expatriation, Lifestyle

#summer Partir, une histoire de repères

31 July 2017

 

 

En allant voir ma famille en Normandie, je me suis rendue compte que je considérais cet endroit comme ma “maison”. Pourtant, mes parents ont élu domicile dans l’Orne il y a peut-être 2 ans, et je compte mes visites sur les doigts d’une main. 10 jours, c’est le maximum de temps que j’ai passé dans cette région, et pourtant, je me sens chez moi là bas, chez moi comme à Paris où j’ai vécu 15 ans, Marseille où je suis née, ou Londres où je vis depuis quelques temps maintenant.

Je change de ville comme de décoration depuis ma plus tendre enfance, mes parents ont la bougeotte et j’ai été contaminée à mon tour par le syndrome du carton de déménagement. Il y a eu Marseille, Aix, Toulouse, Lyon, Paris, Montpellier, Washington et Londres. Et évidemment, j’ai déménagé dans plusieurs quartiers, histoire de corser le jeu. Au total, près de 30 déménagements au compteur à 30 ans.

Alors depuis toute petite, j’ai appris à me recréer des repères en un claquement de doigts : quelques objets fétiches, mes animaux, une odeur, et surtout beaucoup d’imagination me suffisait pour se sentir chez moi. Je ne dis pas que la situation était idyllique, loin de là, mais j’en ai au moins tiré des qualités d’adaptations.

À chaque fois que l’on me demande d’où je suis originaire en France, je prends quelques secondes à répondre, et la réponse est longue (et ennuyeuse) : Marseille, mais un peu Paris aussi, et des bouts de villes par-ci par-là.

Paris, est là ville où j’ai passé le plus de temps dans ma vie, celle que je connais par coeur. Je lui ai même dédié un article sur Biobeaubon en 2014. J’adore Paris, je me sens comme à la maison, même si j’y passe désormais quelques jours par an, mais cela renforce mon âme de touriste. C’est la ville des premières fois, de l’adolescence, des sorties, des études, du mariage, des amies.

Alors que Marseille, c’est toute mon enfance, l’histoire de mes parents et d’une bonne partie de ma famille. Il y a toujours une anecdote quand je voyage avec eux en Provence, notre premier appartement, les premiers pas de mon frère, le premier baiser de mon père (et oui), et les odeurs fleuries du mas familial.

Montpellier, le début de la vingtaine, le premier tatouage, les copains, les studios, les voitures avec un A collé à l’arrière, les soirées, les amourettes.

Washington, le saut dans le vide, les forêts, les lacs, les vignobles, les copains, mon Land Rover immense, et la découverte du yoga.

Londres, l’âge adulte, les cafés, les maisons colorées, ma grossesse, la naissance de mon fils.

Et si j’ajoute à tout cela, tous les pays traversés où j’ai accumulé des souvenirs, vous comprendrez pourquoi je n’arrive pas à répondre à la question piège “Mais, tu es originaire de quel endroit ? ” Partout !

Pourtant quitter Paris pour Washington a été un déchirement. Je savais que j’allais réaliser un rêve, que j’avais pris la bonne décision, et pourtant j’étais incroyablement triste de quitter mes repères et surtout ma famille. Ma plus grande chance a été d’avoir des parents qui étaient déjà passé par là, plein de bienveillance et de conseils motivants (de Kleenex aussi).

Aujourd’hui il y à Skype, WhatsApp pour communiquer facilement avec les proches, et je n’ose même pas imaginer la vie des expatriés 30 ans auparavant. Toute ma famille échange quotidiennement des photos sur un groupe WhatsApp, pour ne rien manquer de la vie des enfants et petits enfants. C’est vital de réussir créer de nouveaux rendez-vous, car il nous arrive parfois de ne pas nous voir pendant de longs mois.

