’ajout des épices et congèle pour la semaine.

Plus d’organisation des repas pour plus de temps libre pour soi!

 

Sport, yoga, blogging

Tout est une question d’équilibre, et je n’imaginerais jamais vivre entre travail et famille sans me dégager du temps pour mes passions : le yoga, la lecture et l’écriture. Mon mari lui consacre son temps libre à la musique et au tennis.

Entre bébé et travail, soyons honnête il n’y a pas beaucoup de possibilités : le matin, le midi ou le soir après le coucher. J’ai la chance de pouvoir gérer mes pauses déjeuners sans obligation de cantine ou déjeuners pro, j’en profite donc pour aller au studio, qui propose des cours de 45min. Alors oui, cela impose souvent un déjeuner devant mon ordinateur mais ma priorité est de prendre du temps sur mon tapis.

Le week end, quand mon mari travaille, j’essaie d’aller faire du sport ou du yoga avant son départ, et profiter du fait d’être réveillée aux aurores par un petit humain.

Et quand le temps libre se fait rare, Youtube propose des tonnes de cours de yoga, pilates, HIIT, méditation, et tout ça sans matériel, idéal pour pratiquer à la maison même pour 15min. Et pourquoi pas une sortie running ? Je suis loin d’être une grande runneuse mais j’apprécie de faire un peu de cardio 30 minutes pendant ma pause déjeuner en dernière minute.

Concernant le blogging, je maintiens un article par semaine, ce qui semble peu, mais en plus des mails, commentaires et posts sur Twitter et Instagram est amplement suffisant pour mon emploi du temps.

J’écris mes brouillons dès qu’une idée me vient, et rédige généralement mes articles …. dans ma tête, avant de tout coucher sur clavier. Je prends parfois du temps quand bébé est couché, ou que mon cher et tendre est au tennis, mais ici aucune obligation et surtout, ce n’est pas ma priorité en ce moment : ma famille, mon travail et mon bien-être passe avant le blog, et si l’agenda reste vide 2 semaines, tant pis!

Tout le monde doit trouver du temps pour soi de manière équitable et selon ses possibilités. Un parent ne peut pas aller au yoga ou au tennis 4 fois par semaine pendant que l’autre reste à la maison à garder l’enfant, c’est la voie royale pour des engueulades sous fond de fatigue exacerbée.

 

Vivre ses passions, c’est aussi prendre le temps de se ressourcer au quotidien.

 

Family first!

Avec un jour seulement en commun dans la semaine, notre samedi ou dimanche est consacré uniquement à la famille. Je vais parfois au yoga le matin, mais nous passons notre journée ensemble pour profiter de ces moments précieux tous les 3. Ces moments là sont notre priorités et la règle est de ne pas parler du quotidien ou de travail pour ne pas polluer l’instant présent.

Je suis donc seule avec bébé un jour dans le week-end (mon mari le mercredi), et profite pour faire de longues promenades, ou des sorties bibliothèques, musées, goûters. Chacun partage une journée solo par semaine, et même si cela part d’un problème d’agenda au départ, il nous semble maintenant essentiel de faire partager nos centres d’intérêts respectifs à notre enfant.

En revanche, notre fils de 9 mois étant gardé par une nounou 3 à 4 jours par semaine, nous ne faisons pas appel à un-e baby-sitter, et privilégions les déjeuners et goûters plutôt que les diners. Mais il arrive que bébé nous accompagne pour un resto avec des amis, et tout le monde s’adapte!

Depuis que notre enfant se couche à une heure raisonnable, les moments à 2 ont retrouvé leurs places : diner au calme, regarder des films, échanger sur notre journée, sans parler uniquement de bébé.

Avant d’être des parents, il faut continuer de rester un couple avant tout.

 

 

Vous l’avez compris, l’essentiel pour vivre une vie de jeune famille épanouie me semble être la communication, le partage, et surtout de continuer à vivre ses passions et prendre du temps pour soi. Passé les premiers mois, il faut faire preuve d’écoute et de flexibilité, et s’adapter selon le niveau de fatigue : profiter d’une sieste de bébé pour lire, prendre un bain, écrire, ne rien faire, mais faire preuve de bienveillance envers soi même.

 

 

Comment trouvez vous l’équilibre entre passion, vie professionnelle et éventuellement vie familiale  ? Quelles sont vos astuces pour organiser votre temps ?

