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Bien-être, Lifestyle

Je t’entends. Mais qu’est-ce qu’écouter vraiment ?

14 November 2019

« Parler est un besoin, écouter est un art », cette citation de Goethe résume mon questionnement du moment. J’ai l’impression qu’il faut de plus en plus occuper l’espace avec beaucoup de photos, de vidéos, quelques mots, parler, partager, même si c’est creux, vide, il ne faut surtout pas se faire oublier.

On vlogue, on capture, on blablate, on s’écoute parler, mais écoute-t-on réellement? Le manque d’écoute de l’autre est en passe de devenir un nouveau standard.

Quand avez-vous pris le temps de demander à quelqu’un « Et toi, comment vas-tu ? »

Ecouter, l’autre, sans penser à ce que l’on va répondre, sans couper la parole, sans penser à quoi cela fait référence en nous, sans penser à ce que l’on va manger le soir, ou regarder son téléphone qui vibre ?

Je note de plus en plus de conversations électriques, car on perd la notion d’écoute active, voir bienveillante. Quand quelqu’un tente de s’exprimer ou de se confier, l’idée n’est pas de donner son avis, ou d’apporter son expérience, mais tout simplement d’écouter la personne en face, la questionner, et surtout la laisser partager son histoire.

J’ai l’impression que nos cerveaux sont désormais conditionnés par les 3 secondes d’attention, la norme de publicité créée par Facebook : si une personne ne sait pas vous captiver dans les 3 secondes, l’attention se détourne instantanément vers autre chose. Le silence est pourtant clef dans une conversation, il faut apprendre à l’apprivoiser.

La vérité est qu’écouter activement demande un effort soutenu.

Les réseaux sociaux sont un excellent exemple du manque d’écoute, on y partage énormément d’informations, mais quel est l’indicateur important ? Le like ? Ou les échanges ? Qui prend le temps de répondre à chaque commentaire (quand cela est encore possible) ?

Les longues conversations téléphoniques doivent être planifiées, alors on passe par messenger, les mots peuvent être mal interprétés. Suis-je la seule à trouver tout cela frustrant ?

Je réfléchis beaucoup au concept de « slow life », excusez l’anglicisme, qui est en soi une réaction à la productivité permanente que l’on s’impose. J’aime prendre le temps de cuisiner, de manger, de lire des articles de 3 pages, de regarder des films et non des séries… et prendre le temps d’écouter les autres.

J’ai décidé de revenir aux bonnes vieilles méthodes : les conversations téléphoniques et les rencontres autour d’un café, le téléphone retourné sur la table pour être 100% disponible pour l’autre. Ces derniers temps, j’ai appris à ne pas être une machine à solutions ou phrases positives, juste à écouter la personne en face de moi, sans agir, tout en quittant mon filtre d’expérience personnel. En écoutant sans interrompre, on permet aussi à l’autre de faire son cheminement personnel, et souvent trouver les réponses.

Parfois, il est plus humble et sincère d’écouter quelqu’un et de lui répondre, je t’entends, j’essaie de me mettre à ta place, ce que tu vis est compliqué, je suis (sincèrement) là pour toi. Et tant pis si l’on a pas les mots, où que la situation ne fait appel à aucune de nos expériences de vies. Apprenons à bannir les « c’est un mal pour un bien », « il n’y a pas mort d’homme » ou « ça finira par passer ».

Je n’ai pas de bucket list à rallonge pour l’année qui arrive, si ce n’est que de développer ma capacité d’écoute, et de continuer le maximum à voir les gens en face à face, on se parle via une multitude de supports, mais de rien à la fois. Prendre le temps d’entendre, avec de l’empathie, de l’humilité et sans ego.

Sans égo.

Bien-être, Lifestyle

Sortir de sa zone de confort, la belle arnaque!

4 November 2019

 

J’ai longtemps pensé que pour grandir, on devait constamment repousser sa zone de confort. La fameuse.

Déménager, changer de travail, faire des expériences diverses, expérimenter, ressentir l’adrénaline, selon moi les règles d’une vie épanouie.

