J’ai commencé à m’intéresser sérieusement aux médecines alternatives il y environ 5 ans avec l’acupuncture, l’hypnose, la naturopathie, et l’homéopathie. Convaincue des bienfaits sur ma santé et mon bien être, j’ai décidé de continuer à me faire suivre plus régulièrement une fois installée à Londres.
Mais comme dans tout milieu, il existe aussi des charlatans prêt à vous convaincre du bien fondé de leur discipline et profiter d’une éventuelle faiblesse pour essayer de vous soutirer de l’argent.
Cet article n’a pas pour but de dénoncer la médecine naturelle, bien au contraire j’en suis moi même une adepte et en parle régulièrement sur ce blog, mais plutôt vous raconter mes expériences avec ces thérapeutes malveillants.
Le kinésiologue gênant
En 2012, j’étais dans une phase de stress importante : je finissais mon master et l’écriture de mémoire, travaillais en alternance depuis 5 ans, et j’attendais la confirmation de la signature de mon CDI.
Une amie m’a parlé d’un kinésiologue qu’elle consultait régulièrement, et qui apparemment faisait des miracles sur elle. Curieuse, j’ai pris rendez vous avec ce thérapeute, et me voilà parti pour une séance … étrange.
Au départ, il m’a demandé des informations comme ma date de naissance, l’heure, le lieu et d’exprimer une phrase positive qui allait guider la séance. Je me suis allongée (complètement habillée) sur sa table, et il a commencé à interroger (littéralement) mon corps avec un test musculaire. Mon corps lui donnait des réponses à bases de chiffres et grâce à ces informations le kinésiologue cherchait dans un livre des éléments (terre, feu, eau, air…).
L’idée était apparemment de chercher des blocages musculaires sur certaines zones liés à mon stress. Quand il sentait une zone de resistance, grâce au chiffres il me donnait une phrase censée me représenter. Phrase qui tombait à côté de la plaque 9/10.
L’objectif était de dialoguer avec mon corps pour régler ces zones de resistance. Exemple, il appliquait un poids sur mon bras, qui devait en fin de séance resister à sa force.
A la fin de l’examen, il a choisi deux bouteilles de fleurs de Bach, que j’ai du poser sur mon plexus solaire (la bouteille, oui sans aucune application des fleurs), méditer (poireauter) 10 minutes, et répéter plusieurs fois ma phrase de départ. Sauf erreur de ma part, les fleurs de Bach marchent comme les médicaments, ce n’est pas regardant la bouteille que l’on ressent une amélioration non?
Bilan : Je n’ai pas ressenti de délivrance, ni de réduction du stress, ni d’énergie qui circulait mieux après la séance. Il faut dire que même avec toutes les meilleurs intensions, ce praticien a réussi à être à côté de la plaque pendant 1H30. Tout ça a rendu la séance de plus en plus gênante, jusqu’au moment fatidique ou j’ai du attendre avec mes bouteilles de fleur de Bach sur le torse. Je n’ai pas retenté l’expérience, étonnant.
La prof de yoga malhonnête
En arrivant à Londres j’ai commencé à fréquenter un cours de yin yoga dans mon studio préféré. Je ne pourrais pas expliquer pourquoi la prof m’intriguait autant que son attitude me dérangeait. Froide, très observatrice, elle n’avait pas le don de me mettre très à l’aise, mais une fois ce sentiment dépassé son cours et les postures pratiquées étaient toujours ultra relaxantes.
Un samedi, j’ai eu beaucoup de mal à me mettre dans son cours à cause de douleurs abdominales. Nous en avons discuté à la fin, et elle m’a expliqué être praticienne en thérapie cranio-sacrale, et en yogathérapie et qu’elle pouvait m’aider à gérer mes douleurs. J’ai noté ses coordonnées et l’adresse de son site pour en savoir plus.