 

 

Maternité, Voyages & Adresses

Voyager léger avec un bébé, mode d’emploi

1 September 2017

 

Quand on devient parent, il est coutume d’entendre qu’il est impossible de voyager avec un bébé de moins d’un an sans partir avec sa maison sur le dos et une pharmacie de garde sous le bras.

Mon fils à commencé à voyager dès l’âge de 4 mois, en Eurostar, puis chaque mois en avion, voiture et taxi, parfois même en maman solo. Avec quelques astuces et une bonne dose de calme, voyager son bébé peut devenir un jeu d’enfant !

 

Voyager en avion avec bébé

Si comme moi, vous avez eu l’habitude de voyager avec un bon livre, un plaid, et des films, cette période est désormais révolue. Voyager en avion avec un bébé ressemble à un jeu de roulette : l’enfant peut dormir durant tout le vol, comme décider d’hurler, ou de vouloir tirer les cheveux du passager de devant (vécu).

Sachez que chaque compagnie aérienne propose des conditions différentes pour voyager un bébé de moins de 2 ans. Le siège est généralement gratuit, mais on vous demandera souvent de payer un supplément qui comprend par exemple son sac à langer et 2 articles en soute : la poussette et le siège auto. Et pas de panique avec les low-cost, je  voyage régulièrement avec Ryanair qui assure une correspondance Londres-Normandie, et le service a toujours été très correct.

Je voyage avec ma poussette (City Mini GT), et non pas une poussette canne, pour que mon bébé garde tout son confort lors du voyage, et puisse dormir tranquillement pendant nos escapades. Le siège auto peut se placer au dessus pour éviter de transporter à bout de bras la poussette et le siège à l’aéroport, et surtout pouvoir prendre un taxi ou le transporter en voiture sans frais supplémentaire.

Il est possible de garder la poussette jusqu’à l’embarquement (et la donner aux équipes au sol devant l’avion), ou la déposer en soute. Par sécurité, et par soucis de confort, je préfère garder ma poussette jusqu’à l’embarquement, ce qui évite aussi qu’elle soit jetée avec les autres bagages, et donc potentiellement abimée. Une fois la poussette déposée, je place mon enfant dans son porte bébé, pour garder les mains libres en montant dans l’avion.

Toujours côté pratique, prévoir une grande bouteille d’eau pour faire des biberons, sachez que selon les aéroports, il est interdit de transporter un biberon déjà mixé, il vous sera demandé d’acheter l’eau une fois la sécurité passée.

Dans son sac à langer, prévoyez de quoi le nourrir (compotes et snacks) et quelques jeux comme des livres interactifs pour l’occuper quelques temps. En général, l’avion en lui même est un terrain de jeu, préférez le siège hublot pour lui permettre de regarder le spectacle des nuages qui défilent.

Concernant le change, une couche propre juste avant de monter dans l’avion, et il est ensuite possible de changer son enfant dans les toilettes de l’appareil (souvent à l’arrière), prévoyez des lingettes et des petits sacs parfumés.

Dans sa trousse de toilette : du paracétamol, du gel pour les dents et du Camilla, ainsi qu’une petite trousse avec pansements, arnica, et désinfectant. L’air de l’avion desséchant beaucoup la peau, j’aime mettre régulièrement de la crème hydratante à mon bambin.

Pour éviter les problèmes d’oreilles bouchées, donnez idéalement à boire à votre bébé au décollage et à l’atterrissage.

Si vous voyagez en solo, sachez que les aéroports ne sont pas toujours adaptés, et il faut souvent faire face à des escaliers pour arriver sur le tarmac. Avertissez le personnel pour vous aider à porter la poussette, mais généralement les autres voyageurs-euses vous donneront un sympathique coup de main.

 

En voiture et en taxi 

Les enfants aime généralement la voiture, mais souvent craignent les longs trajets : passé la sieste, ils commencent généralement à s’impatienter pour aller gambader.

Pensez à bien régler le siège auto, car un siège pas assez incliné peut être inconfortable pour l’enfant et provoquer des crises de pleurs. Prévoyez des jouets, et pourquoi pas un petit mobile à accrocher sur la barre de son siège auto!

Les bébés aiment la musique, mais attention à créer une atmosphère relaxante pour éviter de le surexciter, et technique approuvée : chantez !