Aujourd’hui, j’envisage de partir dans une autre ville, ou un autre pays, et pourtant je n’ai pas peur de quitter mes repères. Londres est un cadre, mais j’aime croire que ma petite famille restera une fondation solide, peu importe l’endroit où l’on ira. Les endroits bougent, mais tant que ça finalement, on retrouve toujours les mêmes odeurs, et les coins de rues qui nous sont familiers. Finalement, on apprend à se créer des repères, à 100m ou 1000km de chez soi.

Petite, j’aimais changer de maison car je pouvais choisir une nouvelle décoration et de nouvelles couleurs pour ma chambre, et m’inventais un monde imaginaire avec 3 cartons de déménagement ou finissais par lire dans l’escalier (chacun ses petites lubies).

Aujourd’hui, j’aime déménager pour découvrir de nouveaux endroits et de nouvelles cultures. Et pour éviter de se sentir perdu(e), il suffit d’apprendre à recréer sa bulle et transposer ses habitudes: aller dans un cours de yoga, trouver un café cosy, une bibliothèque : un pas après l’autre, un repère après l’autre, il faut accepter de se sentir perdu(e).

Paradoxalement, je veux que mon fils grandisse avec des repères stables, tout en cultivant ses facultés d’adaptation. Il y a un juste milieu entre avoir un pied dans plusieurs pays, et changer d’école et de maison tous les quatre matins non ?

 

Si vous avez peur de déménager, ou même changer de cadre, faites un petit exercice : rappelez vous de la dernière fois où vous avez du changer de travail, ou d’appartement, et du sentiment que vous avez ressenti en posant vos affaires pour la première fois. Perdu(e) ? Très certainement.

Regardez vous maintenant : vous êtes désormais chez vous et chaque recoin de votre bureau ou appartement vous semble désormais familier. Vous pouvez presque décrire la petite fissure au plafond les yeux fermés. Photographiez cet instant T, et répétez vous que vous réussirez à recréer des repères lors de votre prochaine aventure… comme vous l’avez fait dans le passé!

J’essaie de me rapeller de cette sensation, chaque fois que je démarre une nouvelle vie, pour éteindre la petite voix dans ma tête qui répète ” Là, c’est le déménagement de trop !”.

Mais comme Richard Bach le dit si bien :

Brisez vos limites, faites sauter les barrières de vos contraintes, mobilisez votre volonté, exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être. Découvrez ce que vous aimeriez faire et faites tout votre possible pour y parvenir.  

 

 

 

Êtes vous plutôt maison de famille, été dans le même village chaque année  ou souvenirs aux quatre coins de l’Hexagone ?

Et d’ailleurs, d’où venez vous ?

 

 

 

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21 Comments

  • Reply Isaure la Perruche 1 August 2017 at 9 h 24 min

    Le syndrome de la bougeotte, je dis oui ! 5 villes en 3 ans, c’est perturbant mais hyper enrichissant.
    Par contre, je comprends totalement l’envie que t’as de vouloir un environnement stable pour ton fils : j’ai vécu 18ans dans le même village où l’on trouvait maternelle/primaire/collège/lycée. Là-bas, j’ai créé de fortes et belles amitiés qui ne se sont jamais détériorées malgré mes 2 villes françaises, 3 allemandes et mon futur déménagement portugais ! C’est cette stabilité dans mes amitiés que j’emporte toujours avec moi, je n’ai jamais eu besoin d’objet (et c’est méga cool, pcq du coup, j’ai un peu plus de place dans les valises haha)
    Bonne journée !

    • Reply biobeaubon 1 August 2017 at 21 h 42 min

      Tu résumes bien les choses, voyager dès petit c’est génial, mais avoir une base de copains/copines c’est important. Je n’ai jamais vécu ça, mais j’imagine que ça doit être chouette d’avoir des ami(e)s depuis tout petite.
      Bon, nous connaissant c’est mal parti 🙂 Mais on évitera tous les 3 ans, c’est sur!
      Alors pour toi c’est le Portugal le prochain arrêt, dans quel cadre, je suis curieuse!