J’ai déménagé plus de 30 fois, et vécu dans 4 pays déjà. J’ai trouvé drôle d’apprendre à la dernière minute que j’allais sauter en parachute. Encore plus d’accepter de déménager dans une vie à l’autre bout du monde, sur base de Google Earth.

J’aime le changement, et recréer des routines, les chambouler, et les recréer encore.

Sur le blog, et autour de moi, j’ai encouragé les autres à tester aussi le changement, ne pas avoir peur, se lancer dans le vide, c’est ce que disent les livres de développement personnel, et les gourous en néo-spiritualité non ?

J’ai compris en devenant parent, que cette zone de confort était une arnaque géante. Si personnellement, j’apprécie de vivre une vie rythmée de nouveautés et changements, ce modèle est loin d’être unique mais surtout peut être négatif pour d’autres.

Mon frère par exemple est mon parfait opposé, après une vie de cartons & camions de déménagement, il a choisi de vivre dans la même ville, pratiquement dans la même rue, et chérit chacune de ses habitudes. Nos souvenirs sont très différents de cette période de déménagements, j’ai aimé avoir un nouveau papier-peint tous les 6 mois, alors que lui perdait ses repères.

J’ai souvent plaisanté étant enceinte, sur le fait que mon enfant me montrerait une vision de la vie différente. Les enfants sont d’excellents professeurs en matière de zone de confort, surement les meilleurs.

J’ai depuis appris que la routine était rassurante, voir vitale et permettait d’avancer sereinement. Que sans routine, sans planning fixe, sans endroits familiers, il pouvait être difficile pour certaines personnes de se construire, de se repérer, et que ce n’était pas une faiblesse, loin de là, juste une manière différente de fonctionner.

A force de dire que le changement fait grandir, on en oublie que notre seul objectif de vie devrait être l’épanouissement, et cela implique une certaine connaissance de soi. Les concepts de vie changent à l’allure d’une saison de fast-fashion, alors que votre personalité, votre manière de fonctionner, restera surement la même à vie (ou presque).

Si vous n’aimez pas sortir de votre bulle de confort, n’en sortez pas. Si changer de restaurant le samedi midi est déjà un grand pas, alors c’est un grand pas.

Si partir en vacances tous les étés dans le même coin vous rassure, alors rassurez-vous.

Vivre dans le stress pour se forcer au changement ne vous fera pas évoluer au contraire, vous n’apprécierez peut-être jamais l’expérience.

Quant-à-moi, je commence à apprécier toutes ces nouvelles habitudes, comme cuisiner un gâteau le dimanche soir pour le lundi matin, aller dans le même restaurant chaque samedi midi et ne jamais changer de menu, respecter mon planning de yoga (dans le même studio), porter le même parfum, boire le même thé le matin, acheter mon magazine toutes les 2 semaines au même endroit, faire des pâtes tous les jeudis midi à mon enfant, avoir des ami•es que l’on peut appeler pour un café.

J’aime m’enrouler dans ces habitudes comme dans un vieux plaid à l’odeur rassurante, et tant pis si ce n’est pas vendeur, si cela ne porte pas le nom d’un concept comme le nesting, hygge, ou autre “laissez moi dans ma routine finalement”.

La vie adore me faire sortir de ma zone de confort, et on ne l’emmerderait pas un peu celle là finalement ?

Lifestyle

It’s been a while, but I didn’t leave (or give up).

15 October 2019

 

Silence radio.

Déjà 2 mois que j’ai décidé de faire une pause des réseaux sociaux et du blog. Ce week-end, je discutais avec mon mari des « nombreux » messages de lectrices demandant des nouvelles, et étonné de ma réaction, il a fini par me dire « Tu tiens un site depuis plus de 7 ans, et ne donne plus de nouvelles du jour au lendemain, c’est dommage ».

Biobeaubon est né en 2013, et j’ai très vite connu une belle communauté, positive, bienveillante, des rencontres que j’ai pu concrétiser dans la vie, de belles amitiés même.