Faites des pauses très régulièrement pour que votre bambin prenne l’air, le changer, et le nourrir tranquillement. Toutes les stations services sont équipées d’une table à langer et d’un chauffe biberon, et parfois des aires de jeux.

Par sécurité, j’évite les biscuits en voiture de peur qu’il s’étouffe, et un-e passager-e reste à l’arrière avec lui pour faire l’animation.

Si comme moi, vous prenez régulièrement des taxis avec votre bébé pour aller à l’aéroport, pensez à toujours prendre son siège auto. Les sièges auto sont adaptés pour le poids du bébé et placé dos à la route avant au moins un an.

 

Et en train ?

A l’exception de l’Eurostar qui demande un passage à la douane, voyagez en train reste une option pratique et confortable pour voyager avec son bébé. Pas de turbulences en vue, de bagages à peser, il est possible de marcher pour le détendre en cas de crise et trouver des tables à langer dans certaines voitures.

Attention à la climatisation élevée des trains, pensez à bien prendre un petit gilet pour éviter le coup de froid! J’évite généralement les compartiments de 4 places pour ne pas gêner les autres voyageurs.

 

Une valise minimaliste, ou presque!

Même si il est plus facile de voyager en été qu’en hiver (les pulls et vêtements chauds sont plus encombrants), il existe quelques astuces pour voyager léger.

Pour une semaine à 3, nous ne voyageons qu’avec 2 valises cabines et un sac à langer (poussette, porte bébé sous la poussette, et siège auto clippé sur la poussette). Il est possible de trouver des couches à l’étranger sans problème, pensez à prendre quelques couches pour 2 jours et acheter sur place, pareil pour les compotes et petits pots.

L’astuce pour mutualiser les produits de toilettes et voyager léger ? Utiliser la crème hydratante visage, le savon et l’eau nettoyante de bébé pour toute la famille. Pareil pour avec un petit pot d’huile de coco pour hydrater le corps du bambin et des parents et l’utiliser également comme démaquillant.

Pensez aussi à prendre un petit pot de produit vaisselle (taille cabine) pour nettoyer les biberons et les cuillères! Encore une fois, prenez le nécessaire, inutile de partir avec 7 biberons, prenez en 3 et pensez à en laver dans la journée par exemple.

Pareil avec un flacon cabine de lessive à la main, si besoin de nettoyer un tee-shirt ou un body.

Je privilégie aussi les gilets pour couvrir et découvrir mon fils en voyage, et les tenues facilement interchangeables : shorts, tee-shirt, bodys…

 

Mode parent solo 

Voyager en solo avec son enfant peut paraitre complexe, mais il suffit d‘un peu d’organisation pour que tout se déroule sereinement. Pensez à voyager léger si vous prenez un bagage cabine ou laisser une valise en soute pour garder les mains libres. Pour gagner du temps, préparez les sacs plastiques contenants les liquides et la nourriture à l’avance pour passer plus facilement la sécurité, et mettez sur le dessus de votre valise ordinateur portable, iPad, appareils à piles.

Pensez à remplir vos biberons de lait en poudre à l’avance également pour éviter de jouer avec une cuillère pleine de poudre pendant une turbulence.

Le porte bébé est un allié précieux pour porter son sac et surtout bébé en toute sécurité à la montée et descente de l’avion. Si bébé pleure, pas de panique, faites de votre mieux pour calmer la crise, l’occuper, le consoler, et ne vous souciez pas trop de l’entourage, cette situation arrive à tous les parents. Et pourquoi ne pas garder un petit flacon de Bach Rescue près de soi pour calmer une montée de stress ? (pour les parents).

J’ai toujours reçu de l’aide des autres passagers pour porter ma valise dans le porte bagage, ou m’aider à porter la poussette, n’hésitez pas à solliciter les voyageurs-euses autour de vous!

 

 

N’hésitez pas à partager vos anecdotes ou conseils pour voyager sereinement avec bébé! 

Maternité

Ce qui a changé dans ma vie depuis la naissance de mon enfant

27 June 2017

 

Je me suis toujours demandé ce qu’un enfant allait changer dans ma vie. Enceinte je n’arrivais pas à me projeter avec un enfant, j’ai vécu une très belle grossesse, en connexion avec cette petite personne, mais il m’était impossible d’imaginer l’après. Aujourd’hui, je commence à avoir du recul sur tous ces changements qui se sont opérés dans ma quotidien depuis 7 mois. C’est simple, tout a changé.