  • Reply Lucie 1 August 2017 at 10 h 30 min

    Olala la question relou “Tu viens d’où ?”
    Quand on s’expatrie on se condamne à commencer les 3/4 de nos relations sociales par ce déroulé de nos origines. C’est normal que les gens demandent mais c’est tellement ennuyeux à la fin ! C’est d’ailleurs aussi pour ça que je travaille sur mon accent pour ne pas avoir besoin de systématiquement passer par cette case quand je rencontre de nouvelles personnes !
    Sinon, je suis d’accord avec toi : on se recrée des repères partout. Je déménage tous les 9 mois depuis 2008, je sais de quoi tu parles… Pour la première fois, je reste dans la même ville et ça me fait tellement de bien.
    Bonnes errances pour la suite !

    • Reply biobeaubon 1 August 2017 at 21 h 45 min

      Au boulot ils disent de moi que je suis “something international” alors que justement c’est ça être française à mon sens.
      A Londres, peu importe ton accent (ici tout le monde à un accent), on te posera toujours cette question. C’est assez lourd parfois, et je ne sais jamais comment répondre. Je comprends complètement ton envie de te fondre dans la masse;
      Tu penses donc rester plus longtemps à Venise ? Ca doit te faire du bien de poser un peu ton sac quelque part…

  • Reply Charlie 1 August 2017 at 10 h 51 min

    Je viens d’une famille assez “statique”, qui a toujours habité dans ma région d’origine (le nord de la France). Je suis la première à avoir habité en dehors de la région (à Paris), puis hors du pays (je suis désormais Londonienne comme toi). N’ayant pas eu l’habitude de bouger régulièrement (si ce n’est à l’intérieur de ma région), le premier départ a été très dur, déchirant même, et prendre la décision de venir ici l’a été encore plus. Et pourtant, comme tu le dis en fin d’article, on prend vite nos nouveaux repères, la familiarité s’installe, et même si ça ne fait que (ou déjà ?) 10 mois que je suis à Londres, j’ai parfois l’impression d’y habiter depuis toujours. Bouger a été l’une des plus belles (et plus difficiles, certes) expériences de ma vie, et j’ai hâte de voir où la vie me mènera ensuite. 🙂 Merci pour ce joli article sur tes nombreux chez-toi !

    PS : comme tu le dis, vive Whatsapp et Skype… Je suis admirative des expatriés d’autrefois, qui ne pouvaient donner ou recevoir de news que très rarement.

    • Reply biobeaubon 1 August 2017 at 21 h 47 min

      Oh une londonienne 🙂
      Je suis d’accord, le premier départ est toujours le plus dur ! Quoique, j’ai très mal vécu mon arrivée à Londres le premier mois (novembre, tu connais l’horrible novembre), sans mes chats etc.
      Londres est une ville accueillante, on se sent vite chez soi non ? J’ai toujours l’impression de rentrer à la maison ici quand je reviens de voyage.
      Maintenant que tu as quitté tes repères une première fois, je suis sure que tu seras prête à filer où le vent te mène!

      • Reply Charlie 3 August 2017 at 9 h 31 min

        Haha je comprends tellement pour le mois de novembre ! On est arrivés ici fin septembre, donc j’ai eu le temps de profiter du côté sympa de l’automne (les couleurs, les feuilles dans les parcs, etc.), mais c’est vrai que la nuit qui tombe vers 16h/16h30 m’a pas mal démoralisée cet hiver… J’imagine que les premiers mois dans ces conditions ont dû être assez durs !

        En décembre, à peine trois mois après notre arrivée, j’ai fait un rapide voyage à Paris puis à Lille, et je me suis surprise à ressentir cette impression de rentrer chez soi à mon retour à Londres, donc mille fois oui, malgré la politique actuelle, je me suis vite sentie à l’aise ici.