Le blog, a été une plateforme d’expression incroyable qui a suivi mon évolution, une première expatriation, une deuxième, de la cuisine vegan au yoga, des voyages, des réflexions, la maternité, la famille, une troisième expatriation… Une tranche de vie intense entre 26 et 33 ans.

Le digital et les médias de manière générale sont mon gagne-pain depuis plus de 10 ans, et j’ai pu observer un changement de tendance sur les réseaux. Les images doivent être ultra léchées, le discours très polissé aussi.  Ces derniers mois, je ne me suis plus retrouvée dans cette course à l’engagement et tous ces profils qui se ressemblent.

Tout doit être tristement conforme, les profs de yoga aux photos parfaites qui vous expliquent que leur vie n’est pas parfaite, le body positive bien marketé, les parents qui ne galèrent jamais, les enfants qui cochent toutes les cases du livre « le développement de l’enfant pour les nuls », être super écolo, super zéro déchet, super vegan, et ne jamais montrer un écart, et sinon en faire un story telling. Et bis repetita.

J’ai rejoint Twitter il y a 10 ans, et je n’ai pas reconnu le flot de violence, et de négativité que je lis depuis quelques mois. J’ai eu l’impression d’entendre des milliers de gens hurler en même temps, très fort, en boucle. On attaque, on raconte, on se plaint beaucoup, on cherche l’approbation.

Tout ça peut paraître très critique et négatif, c’est peut-être le cas, mais j’ai senti petit à petit que les réseaux sociaux devenaient très anxiogène pour moi. Que je commençais à être de plus en plus lisse moi aussi.

 

 


Choisir ses combats.

Un blog n’est pas un magazine. J’ai toujours lié mes expériences de vie aux thématiques des articles, même sur des sujets comme l’endométriose, ou le post partum.

Je n’ai jamais voulu exposer mon enfant, son visage, ou donner trop de détail sur lui. Il est une personne à part entière qui choisira de s’exposer, de construire son identité numérique, et je ne peux pas lui voler sa voix, interpréter des mots qu’il ne dit pas.

Le peu que j’ai partagé, j’ai essayé de le faire à titre informatif, ou quelques moments de vie, comme le dernier article sur le sommeil, mais chaque mot a été pesé, avec un questionnement constant sur le curseur à avoir en matière d’intimité et de protection de mon enfant.

Vous l’avez surement compris dans mon dernier article, à demi-mots, pudiquement, mon enfant est un petit être singulier.

J’ai refusé d’en parler en détails, et je le refuse encore, pour le protéger d’abord, pour protéger son identité, pour ne pas brusquer son cheminement, notre parcours en tant que famille, éviter aussi de partager du trop intime. Mais voilà, tout ceci est devenu l’essentiel de notre vie depuis plusieurs mois, et écrire sur les bonnes adresses à Bruxelles, ou être une famille green m’a semblé très désuet. Je n’ai pas eu envie que cette expérience deviennent une leçon de vie pour qui que se soit, ni d’être inspirante, ni d’avoir l’impression de vous vendre une méthode de développement personnel. Simplement, la vie, ma vie.

Une personne m’a dit récemment « il faut choisir vos combats » et c’est ce que j’ai décidé de faire depuis quelques mois. Me consacrer à mon travail, à ma famille, et garder le peu de temps libre loin des réseaux sociaux mais au yoga, plongée dans un livre ou en vadrouille le nez en l’air. J’ai perdu l’habitude de partager ce que je fais, où je vais, même si je continue de tout photographier. On ne perd pas les vieilles habitudes.

Même si la vie s’amuse encore et toujours à me déstabiliser : je n’ai jamais senti mes épaules aussi solides. Mes pieds ancrés dans le sol. Ma vie dans le moment.

Je réfléchis à une nouvelle formule de Biobeaubon, en écrit, j’aime l’écrit, ou en audio, mais surtout des billets d’humeur. Simples, honnêtes.

 

Merci mille fois pour vos messages et votre bienveillance, et surtout à bientôt.