Avoir un enfant n’est pas qu’un bouleversement d’organisation, d’agenda, ou de finances, c’est aussi une manière de renaitre, et se redécouvrir, faire surgir des questions et parfois des bouleversements.

 

J’ai découvert une nouvelle personne 

Et je ne parle pas de mon enfant, je parle de moi. J’ai toujours été plutôt sanguine, impatiente, et sauvage, mais depuis la naissance de mon fils, je me découvre différente. J’ai appris à me caler sur sur son rythme, et accepter que parfois, nos envies ou besoins sont différents. Je ne panique plus quand il pleure, je sais qu’il faut parfois l’entourer de douceur pour apaiser ses petites colères. Et quand un objet tombe, une fois, deux fois, dix fois, j’accepte qu’un petit humain de 7 mois ne comprenne pas le non, et qu’il ai une manière bien spécifique de découvrir le monde.

J’ai l’impression de découvrir une nouvelle personne, de développer des capacités qui me semblaient jusqu’ici inconnues. Tout ce qui me semblait immuable a changé, cette douceur dont je peux faire preuve, le fait d’apprécier un contact physique permanent avec une autre personne, partager tout mon temps libre avec lui, alors que je suis si solitaire. C’est très déstabilisant de se voir évoluer si vite, sans rien maitriser, mais j’ai décidé de vivre et lâcher prise.

 

Je dis stop, avant que la situation dégénère

Devenir plus calme ne m’empêche pas de saturer parfois, bien au contraire. Avant, j’avais tendance à avaler des couleuvres jusqu’à exploser de colère ou d’incompréhension. J’ai appris depuis sa naissance à ne plus attendre que les situation dégénèrent mais opter pour un échange au quotidien. Le débat peut être calme, ou plus animé selon le niveau de fatigue, mais l’essentiel est d’exprimer une émotion ou un dysfonctionnement, et surtout trouver des solutions.

Travailler à temps plein avec un bébé, nos 2 emplois du temps, et le besoin d’aller pratiquer au studio ou au tennis pour lui, demande beaucoup d’organisation et de souplesse, et souvent des réajustements. Il faut écouter l’autre, exprimer son point de vue, et oser dire “Ca ne va pas, j’ai besoin d’aide”.  En tant que parent, il est difficile de lâcher prise, et l’essentiel est d’accepter que l’autre fait de son mieux, parfois en utilisant des méthodes différentes, qui ne sont pas mieux ou moins bien.

 

J’ai appris à sourire, pour de vrai

Je me rend compte à quel point il m’était difficile de sourire naturellement à quelqu’un avant.  Ce n’est pas dans ma culture de parisienne qui se méfie de tout et tout le monde, mais depuis mon départ, j’ai appris à vivre à l’anglo-saxonne, dire bonjour et sourire quand une personne vous parle, et être plus ouverte et souple.

Mais, le sourire de mon fils provoque chez moi un sourire instantané, un vrai sourire. Même quand je suis épuisée, et qu’il continue à gigoter partout, je finis par rire. Les gens dans la rue nous arrêtent aussi à longueur de temps, et cela me force à communiquer plus facilement, sourire, échanger quelques mots. La lumière attire la lumière, les sourires attirent les sourires, et je reçois beaucoup de bienveillance ces derniers temps.

 

Je n’arrive plus à m’intéresser à ce qui ne me passionne pas

J’ai souvent vu que beaucoup de parents vivaient un changement de vie ou carrière après l’arrivée d’un enfant. De mon côté, j’ai vécu une expérience si forte pendant ma grossesse, l’accouchement, et cette nouvelle vie ensuite, que j’ai ressenti le besoin de m’investir dans ce qui faisait sens pour moi. Le yoga, ce blog, mes lectures, écrire, m’investir dans certains engagement politiques ou sociétaux, et être à l’écoute des autres. Je n’arrive plus à m’intéresser à des choses sans importance. Ca changera surement, et c’est peut être une passade mais je trouve cette période passionnante. Mais pour le moment, j’ai besoin de me reconnecter à moi même et aux autres, sans perdre du temps sur des débats stériles, et des histoires d’apparence.

Ca c’est pour le côté positif, pour le coté négatif, c’est que je ressent un besoin urgent de réorganiser ma vie, comme un besoin viscéral d’air frais. J’espère pouvoir vous en parler plus longuement dans un article, avec plus de recul.

