J’ai longtemps pensé que pour grandir, on devait constamment repousser sa zone de confort. La fameuse.
Déménager, changer de travail, faire des expériences diverses, expérimenter, ressentir l’adrénaline, selon moi les règles d’une vie épanouie.
J’ai déménagé plus de 30 fois, et vécu dans 4 pays déjà. J’ai trouvé drôle d’apprendre à la dernière minute que j’allais sauter en parachute. Encore plus d’accepter de déménager dans une vie à l’autre bout du monde, sur base de Google Earth.
J’aime le changement, et recréer des routines, les chambouler, et les recréer encore.
Sur le blog, et autour de moi, j’ai encouragé les autres à tester aussi le changement, ne pas avoir peur, se lancer dans le vide, c’est ce que disent les livres de développement personnel, et les gourous en néo-spiritualité non ?
J’ai compris en devenant parent, que cette zone de confort était une arnaque géante. Si personnellement, j’apprécie de vivre une vie rythmée de nouveautés et changements, ce modèle est loin d’être unique mais surtout peut être négatif pour d’autres.
Mon frère par exemple est mon parfait opposé, après une vie de cartons & camions de déménagement, il a choisi de vivre dans la même ville, pratiquement dans la même rue, et chérit chacune de ses habitudes. Nos souvenirs sont très différents de cette période de déménagements, j’ai aimé avoir un nouveau papier-peint tous les 6 mois, alors que lui perdait ses repères.
J’ai souvent plaisanté étant enceinte, sur le fait que mon enfant me montrerait une vision de la vie différente. Les enfants sont d’excellents professeurs en matière de zone de confort, surement les meilleurs.
J’ai depuis appris que la routine était rassurante, voir vitale et permettait d’avancer sereinement. Que sans routine, sans planning fixe, sans endroits familiers, il pouvait être difficile pour certaines personnes de se construire, de se repérer, et que ce n’était pas une faiblesse, loin de là, juste une manière différente de fonctionner.
A force de dire que le changement fait grandir, on en oublie que notre seul objectif de vie devrait être l’épanouissement, et cela implique une certaine connaissance de soi. Les concepts de vie changent à l’allure d’une saison de fast-fashion, alors que votre personalité, votre manière de fonctionner, restera surement la même à vie (ou presque).
Si vous n’aimez pas sortir de votre bulle de confort, n’en sortez pas. Si changer de restaurant le samedi midi est déjà un grand pas, alors c’est un grand pas.
Si partir en vacances tous les étés dans le même coin vous rassure, alors rassurez-vous.
Vivre dans le stress pour se forcer au changement ne vous fera pas évoluer au contraire, vous n’apprécierez peut-être jamais l’expérience.
Quant-à-moi, je commence à apprécier toutes ces nouvelles habitudes, comme cuisiner un gâteau le dimanche soir pour le lundi matin, aller dans le même restaurant chaque samedi midi et ne jamais changer de menu, respecter mon planning de yoga (dans le même studio), porter le même parfum, boire le même thé le matin, acheter mon magazine toutes les 2 semaines au même endroit, faire des pâtes tous les jeudis midi à mon enfant, avoir des ami•es que l’on peut appeler pour un café.
J’aime m’enrouler dans ces habitudes comme dans un vieux plaid à l’odeur rassurante, et tant pis si ce n’est pas vendeur, si cela ne porte pas le nom d’un concept comme le nesting, hygge, ou autre “laissez moi dans ma routine finalement”.
La vie adore me faire sortir de ma zone de confort, et on ne l’emmerderait pas un peu celle là finalement ?
14 Comments
C’est très drôle car je me suis justement posée cette question cette semaine, de cette absolu nécessité pour atteindre un certain épanouissement dans lequel je ne me reconnais pas vraiment, et je trouve que tu as su mettre de jolis mots dessus, alors merci pour tes mots!
On érige bien trop souvent le besoin de changement / nécessité d’y trouver une motivation comme un modèle gagnant. Autant d’individus différents ne peuvent pas se reconnaître dans un modèle unique ? La mode tournera, ce besoin de productivité aussi 🙂
Toujours un réel plaisir de te lire, de te suivre dans tes réflexions. J’espère que vous gardez la tête hors de l’eau. Par rapport à ton questionnement sur la zone de confort, je me souviens qu’il y a des mois/années, on avait discuté du fait d’être casanier et expat, de combiner le plaisir du changement mais en retrouvant une routine. Pour l’instant je crois que par ici c’est ça que je fais : je me crée une zone de confort et quand j’ai la sensation qu’elle m’étouffe, je casse tout et je recommence. Pour l’instant c’est ce qui fonctionne, on verra par la suite comment ça se maîtrise avec une petite fille qui grandit 😉 merci d’être repassée poser tes mots par ici ❤️
On va bien merci 🙂
Pareil, j’aime recréer ma routine ailleurs, et tant que le changement est choisi je signe.