 

Anouchka

 

Bien-être, Maternité

SOS mon bébé ne dort pas, que faire ?

25 July 2019

 

Mon enfant n’est pas un gros dormeur, soit. A 2 ans et des poussières, il est devenu très difficile de le coucher, et pratiquement impossible d’avoir une nuit sans le voir arriver sans notre chambre.

En matière d’éducation, j’ai vite compris qu’il existait des personnes de références (médecins, profs, encadrants de crèches), et que leur soutien était précieux.

Nous avons donc pris rendez-vous en trouble du sommeil dans un hôpital bruxellois pour consulter une pédopsychiatre.

En partageant mes pérégrinations sur le sommeil de mon fils sur Instagram, je me suis rendue compte que l’on avait tendance à aller voir des coachs et parfois même des kinésiologues.

Je suis moi-même adeptes de la médecine chinoise, ou l’ostéopathie, la yoga thérapie, mais pour mon enfant, j’ai tendance à être très cartésienne, et tout de suite passer par la case médecine.

Un hôpital, un-e pédopsy, ça peut faire peur, mais en réalité il faut voir ça comme le fait de demander conseil quand on ne trouve plus de solutions, et comprendre si cela ne fait pas écho à un problème plus large.

Dans le cabinet de la pédopsychiatre, nous avons pris le temps d’expliquer la situation, tous ce qui nous semblait singulier, pendant qu’elle observait notre enfant, et testait ses réactions et son audition.

30 minutes plus tard, elle nous livré un premier diagnostic : soit un problème mécanique, et un bilan ORL à faire car il semblerait qu’il n’entende pas correctement et/ou un une pathologie liée à la communication.

Nous avons donc fait un bilan ORL, bingo, notre fils avait de l’eau dans les oreilles et une perte d’audition. Une situation courante chez les enfants qui ont tendance à faire des otites, allergies, rhumes, et qu’il est difficile de détecter (surtout avec un premier enfant). Cela se traite très bien, mais demande du temps. Une perte soudaine d’audition peut être très angoissante pour l’enfant qui ne parle pas encore, et dans sa relation aux autres.

Et de manière plus générale, les enfants ont souvent besoin de rituels. Les rituels sont rassurants et permettent aux petits humains de se fixer des étapes temporelles, affectives, et ancrer des repères.

Voici quelques conseils suggérés qui nous ont aidé à retrouver un sommeil serein :

 

  • Epurer un maximum la chambre, éviter les piles de peluches et jouets
  • Avoir des horaires strictes de coucher (et idéalement sur le bain, diner)
  • Instaurer une routine de sommeil : diner, brossage de dents, veilleuse musicale, pour annoncer l’heure du coucher, livre, câlin
  • Laisser l’enfant ensuite dans son lit, avec sa veilleuse (lumière mais sans musique), et revenir dans sa chambre en cas de pleurs mais en évitant de rester 1h. Privilégier plusieurs passages.
  • Installer une tente de lit (https://www.ikea.com/fr/fr/cat/tentes-et-ciels-de-lit-enfant-18775/) pour que l’enfant se sente dans un cocon

 

Nous avons vu des résultats très rapidement (2 semaines), après quelques rechutes, mais des nuits complètes. Et si l’enfant ne se couche pas tout de suite mais joue dans sa chambre, sans en sortir, cela signifie qu’il a besoin de rester dans son monde, aucun soucis.

Il faut aussi comprendre le rythme de son enfant, le notre ne sera jamais un gros dormeur, il ne dormira jamais de 19h30 à 8h du matin, mais il a enfin trouvé sa routine, et s’est réconcilié avec son lit.

Un rendez-vous en pédopsychiatrie, 30 minutes de discussion, un diagnostic qui s’est avéré juste, et non détecté par la crèche ou la psychomotricienne. J’ai eu l’impression d’être épaulée et d’avoir gagné du temps, en consultant directement à l’hôpital.