 

La négativité des autres a peu d’emprise sur moi 

C’était déjà le cas avant, j’ai grandi dans une famille qui pense qu’il faut s’éloigner des gens qui envoient des ondes négatives. Rien de rationnel, du ressenti, mais j’ai toujours évolué avec cet instinct. Quand j’étais enfant, ou adolescente, voir même jusqu’à 25 ans, je me souciais terriblement du regard de l’autre et j’avais très peur d’être rejetée. Et puis, j’ai quitté la France, Paris et son environnement particulier, et appris grâce au yoga et à la méditation à me débarrasser de ces poids. Pardonner, avancer, se concentrer sur les personnes positives et s’écouter. Depuis, le jugement de l’autre m’importe peu, je sais reconnaitre les conseils bienveillants, mais j’ai une base solide d’amis et de famille proche, je découvre de belles personnes, et le reste ne mérite pas beaucoup d’intérêt.

Quand votre enfant pleure dans un avion, la réaction n’est jamais parfaite : soit on reste bienveillante et tout le monde s’impatiente, soit on est plus ferme et les gens s’indignent. Et je n’imagine pas les parents qui donnent un téléphone avec un dessiné animé à leurs enfants : un écran ? Alors il faut apprendre à se détacher et faire comme on peut.  Pareil pour le fait d’exposer ou non son enfant sur les réseaux sociaux, faites comme bon vous semble et détachez vous du reste.

Depuis la naissance de mon fils, ce sentiment de détachement a été décuplé, j’ai lu tellement de bons et mauvais conseils et essuyé le jugement sur l’éducation que je souhaitais lui donner, que j’ai appris très vite à me débarrasser de toute emprise que les autres peuvent avoir sur moi. Et on vit mieux, plus sereinement quand on donne de l’importance uniquement aux gens positifs.

 

Je ne veux pas lisser la réalité

Je n’ai pas eu l’accouchement rêvé, mais c’était une expérience forte, malgré les couacs médicaux. Au début, je lisais des témoignages sur les réseaux sociaux, et j’ai commencé à culpabiliser. Le post partum, la fatigue, tout ça n’aidait pas à prendre du recul facilement. Et j’ai compris que je n’étais pas le problème, que mon corps avait suivi son rythme, que le corps médical avait fait de son mieux, je l’espère, mais que j’avais expérimenté une conséquence du manque de moyens financiers que subit ce pays en matière de santé.

Alors non mon fils ne mange pas toujours des petits pots bio et maison, il dort parfois sans prendre son bain, porte des couches jetables, mange dans mon assiette, tripote mon téléphone, parfois je lit même un article en donnant le biberon. Je n’ai aucune honte à dire que je suis parfois heureuse de le laisser à sa nounou et savoure mon verre de vin devant Netflix quand il est enfin couché.

C’est dur d’être parent, oui on l’a voulu, très fort, mais la course à la perfection est stupide. Un enfant est bruyant, toujours plein de taches, fait des bulles de bave, lance de la nourriture, vous tire les cheveux, et cette spontanéité dérange. Je ne chercherais jamais à la lisser, au contraire, à l’encourager le plus longtemps possible (sauf pour les cheveux, c’est douloureux).

 

Je me rend compte en écrivant cet article à quel point cette période est positive et fascinante, mais aussi pourquoi beaucoup de gens ne souhaitent pas avoir d’enfants. J’ai accepté avec plaisir ce changement, et le fait de manquer de contrôle sur les choses, mais j’imagine aisément que l’on ne souhaite expérimenter pas ce grand chamboulement.

 

Je suis très intéressée par vos retours, si vous avez peur ou ne souhaitez pas avoir d’enfants pour ne pas bousculer votre vie actuelle, ou si au contraire l’arrivée d’un enfant a changé votre personnalité. 

 

Maternité

Foutez la paix aux futures et jeunes mères

18 April 2017

 

La maternité change l’image et l’attitude des gens autour de vous. A peine devenue mère, que le monde entier décide soudainement de vous donner un avis sur tout. La manière dont vous devez éduquer votre enfant, si il est mieux de retourner travailler ou non, et quand, ou comment retrouver un corps parfait après l’accouchement.

Etre mère a renforcé mes convictions féministes et surtout l’envie de combattre contre ces injonctions permanentes à la perfection.