        On verra pour l’ailleurs, j’ai des envies de bougeotte, mais je crois que je ne serai jamais capable de m’aventurer trop loin trop longtemps, et ce même si l’Australie ou le Canada me font rêver. Mais rien que le fait de l’avoir déjà fait est un énorme avantage, oui ! On sait qu’on peut le faire, et que tout se passera bien au final. 🙂

  • Reply Louna 1 August 2017 at 11 h 10 min

    Salut 🙂 super article 🙂 effectivement c parfois compliqué de répondre d’où l’on vient quand on a bcp déménagé 🙂 I feel you 🙂 !! J’aurai une question qui a rien à voir avec ton article, j’ai l’impression que tes cheveux sont de plus en plus beaux (ton tie and dye te va tellement bien!!!), je me souviens qu’il y a quelques années dans ton blog tu avais parlé du lissage brésilien version vegan (le zerran real lisse), est-ce que tu l’utilises toujours ? Je fais des lissages brésiliens depuis quelques années, j’aimerai passer à un lissage plus naturel et j’aimerai avoir ton avis sur cette gamme ou si tu en as testé d’autres 🙂 ! Je te remercie par avance !

    • Reply biobeaubon 1 August 2017 at 21 h 52 min

      Oh merci, je l’ai fait dans un petit village de l’Orne (la blague quand on pense qu’il y a de très bons coiffeurs à Londres).
      Le Zerran est super efficace sur moi, mais j’ai entendu plein d’échos différents. Tu devrais essayer, j’ai les cheveux bouclés souples, mais qui moussent avec l’humidité.
      Pour récupérer de beaux cheveux, je fais un lissage tous les 3 mois, pas de plaques lissantes, et des masques et cures. Et surtout j’ai laissé mes cheveux récupérer pendant 4 ans, sans couleurs ou décolorations (ils étaient super abimés).
      Je ferais un article là dessus tiens!
      xxx

      • Reply Louna 1 August 2017 at 22 h 20 min

        Hahaha comme quoi il y a des bons coiffeurs dans les coins paumés 🙂 !!
        Merci pour la recommandation je vais le tester cet automne dans ce cas, mes cheveux moussent aussi avec l’humidité au naturel (et volume incontrolable…)!
        Merci pour les conseils, je les lisse très rarement aussi (même si je suis tentée par le steampod hum…)
        et oui je vote pour un article chevelure de sirène :)!! ça en interessera beaucoup d’entre nous je pense 🙂 !!
        Belle soirée à toi !

  • Reply Mona 1 August 2017 at 13 h 16 min

    Salut Anouchka (la dernière fois que j’ai essayé de te laisser un commentaire, c’était quand ça plantait, donc je vais en substance résumer ce que je t’y disais : j’adore ton blog, et pourtant j’ai souvent du mal avec les blogs qui se mettent à parler de maternité. Le tien c’est l’inverse, je le trouve toujours intéressant, agréable, drôle parfois, stimulant… Bref : MERCI) ; pour ma part j’ai déménagé 10 fois en 10 ans, après avoir vécu 17 ans dans la même maison (mes parents n’ont eux, pas beaucoup déménagé !). Et puis j’ai revécu 4 ans et demi dans le même appart (à Paris), et là je viens de redéménager. Je dois dire que l’aspect purement logistique du déménagement est une plaie totale, à chaque fois, mais j’ai adoré la fois où je suis partie vivre aux Etats-Unis : ce n’était que pour 3 mois, mais c’est la seule fois où je n’avais plus d’appartement à moi (là-bas j’avais juste une chambre meublée dans un club), mes affaires étaient dans des cartons chez mes parents, j’avais vendu tous mes meubles : bref : la liberté totale. J’en ai un souvenir ému grâce à ça. Depuis, je me suis débarrassée d’un maximum de choses, même si bien sûr je ne vis pas dans le dénuement et aime un certain confort. Mais j’ai bien appris la leçon : je ne garde que le (vrai) essentiel.
    Pour moi, se sentir chez soi tient à peu près à ce que tu décris. Mon chat, un café sympa, un studio de yoga pas trop loin, un ou deux amis (quand même) physiquement présents (étant célibataire, c’est un peu différent pour moi) et tout va bien !
    Du coup, j’envisage à nouveau de partir l’année prochaine, à Berlin sans doute, ou ailleurs, en espérant une nouvelle fois retrouver cette sensation de liberté…
    Bon été !