Je ne dénigre ici en rien le travail des coachs du sommeil, mais chez notre enfant le sommeil était une partie émergée de l’iceberg, et a ouvert la voie à un suivi plus régulier.

On me demande souvent sur Instagram, à quel age consulter en trouble du sommeil, et il n’existe pas de réponse universelle, à partir d’un an, il est intéressant de demander conseil, et même avant si vous sentez qu’un comportement est singulier. L’apnée du sommeil, l’eau derrière les oreilles, et les angoisses méritent d’être suivies de près.

Mon avis en tant que jeune parent ? Appuyez vous sur des professionnels du corps médical en cas de doute, évitez de sonder la terre entière en matière de santé de l’enfant, et écoutez votre instinct. Le développement d’un enfant en bas âge est extrêmement important et surtout fragile pour suivre le vieil (et dangereux) adage « C’est normal, c’est en enfant, ça finira par passer ».

Comme exprimé dans l’article «Comment faire face à une tempête émotionnelle », je reviendrais prochainement sur mon expérience avec les troubles de la communication de l’enfant, avec plus de recul, les sujets de la santé des petits nécessitent une extrême prudence.

 

Quelle est votre expérience en matière d’enfant & de sommeil ? Médecin, médecine naturelle, coach ?

(Dans la bienveillance et le respect)

 

Bien-être

Hamsālaya Yoga, cette expérience qui a changé ma vie

15 July 2019

 

Il y a des expériences qui changent une vie, et le yoga n’en finit pas de m’apporter son lot de belles surprises.

J’aime le raconter ici, j’ai démarré le yoga il y a 6 ans aux Etats-Unis, après une opération en lien avec mon endométriose. Des années que je souffrais, sans solution, et à la douleur s’est rajouté une dissociation entre mon corps et mon esprit, tant j’étais conditionné à penser que mon corps = machine médicale = ennuis.

Mon premier cours yoga, je m’en souviens encore, j’avais 19 ans, et je suis allée avec une amie dans un cours d’ashtanga de Montpellier « pour essayer », entre 2 ricanements, j’ai réalisé au combien il était difficile de lâcher prise. Mais cette sensation, ce yoga buzz d’après cours a été une révélation.

Dans une période de convalescence complexe, symbole de renouveau, j’ai donc décidé de m’inscrire dans un cours de hatha au community center de ma ville en Virginie. Mon mari m’a alors fait remarqué que mon visage changeait après le cours, moins de tensions, les traits plus apaisés.

D’un cours par semaine, je suis passée rapidement à 4 cours par semaine dans un studio, une pratique quotidienne, du hatha au vinyasa et à l’ashtanga, et ensuite dans l’exploration du yin yoga et de la méditation.

Le yoga est devenu mon équilibre, auparavant en colère et agressive, j’ai appris à respirer, à m’adoucir, à prendre du recul, à me réconcilier avec mon corps, opérations, maladie, infertilité, et quotidien parfois complexe.

En déménageant à Londres, j’ai instinctivement repris le chemin des studios, comme pour chercher des repères, et approfondi l’aspect spirituel du yoga, son histoire. Le besoin de comprendre comment intégrer les valeurs du yoga dans ma vie quotidienne et mon travail est devenu crucial.

Bienveillance, non-violence, connaissance de soi, honnêteté, vérité, modération, sont devenus des maitres mots qui rythment mon quotidien.

A Bruxelles, j’ai la chance de pratiquer dans un studio qui accueille des professeurs en visite, j’ai pu approfondir le Jivamukti avec une prof américaine qui a su me pousser plus loin dans ma pratique et mes convictions. Et dernièrement, j’ai fait la connaissance de Raj.

1 semaine que ma mâchoire était bloquée par le stress. Des jours que je ressentais des tensions, et même si j’en connaissais la cause (la santé de mon enfant), je somatisais en silence.