Ca commence avant l’accouchement, avec ceux et celles qui distribuent les bons points :

  •  +1 pour celle qui décide d’une expérience sans médicaments
  • – 1 pour la péridurale
  • – 2 pour la césarienne programmée

Alors qu’en réalité, il est pratiquement impossible de suivre un plan d’accouchement. On peut se renseigner, oui, espérer, mais prévoir et maitriser votre corps, votre enfant, et un nombre élevé de variables est impossible. Il y a des femmes terrorisées à l’idée d’accoucher et d’autres qui subissent une grossesse difficile, c’est déjà assez complexe à gérer pour en plus les culpabiliser.

J’ai pleuré de joie en recevant un masque de gaz hilarant puis une péridurale après presque 20 heures de travail dans des conditions moyennement confortables. Et on me sortait encore “Vous êtes forte, continuez sans médicaments, un accouchement naturel est meilleur pour votre enfant”.

J’aurais adoré un bain, des bougies, des huiles essentielles, un massage, et un accouchement rapide, mais il n’en était rien. Accoucher ce n’est pas “accepter la douleur qui nous guide” c’est surtout faire de son mieux et gérer une situation complètement imprévisible. Et je tire mon chapeau à toutes les femmes qui ont eu un enfant, peu importe la manière, le nombre d’heures ou le niveau d’opiacés, vous êtes géniales.

Ensuite, on vous juge rapidement sur l’allaitement ou le biberon. “Comment ça tu ne souhaites pas créer de connexion avec ton enfant et lui offrir le meilleur? Et en plus ça aide à maigrir”. En anglais, j’ai eu le droit à un “What a shame” il y a quelques jours, ça résume la situation.

A quel moment faudrait il  justifier de ce que l’on souhaite faire de notre corps. Il y a celles qui veulent, celles qui ne veulent pas et celles qui ne peuvent pas. Mais surtout celles qui décident de tenter l’expérience ou non, selon leur ressenti. Il faudrait expliquer entre un café et un gâteau, le rapport que l’on entretient avec ses seins. Un peu comme quand on vous pose la question “Alors les enfants, c’est pour bientôt ?”.

Notre utérus, notre poitrine, et surtout l’appropriation de notre corps : pas de débat, point.

Le corps des femmes subit une série d’appels à la culpabilisation depuis la petite enfance. Il faut se cacher la poitrine c’est indécent, les règles c’est sale et ça ne sent pas bon, les cystites c’est parce que l’on a une mauvaise hygiène, l’appareil reproducteur doit être forcément utilisé car toutes les femmes veulent des enfants… Et la liste est longue.

 

Alors, une fois que l’on a vécu une grossesse, un accouchement et un post partum, il faut en plus nous dicter la suite. Parlons du corps post partum : en publiant cet article, sans tabou, et j’ai eu la surprise de voir que toutes les femmes passaient par les mêmes étapes. Mais encore une fois, on préfère nous abreuver d’images édulcorées de femmes, qui elles ne connaissent pas le post partum (ca existe?), et de body challenge “j’ai retrouvé un corps et des abdos 6 packs” plutôt que de nous accompagner dans un moment charnière de la vie.

Faire un compliment à une femme qui vient d’accoucher revient à lui dire “On dirait que n’a pas été enceinte, c’est fou.” En quoi avoir un petit (ou gros) bidon, du gras, et moins de muscles serait il honteux ? Ce corps là a donné la vie, et chaque métabolisme réagit différemment, certaines perdent du poids plus ou moins vite, et surtout personne ne devrait changer de corps pour suivre une nouvelle mode, Kate Moss il y a 10 ans et Kim Kardashian en ce moment.

Etre enceinte, c’est schématiquement voir son corps changer sans en avoir le contrôle, accoucher, et essayer de retrouver sa silhouette d’avant. C’est compliqué, c’est long, parfois l’enveloppe revient vite et l’interne ne suit pas, parfois le contraire et parfois on se retrouve une ligne parfaite rapidement sans efforts, aucune règle. Mais c’est une nouvelle épreuve pour les femmes qui ne se reconnaissent pas toujours, et subissent des injonctions telles que le body bikini pour cet été, une nouvelle body détox, ou la photo de l’inconnue Instagram qui nous montre que “quand on veut on peut”.

Alors non, vous ne trouverez jamais d’articles ici sur comment retrouver la ligne après l’accouchement. Par contre, comment se sentir mieux dans un corps (mou) et une tête (fragile) après 9 mois de grossesse, ça mériterait d’oser en parler.