    • Reply biobeaubon 1 August 2017 at 21 h 56 min

      MERCI mille fois pour ce commentaire.
      C’est toujours dur de parler maternité sans tomber dans le chamalow. et les clichés.. Et ça fait partie de ma vie donc j’aime aussi l’aborder !
      Waouh 10 fois en 10 ans après 17 ans au même endroit, tu es tombée dans le piège du déménagement 🙂
      Je te rejoins, même si on sait mieux gérer le coté logistique, je hais les cartons et les papiers. Mais le point positif, c’est que comme tu dis, on apprend à devenir minimalistes! Je fais toujours attention à ne pas trop stocker d’affaires, et de meubles. On vit léger pour bouger facilement!
      Le plus dur ça reste les ami(e)s mais merci internet, les connexions sont plus faciles aujourd’hui. Et Berlin quelle bonne idée, j’adore cette ville, tellement riche culturellement et jolie (je trouve Berlin jolie oui).
      Tiens moi au courant de ce projet!
      xxx

      • Reply Mona 3 August 2017 at 8 h 22 min

        Ouiiii Berlin est une ville hyper jolie ! Je suis totalement d’accord ! Et puis on y voit les étoiles le soir… ça compte pour moi. Et c’est si vert. Bref : j’adore Berlin.
        Merci pour ta réponse 🙂
        xxx

  • Reply Camille 2 August 2017 at 2 h 21 min

    Oh, comme ce billet me parle !
    (Je crois que c’est la 1ere fois que je commente ici, d’ailleurs, alors que tous tes billets sur l’expatriation me parlent !)
    Bref, je vis à Montréal depuis 4 ans, après être née au Chili, avoir grandi entre l’Espagne et la Guadeloupe et après avoir fait mes études dans 4 villes différentes en France : les déménagements, je connais bien aussi !
    J’avais d’ailleurs fait mon sujet de mémoire sur le sujet du « comment être chez soi partout » pendant mes études d’architecture !

    Un peu comme toi, mon chez moi, il est constitué de petits objets, d’odeurs et de ma famille proche et je me suis beaucoup reconnue dans cette manière de se sentir chez soi chez ses parents, alors que ce n’est pas là où on a grandi. J’ai parfois regretté de ne jamais avoir de maison d’enfance, une maison remplie de souvenirs cachés dans les recoins du grenier, mais je me rends compte, plus je grandis, que ma maison d’enfance, elle est là d’une autre manière !

    Alors que je suis en plein questionnement sur le fameux « est-ce que je pars ou est-ce que je reste à Montréal », c’était chouette de lire ton billet, merci !

    • Reply biobeaubon 10 August 2017 at 15 h 54 min

      Hello Camille!

      Je serais intéressée par en savoir plus sur ton mémoire, le sujet est passionnant.
      C’est vrai que ne pas avoir de ville d’enfance ou de maison de famille peut sembler perturbant mais les souvenirs sont partout, et on s’attache plus à des gens ou des expériences au final.
      Partira, ne partira pas à Montréal ? Reviens me donner la réponse, je lance les paris! 🙂

  • Reply Isa 2 August 2017 at 8 h 44 min

    C’est à peu près l’inverse, pour moi. J’ai peu déménagé (6 fois en 30 ans, donc 4 fois dans la même ville). Je suis vraiment enracinée en Rhône-Alpes. Parfois, je me sens comme une otage, un peu une “otage de l’amour” : j’aime tellement vivre ici que j’ai du mal à m’envisager vivre ailleurs, et pourtant je cherche toujours à aller vivre ailleurs et à changer de vie. Ce n’est pas la peur qui me retient, j’ai pas peur, mais vraiment, l’amour de ce coin 🙂
    J’aime les changements de vie, paradoxalement… Mais pas autant que toi ! Rien que pour la logistique des déménagements, que je trouve épuisante !