Et j’ai décidé de rejoindre le cours de Raj un samedi après-midi, un cours de vinyasa, sans attentes particulières. Raj est originaire d’Inde, et après 10 ans la navy, il a déménagé à Taïwan pour poursuivre un master, et finalement devenu prof de yoga, à force d’entendre ses éleves (d’autres étudiants) lui dire qu’il avait une aura incroyable. Très axé sur la pratique traditionnelle du yoga, il mêle philosophie et pratique dynamique, pour créer un cours « body & mind ».

J’en ai fait l’expérience, après 1h30, je suis ressortie de ce cours apaisée, la mâchoire débloquée, légère, positive. Un savant mélange de mots qui résonne au plus profond de l’âme et de postures pour libérer les émotions bloquées.

J’ai donc décidé de m’inscrire à son workshop le lendemain sur la philosophie du yoga, 4 heures pour approfondir l’aspect historique et spirituel. Raj a crée Hamsālaya Yoga, Hamsa signifie l’union parfaite, équilibre de vie.

5 personnes dans une petite salle (le cours sur les inversions étaient complet la veille), un dimanche matin, pour découvrir et discuter autour des valeurs de l’hindouisme, du yoga, et comment devenir quelqu’un de meilleur, concrètement, adapté à une vie occidentale où nos valeurs sont souvent mises à rude épreuve.

 

Comment trouver sa voie, allier passion et travail, le végétarisme, l’ambition, l’argent, le tout articulé autour des 4 pilliers du yoga :

  1. Raja (introspection)
  2. Karma (action)
  3. Bhakti (dévotion)
  4. Jnana (connaissance)

 

Nous avons fini par une méditation guidée, que j’ai fini sans m’en rendre compte en pleurs, moi qui pleure si rarement, certaines émotions bloquées ont fini par se libérer, et j’ai su avancer ensuite avec plus de sérenité.

 

Et si pratiquer avec Raj vous intéresse, il organise une retraite en septembre 2019 en Inde dans le Kerala, yoga, culture et gastronomie indienne, philosophie et visites (en anglais & chinois). Le tarif early bird est encore disponible, et je serai ravie de vous mettre en contact avec Raj. Il devrait également revenir rapidement en Europe, en attendant je ne peux que vous encourager à approfondir votre pratique traditionnelle du yoga.

 

Plus d’infos sur son site https://www.hamsalaya.com/

 

Racontez moi votre plus belle expérience yoga ?

Bien-être

Communication non violente ? It’s cool to be kind !

8 July 2019

 

Malgré le respect strict de ma routine « pas de téléphone au réveil, et pendant au moins une heure » j’ai l’impression qu’il est bien compliqué de couper aux échanges houleux et aux conflits sur les réseaux sociaux et dans la vie quotidienne.

Ces derniers temps, j’observe un climat de communication extrêmement sensible, où chaque mot doit être pesé, où le climat social devient si violent où tout peut être prétexte pour attaquer, souvent en meute, et où la personne la plus virulente est souvent la plus respectée.

A l’heure de la communication positive, communiquer par la peur reste malheureusement la forme de communication la plus mise en avant dans les médias, où nos échanges au quotidien.

 Et même si le mot bienveillance commence à nous sortir des yeux en ce moment, il est pourtant important de le replacer dans un juste contexte.

 

A 7 ans, j’ai quitté mon sud natal (Marseille-Toulouse-Lyon) pour Paris. Et j’ai découvert que la mentalité parisienne n’était pas un mythe, avec des enfants plus durs et agressifs qu’ailleurs en France.

J’ai aussi toujours vu mes parents comme deux personnes respectées car capables de s’imposer dans n’importe quelle situation. Si il faut taper du poing sur la table, ils savent tous les deux le faire très naturellement.

Depuis toujours, j’ai identifié qu’une personne avec un fort caractère était une personne capable de crier plus fort, de se faire respecter, d’imposer son idée, une personne qui fait peur. A la maternelle déjà, on valorise ceux et celles qui imposent leur personnalité tranchée, on félicite les enfants qui font la loi « ils-elles ne font pas marcher sur les pieds, c’est positif pour la suite ». Vraiment ?

