Vous attendez un enfant ? Ou venez de rejoindre le merveilleux monde des jeunes parents ? Prenez donc 5 minutes pour une bonne dose de déculpabilisation. L’arrivée d’un enfant est un cataclysme d’émotions, positives et parfois plus complexes à gérer. Après 20 mois dans le monde de la parentalité, j’ai envie de livrer 5 conseils, bienveillants et honnêtes pour appréhender cette étape de la vie avec plus de sérénité.
1 – Fuir les forums et groupes de jeunes parents
Ou alors, bien les choisir. Avant la naissance de son premier enfant, on se pose des milliers de questions, et les groupes de jeunes parents peuvent apparaitre comme une épaule pour trouver du soutien. Mais entre les “bons conseils”, les remarques sur “si j’étais à ta place”, et la compétition pour devenir le parent de l’année, on trouve surtout de quoi détruire le peu de confiance en soi. Privilégiez vos proches bienveillants, non moralisateurs, des gens sains prêt à vous écouter. On se fiche que vous n’allaitez pas, que vous allaitez jusqu’à 18 mois ou plus, que votre enfant n’aime pas être porté, adore ça, ou pire que vous utilisez de l’homéopathie sur ses gencives. My kid, my rules : on se débarrasse très vite du poids du jugement des autres pour affirmer son mode d’éducation.
2 – Se muscler le dos et les bras
Croyez moi, ces deux parties du corps vont être mises à rude épreuve pendant mais aussi après la grossesse. Une physiothérapeuthe, m’a appris des gestes simples pour me baisser correctement avec un bébé dans les bras (en squat, sans me pencher), et à muscler mon dos en quelques exercices basiques. Le yoga est une excellente pratique pour renforcer les muscles profonds, s’étirer, se tenir plus droit(e), et éviter les dommages collatéraux. Sport, kiné, yoga, physio, pilates, appuyez vous sur des conseils de pro pour vous protéger d’un vilain lumbago.
3 – Apprendre à demander de l’aide
Un enfant c’est une révolution dans la vie. Et même si vous faites partie des dur(e)s à cuire, de ceux et celles qui tiennent le coup après une nuit de 4h, les premières semaines ou mois avec un bébé peuvent être complexe physiquement et émotionnellement. Oui, devenir parent est une expérience incroyable, un torrent d’amour, mais aussi d’hormones et de fatigue. Non, vous ne serez pas un mauvais parent en laissant votre enfant quelques heures à votre famille ou une baby sitter. Et encore moins pour aller boire un verre avec ses ami*es. Du temps pour soi est indispensable, pour exister en tant que personne avant d’exister en tant que parent, chose presque quasi impossible les premiers mois. N’oubliez pas vos passions, vos envies, votre espace personnel : être parent c’est composer avec plusieurs identités, en essayer de ne jamais s’oublier.
4 – Communiquer avant d’exploser
J’ai beau avoir étudié la communication et en avoir fait un métier, j’ai oublié la règle basique du schéma communicationnel en mettant mon enfant au monde : l’émettrice doit envoyer un message clair au destinataire pour se faire comprendre. Et non pas attendre que le destinataire devine dans mes pensées, ou déchiffre mes signes subliminaux quand lui aussi a dormi 4 heures. Communiquez sur vos envies, doutes et émotions positives comme négatives, et n’attendez pas que le vase déborde pour exprimer un ressenti. Les choses ont tendance à vite s’amplifier avec la fatigue, mieux vaut prendre une chose après l’autre. Vous n’êtes pas doué*e à l’oral ? Ecrivez ! Peu importe le support, l’essentiel est de trouver une manière spontanée d’exprimer tout ce qui nous pèse sur le coeur, et partager plus de jolis moments au quotidien.
5 – Ce n’est pas grave si vous ne ressentez pas ce que tout le monde semble ressentir
Je vois un mouvement intéressant se développer : la parentalité honnête (que ma mère a du initier il y a plus de 30 ans déjà). Je n’ai pas vécu le fameux “ras de marée d’amour” en tenant mon bébé dans les bras pour la première fois. J’étais partagée entre “j’ai envie de vomir” et “ok, trop d’émotions différentes en même temps”. J’ai donc dans l’ordre donné l’enfant à son père après 30min et vomi.
Et me suis sentie incroyablement coupable de tout ça, et ce sentiment ne m’a quitté pendant des semaines. Avec 20 mois de recul, je me rend compte que j’ai just réagi à ma manière, comme je réagis au quotidien face à un événement aussi incroyable (le vomi en moins normalement). Le baby blues existe, la dépression post partum aussi, je suis passée par là, j’aurais du demandé de l’aide et surtout déconnecté de toutes ses histoires de femmes qui n’ont jamais eu mal, peur, n’ont jamais été en colère, ni frustrée de perdre un peu de liberté. Un changement aussi radical et soudain ne se fait pas toujours facilement, il faut parfois prendre un peu de recul, et se laisser le temps de prendre ses marques.