2 jours plus tard, et quelques échanges de mails, j’ai reçu un appel pour un premier “entretien”. Je lui ai expliqué mes antécédentes médicaux, mes soucis actuels, et elle a commencé à me poser d’étranges questions : ma profession (ok), mon salaire (pas ok), à quel pourcentage je participais au revenu global du foyer (hein?). Elle ne s’est absolument pas démonté devant mon étonnement et m’a expliqué vouloir m’accompagner sérieusement dans ma démarche, en venant chez moi 3 fois par semaines pour réaménager mon espace de vie et travail, faire du yoga et de la thérapie cranio-scranale.
Mais pour que tout cela marche, il fallait régler 1200£ (1500€) d’avance. Justification ? Moins de séances ne marcherait pas, il fallait travailler intensément au départ, et aucun étalement du montant n’était possible, je devais régler l’intégralité de la somme en cash ou par carte (si généreuse) avant la première séance.
Bilan : J’ai refusé net de continuer à avancer avec cette thérapeute. Je ne mettrais jamais en doute les bienfaits de la yogathérapie ou de la thérapie cranio-sacrale, je connais d’excellents praticiens, mais cette personne malhonnête met à mal la profession. Sous couvert de bienveillance, j’ai assisté à une tentative d’arnaque à peine dissimulée. J’ai continué à fréquenter le studio sans jamais remettre les pieds dans son cours.
L’acupunctrice égocentrique
Je vous parle souvent d‘acupuncture et de médecine chinoise. Grâce à ces pratiques, j’ai réussi à apprendre à vivre plus correctement avec des douleurs occasionnées par mon endométriose. J’avais commencé à fréquenter un cabinet près de chez moi dont j’étais très contente niveaux prix et résultats. Le genre d’endroit pas fancy pour 1£, très traditionnel, où l’on bataille toujours pour ne pas se laisser refourguer le pack de 20 séances à la fin. Mais efficace.
Fatiguée par le marchandage permanent, j’ai décidé d’essayer de profiter d’une offre d’essai avec une autre thérapeute. Au départ, elle m’a semblé très professionnelle, très douce, à l’écoute, et très calée dans son domaine. J’ai donc commencé à fréquenter son cabinet toutes les 2 semaines.
J’étais alors dans un processus médical soutenu où l’acupuncture est souvent très conseillé. Ma thérapeute m’assurait que grâce à ces soins tout allait bien se passer, qu’elle sentait bien les choses (vous savez l’intuition). J’ai toujours été très distante avec ce genre de comportement, trop effrayée par le côté commercial de certains thérapeutes.
Une fois notre relation patient-thérapeute établie, j’ai commencé à m’étonner de son comportement : relance par SMS et WhatsApp pour booker de nouvelles séances, séance de chat Facebook avec la sonnerie du téléphone bien bruyante pendant mon temps de repos (avec les aiguilles).
Long story short, elle a changé de cabinet, doublé ses prix en justifiant des frais de location élevés (ben voyons), et quand je suis revenue vers elle en lui expliquant que les choses ne se passait pas bien de mon côté, la personne qui m’assurait avoir une bonne intuition m’a dit “je le sentais depuis le début”. Merci, ciao!
Depuis, je suis revenue à mon cabinet de quartier pas vraiment fancy où les praticiens font des miracles sur ma petite personne et mon ancienne acupunctrice continue à poster de jolis selfies sur Twitter!
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En conclusion, si vous sentez que l’aspect financier intéresse plus le thérapeute que votre bien être : fuyez. Le conseil peut paraitre bateau, mais il existe de nombreuses personnes sérieuses et bienveillantes qui s’adapterons pour vous accompagner au mieux. Et bien sûr, avant de vous engager, faites toujours une séance pour tâter la température et discuter avec votre thérapeute.
Par expérience, le premier feeling à toujours été le bon. Il existe aussi des associations nationales par pratique qui vous aiderons à savoir si la personne est reconnue et diplômée. Le bouche à oreille est aussi extrêmement important, quoique dans mon cas je me serais bien passée du kinésiologue! Posez des questions, n’hésitez pas à challenger votre praticien, et tournez les talons si vous ressentez une mauvaise énergie!