    • Reply biobeaubon 10 August 2017 at 15 h 57 min

      C’est génial d’avoir une passion si grande pour un endroit, et d’ailleurs tu donnes envie de venir et découvrir la région. Finalement pourquoi changer de vie ou de région quand tu peux rester dans un endroit que tu aimes, voyager et rentrer ensuite ?

      Pour le point logistique, je plussoie peut être un cauchemar, il nous a fallu 3 mois et une belle dose de panique pour nos visas américains et encore plus sur place ensuite… Du coup, j’apprecie l’Europe maintenant, enfin ça c’était avant le Brexit!
      Et pour les cartons, on est devenu très minimaliste mais je rêve d’ici deux ans d’avoir une maison et poser des affaires par exemple!

  • Reply Cid 4 August 2017 at 13 h 10 min

    Oh vaste débat quand on ne demande d’où je viens… J’ai déménagé et changé de continent plus de 4 fois en moins de 10ans. Je parle anglais avec un accent hybride indéfinissable pas franchement frenchy, j’ai une double nationalité, mon compagnon n’est pas français, donc fatalement rapidement on me pose des questions type “mais tu te sens d’ou,??” Bon je suis française pardi, mais la Maison pour moi c’est où mes valises sont posées et que nous sommes installés, et là où j’ai mes habitudes. Par contre une fois partis c’est plus la maison je m’envole avec mes souvenirs et c’est fini c’est plus la maison mais un chouette endroit que j’ai beaucoup aimé.
    Je suis pas trop nostalgique, par contre je suis infiniment happy de retrouver mes miens mon noyaux dur d’amis qui malgré la distance m’aiment encore d’amour même si ils me voient rarement !
    La grande question est maintenant comment gérer notre nomadisme et nos futurs enfants…
    (Merci pour ton blog je suis pas régulièrement mais j’apprécie un paquet des articles !!)

    • Reply biobeaubon 10 August 2017 at 16 h 01 min

      On a du mal à comprendre la définition du mot “français-e” mais oui, notre multiculturalité le définit aussi.
      La maison reste là où l’on vit, et ça aide à ne pas s’attacher à des murs mais à des gens ou des expériences…
      Pour les enfants, ça change complètement la donne. Mon fils est français, né à Londres et grandira surement dans d’autres pays mais je ressent le besoin de l’emmener en France et lui partager notre culture. Il parlera surement une autre langue maternelle, mais peu importe il sera riche d’expérience. Par contre, je ne veux pas qu’il se balade d’une école à l’autre tous les ans, les enfants peuvent être cruels avec les nouveaux (vécu et moyennement apprécié).
      Mais c’est un point de vue personnel !
      Et merci de venir par ici 🙂

  • Reply Miryam - Nuage Nomade 10 August 2017 at 13 h 07 min

    J’avais gardé ton article sous la main en me disant que je le lirais dés que j’aurais un peu de temps, c’est donc chose faite maintenant.
    Tu as parfaitement résumé ce que je vis depuis 2012 date de mon premier déménagement en solo à Lyon pour mes études puis après tu le sais : l’Allemagne et l’Autriche et plus petite avant le Maroc puis en 2002 le retour à Paris. On a aussi la bougeotte dans ma famille …
    Quant à la fameuse question : d’où tu viens ? J’avoue avoir arrêté de la compter depuis le temps. Et je constate même qu’au fur et à mesure de mes déménagements, ça devient très difficile d’y répondre. Mais je ne sais pas si c’est le cas pour toi aussi, surtout avec baby J. mais je ressens depuis un moment de plus en plus l’envie de me poser même si évidemment, le syndrome du carton de déménagement ne me quittera pas avant bien longtemps …
    Nomade un jour, nomade toujours … 😉

    • Reply biobeaubon 10 August 2017 at 16 h 02 min

      Mais oui, comment expliquer simplement ce genre de parcours ? J’aime dire que je suis française, point.
      Et on en a discuté mais, je comprends ce besoin de stabilité, quelques années ou plus, mais savoir que l’on ne doit pas partir dans un temps donné. C’est quand même épuisant!
      Mais reste ensuite à rester en place hein 🙂

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