Je regarde mon enfant et il fonctionne de manière différente, un besoin de routine, de rituel, qui m’a poussée à me remettre en question et essayer de vivre différemment.
Les enfants nous forcent de toute façon à. Sortir de notre zone de confort !
Bises,
A.
C’est rigolo que je tombe sur cet article aujourd’hui, car nous reprenons l’avion jeudi avec mon Chéri pour rentrer chez nous, après deux ans hors du territoire et une dizaine de déménagements. Sortir de sa zone de confort c’est super, et ça fait vraiment grandir. En même temps parfois, c’est tellement épuisant ! Bref, merci pour ce bel article.
Merci merci merci pour cet article (pour la petite anecdote tu es mon frère et je suis le tien, Hashtag mes parents étaient militaires).
Je n’en peux plus d’entendre cette phrase à toutes les sauces en permanence. De nature très anxieuse, la routine et une certaine zone de confort me permettent de fonctionner normalement.
Belle journée à toi <3
“Tu es mon frère” 😀
Si la routine te rassure, alors routine ! Tu as compris le modèle qui t’assure une stabilité émotionnelle, pourquoi en changer ? Et quoi culpabiliser ?
Et tu casses la routine à ton rythme je suis sure, il n’y a pas de baby steps 😉
Merci infiniment pour cet article.
Après avoir pas mal bourlingué et m’être expatriée masse de fois, m’être faite licenciée de mon poste à Brux cette année, je me suis demandée pourquoi j’avais choisi “la facilité” en rentrant à Paris que je déteste pourtant au lieu de persister à chercher un emploi en Belgique. J’ai fini par comprendre qu’en fait, après cette expérience douloureuse, j’avais besoin de connu, d’habitudes, de me diriger vers les solutions les plus accessibles pour vite reprendre un boulot et retrouver mon cercle proche. Je me suis sentie faible, peu aventurière, casanière. Mais je comprends qu’en fait, je ne devais rien à personne et que cette décision qui ne fait pas très winneuse combative de l’extérieur est celle qui m’a sauvée 🙂
Je te souhaite de te sentir bien dans cette zone de confort et de profiter de tous ces instants de bien-être qu’elle t’apporte.
Plein de belles choses pour ta petite famille et toi et merci encore pour ta si jolie plume 🙂
J’espère que tu es heureuse de retour à Paris en tout cas ! J’ai un ami qui a quitté son job après x années à vadrouiller dans plusieurs pays, passé quelques mois en France et pris le temps de poser ses valises, reprendre des repères, réfléchir.
Il est reparti ensuite, mais ce temps était nécessaire.
Tu as eu raison de suivre ton intuition. Je ressens le besoin de revenir à Paris régulièrement, respirer l’air que je connais le mieux, voir mes amies, marcher dans les rues…
Plein de belles choses pour la suite !!
A.
Oh ca me parle tellement! J’habite dans la même ville où je suis née et j’en suis ravie! Quasiment tous mes amis sont partis ailleurs en France ou à l’étranger à un moment, et j’ai subi tellement de moqueries sur mon côté casanier! J’adore partir, voyager, explorer mais j’ai besoin de me sentir chez moi et d’être proche de ma famille. Un jour on partira peut être mais ça sera parce qu’on le sentira, pas parce qu’on se force pour rentrer dans un moule!
Hello Julie,
Il y a autant de modèles que d’individus pourtant, et ce qui me convient ne te convient pas et vice versa, et pourtant on continue d’ériger le modèle “zone de confort” à tout va.
Je met ça au même niveau que les gens qui me disent que l’on doit absolument vivre de sa passion par exemple, et j’ai des amies qui me disent à demi mot ne pas avoir de passion…
Mais ce n’est pas vendeur tout ça 🙂
C’est ce que me tue à dire à certaines personnes: pourquoi la zone de confort serait forcément mauvaise? Parce que finalement, quoi de mieux que le confort? Si nous n’aimez pas le confort, allez dormir sur des clous mais arrêtez de vouloir que tout le monde se dépasse sans cesse (#startupnation). Et si on se fichait un peu la paix?
On en revient toujours à une notion de productivité imposée oui! J’aime beaucoup ton image de dormir sur des clous, très (trop) juste 😉
Bonjour , je suis une lectrice de votre blog depuis plusieurs semaine et je m’y retrouve totalement Bonjour , je suis une lectrice de votre blog depuis plusieurs semaine et je m’y retrouve totalement ! Il est super ! Et pour moi aussi le yoga a changé ma vie , surtout a partir du moment ou j’ai commencer a l’enseigné ! Depuis que j’ai suivis cette formation : http://bit.ly/DevenirProfDeYogaCertifiée et que je peux enseigner le yoga autour de moi , c’est une véritable libération ! A plus tard sur d’autre articles !