Donc une fois la grossesse, l’accouchement, et les premiers jours passés, il va falloir dealer avec les remarques de votre voisin, votre collègue ou votre famille.

Option 1 : Vous retournez travailler rapidement ? Carriériste sans âme.  

Option 2 : Vous décidez de vous consacrer à vos enfants ? Feignasse. 

J’ai choisi la première option, je suis l’archétype de la carriériste sans âme aux yeux de beaucoup. En réalité, je suis retournée au travail après 4 mois et demi de congé parental, et mon mari a enchaîné un mois avec notre fils ensuite. J’ai eu la chance d’être majoritairement entourée de mères bienveillantes qui connaissait la situation pour avoir 1, 2 voir 3 enfants.

J’ai eu un enfant à 30 ans, dans un pays sans système social solide, à un moment où ma carrière professionnelle prenait un tournant que je ne voulais pas rater. J’ai toujours souhaité concilier ma vie professionnelle et ma famille, sachant que la balance pèsera toujours du côté de mon enfant, comme 99% des parents. 2 parents, 2 boulots à plein temps (et un blog), et un enfant gardé 3 jours par semaine. Je vous laisse imaginer notre gymnastique quotidienne, mais ça marche, et tout le monde s’épanoui, même si je rêve d’une journée me-time parfois.

J’ai appris à vouer un respect inconditionnel pour ma nounou, qui m’accueille toujours avec un sourire, me conseille, me soutient. On peut oser dire que non, les parents ne peuvent pas répondre à 100% des besoins d’un enfant, ça s’appelle le lâcher prise. Les nounous, crèches and co, font un travail formidable pour assurer le relai dans l’éducation de nos enfants, les aider à se développer et s’épanouir.

Alors là encore, pourquoi culpabiliser les mères? Qui n’a pas chouiné le premier jour en laissant son enfant ? Qui n’a pas eu l’oeil mouillé la première semaine en regardant la photo de son gamin pendant une réunion ? Et puis il faut l’avouer, on s’y fait très bien.

Je suis tombée sur des articles et textes improbables : je ne souhaite laisser mon enfant dans la nature, dans la jungle des enfants en collectivité, ou pire rater les premiers moments de sa vie. Je vous passe la tirade sur “Il vaut mieux faire quelques sacrifices que de laisser l’éducation de son bébé à une inconnue”.

Ou le contraire : choisir de rester à la maison c’est être feignante, entretenue, et peureuse de laisser son enfant à une autre. Je vais être honnête, je serais incapable d’être un parent à la maison, et je respecte vraiment les femmes qui gèrent un ou une ribambelle de mouflets toute la semaine. Non, un parent à la maison ne se fait pas les ongles pendant les siestes, il y a machines à laver, les pleurs, les bobos, les sorties au parc, les activités…

Et encore une fois : foutez nous la paix.  Votre choix est peut être assumé, ou subi, mais correspond et s’applique à votre famille, à un instant T, et surtout : rien n’est immuable. Personne ne connait les aspects financiers, affectifs, ou logistiques derrière une telle décision, et je ne comprend pas comment on peut en venir à juger tout cela.

On oublie aussi le maitre mot : l’épanouissement. On devrait applaudir les gens qui s’épanouissent, peu importe si cela demande de jongler avec un travail et une nounou, changer de carrière, ou de se consacrer à sa famille.

 

Alors, entre nous, essayons de lâcher un peu de lest, et abandonnons le concours de la mère parfaite. Vous avez un tips pour un bon anti cernes ? Partagez. Un conseil pour que votre enfant s’endorme plus vite ? C’est précieux. Mais par pitié, brisons ces codes archaïques de la mère courage qui n’est que sacrifice depuis le jour de la fécondation. Je vous rabâche encore les oreilles avec la bienveillance, mais être parent ne devrait pas être une compétition.

Mes parents m’ont donné un conseil quand je suis tombée enceinte : tu feras du mieux que tu peux, mais ça ne sera jamais assez. Et je crois que cela résume bien ma vision de la parentalité : essayer de tout faire pour que tout ce petit monde soit heureux. Et ça ne sera jamais magique, et il y aura surement de belles plantades, mais c’est ça la vie, et on ne devrait pas chercher à mettre une couche de laque là dessus, jamais.

 

Voilà un coup de gueule de qui fait du bien.