Dans mon cas, je suis passée d’une petite fille douce, à une adolescente d’abord torturée, puis une jeune adulte très agressive. Tout le monde savait qu’il ne fallait pas me marcher sur les pieds, et que mes colères étaient noires. Aujourd’hui, je me rends compte qu’il n’existe pas une personne qui n’a pas subi mes colères, mes coups de gueule.

J’ai évolué dans un monde assez misogyne, où les femmes étaient assez peu respectées et où faire peur plutôt que de se faire attaquer était la stratégique à adopter. J’ai donc fonctionné comme ça pendant des années, tu oses m’attaquer, je sais crier, tu cries, je crierais plus fort.

Je peux dire aujourd’hui, que je suis tristement capable de tenir tête à n’importe qui sans vraiment flancher, et que mes colères ont réussi à régler des situations tendues, on impose beaucoup de choses par la peur.

A 25 ans, j’ai découvert le yoga, et j’entend encore ma prof nous répéter « It’s cool to be kind! Kindness, though typically considered to be a weakness, is actually a strength».

J’ai appris avec le yoga, la notion de bienveillance, de ne pas vouloir faire de mal aux autres. De ne plus m’imposer en hurlant, d’essayer de changer l’image que les gens ont de moi, de ne plus imposer de climat de peur, et tout simplement en communiquant. Faire des feedbacks réguliers plutôt que d’attendre qu’une situation dégénère par exemple, et comprendre que mon niveau d’exigence était parfois trop élevé. En quittant Paris pour les Etats-Unis, j’ai tout simplement appris à sourire, à être plus avenante, et ne plus me protéger derrière une carapace froide.

La communication de ses besoins est extrêmement importante dans la relation aux autres : personne ne peut deviner ce dont vous avez besoin, trop subjectif, à vous de communiquer ce qui vous tient à cœur, ce que vous voulez, ce que vous ne voulez pas. Et à l’autre d’écouter et agir ensuite, c’est encore un autre sujet.

Le manque de communication amène la frustration, la frustration amène la colère, la colère brise des relations amicales et amoureuses.

Avant, on me considérait comme une personne froide et distante, aujourd’hui dans mon travail je développe la communication du feedback dans une équipe interculturelle (communiquer dans une langue qui n’est pas votre langue native, avec des personnes de cultures très différentes), le cocktail parfait pour amener des incompréhensions.

Et j’entends souvent les autres me dire que je suis une personne empathique, humaine et à l’écoute. Je sais toujours être ferme pour initier un climat de respect, mais j’ai décidé de ne plus imposer le respect par l’agressivité, et je me sens aujourd’hui fière de cet accomplissement.

Evidemment, il m’arrive de perdre de mon calme, quand je suis à bout et me sens attaquée, ou plus en confiance : une évolution ne se fait jamais de manière linéaire. L’important est de revenir sur une situation d’échec de communication avec du recul, et comprendre pourquoi notre réaction. Cela m’est arrivé récemment, je n’aurais pas du m’emporter si violemment, mais j’ai compris la cause et les enseignements pour le futur. Encore et encore, nous sommes tous(toutes) des work-in-progress.

 

Quelques conseils pour apprendre à communiquer de manière apaisée en cas de conflit 

 

  • Ne pas attendre plus de 24h pour régler un conflit, prendre le temps de décompresser, parler à une personne de confiance avant d’initier une conversation pour désamorcer une situation difficile. Beaucoup de situations sensibles sont en réalité des soucis de communication.
  • Parler d’adulte à adulte (dans l’analyse transactionnelle, on à tendance à adopter une position parent-enfant, à tort)
  • Avant d’entamer une discussion pour désamorcer un conflit, demander si c’est le bon moment, et remercier ensuite pour le temps accordé
  • Ecouter, vraiment, sans penser à ce que l’on va répondre ensuite
  • Préférer une discussion seul(e) à seul(e) plutôt qu’en public
  • Venir avec des faits concrets, et si possible des solutions

 

Quelles sont vos astuces pour communiquer de manière apaisée ? Comment maitrisez vous l’envie de communiquer de manière aggressive ?