Silence radio.
Déjà 2 mois que j’ai décidé de faire une pause des réseaux sociaux et du blog. Ce week-end, je discutais avec mon mari des « nombreux » messages de lectrices demandant des nouvelles, et étonné de ma réaction, il a fini par me dire « Tu tiens un site depuis plus de 7 ans, et ne donne plus de nouvelles du jour au lendemain, c’est dommage ».
Biobeaubon est né en 2013, et j’ai très vite connu une belle communauté, positive, bienveillante, des rencontres que j’ai pu concrétiser dans la vie, de belles amitiés même.
Le blog, a été une plateforme d’expression incroyable qui a suivi mon évolution, une première expatriation, une deuxième, de la cuisine vegan au yoga, des voyages, des réflexions, la maternité, la famille, une troisième expatriation… Une tranche de vie intense entre 26 et 33 ans.
Le digital et les médias de manière générale sont mon gagne-pain depuis plus de 10 ans, et j’ai pu observer un changement de tendance sur les réseaux. Les images doivent être ultra léchées, le discours très polissé aussi. Ces derniers mois, je ne me suis plus retrouvée dans cette course à l’engagement et tous ces profils qui se ressemblent.
Tout doit être tristement conforme, les profs de yoga aux photos parfaites qui vous expliquent que leur vie n’est pas parfaite, le body positive bien marketé, les parents qui ne galèrent jamais, les enfants qui cochent toutes les cases du livre « le développement de l’enfant pour les nuls », être super écolo, super zéro déchet, super vegan, et ne jamais montrer un écart, et sinon en faire un story telling. Et bis repetita.
J’ai rejoint Twitter il y a 10 ans, et je n’ai pas reconnu le flot de violence, et de négativité que je lis depuis quelques mois. J’ai eu l’impression d’entendre des milliers de gens hurler en même temps, très fort, en boucle. On attaque, on raconte, on se plaint beaucoup, on cherche l’approbation.
Tout ça peut paraître très critique et négatif, c’est peut-être le cas, mais j’ai senti petit à petit que les réseaux sociaux devenaient très anxiogène pour moi. Que je commençais à être de plus en plus lisse moi aussi.
Choisir ses combats.
Un blog n’est pas un magazine. J’ai toujours lié mes expériences de vie aux thématiques des articles, même sur des sujets comme l’endométriose, ou le post partum.
Je n’ai jamais voulu exposer mon enfant, son visage, ou donner trop de détail sur lui. Il est une personne à part entière qui choisira de s’exposer, de construire son identité numérique, et je ne peux pas lui voler sa voix, interpréter des mots qu’il ne dit pas.
Le peu que j’ai partagé, j’ai essayé de le faire à titre informatif, ou quelques moments de vie, comme le dernier article sur le sommeil, mais chaque mot a été pesé, avec un questionnement constant sur le curseur à avoir en matière d’intimité et de protection de mon enfant.
Vous l’avez surement compris dans mon dernier article, à demi-mots, pudiquement, mon enfant est un petit être singulier.
J’ai refusé d’en parler en détails, et je le refuse encore, pour le protéger d’abord, pour protéger son identité, pour ne pas brusquer son cheminement, notre parcours en tant que famille, éviter aussi de partager du trop intime. Mais voilà, tout ceci est devenu l’essentiel de notre vie depuis plusieurs mois, et écrire sur les bonnes adresses à Bruxelles, ou être une famille green m’a semblé très désuet. Je n’ai pas eu envie que cette expérience deviennent une leçon de vie pour qui que se soit, ni d’être inspirante, ni d’avoir l’impression de vous vendre une méthode de développement personnel. Simplement, la vie, ma vie.
Une personne m’a dit récemment « il faut choisir vos combats » et c’est ce que j’ai décidé de faire depuis quelques mois. Me consacrer à mon travail, à ma famille, et garder le peu de temps libre loin des réseaux sociaux mais au yoga, plongée dans un livre ou en vadrouille le nez en l’air. J’ai perdu l’habitude de partager ce que je fais, où je vais, même si je continue de tout photographier. On ne perd pas les vieilles habitudes.
Même si la vie s’amuse encore et toujours à me déstabiliser : je n’ai jamais senti mes épaules aussi solides. Mes pieds ancrés dans le sol. Ma vie dans le moment.
Je réfléchis à une nouvelle formule de Biobeaubon, en écrit, j’aime l’écrit, ou en audio, mais surtout des billets d’humeur. Simples, honnêtes.
Merci mille fois pour vos messages et votre bienveillance, et surtout à bientôt.
Anouchka
12 Comments
Merci pour ce bel article Anouchka qui reflète ton authenticité, encore et toujours. C’est un plaisir de te lire, et ça le restera quel que soit ton rythme.
Douces et apaisantes pensées pour toi et ta famille
Merci beaucoup Jessica!
Je suis heureuse d’avoir pu partager mon état d’esprit du moment, sans filtre, et voir qu’il est compris par cette jolie communauté.
Belle journée!
Heureuse de (re)lire, j’apprécie beaucoup ton naturel et ta simplicité.
Je te rejoins sur le côté anxiogène des réseaux, je pense que je finirai par m’en éloigner moi aussi !
Merci beaucoup Astrid!
Il faut trouver la balance et réussir à casser certaines habitudes, et on réussi à s’en passer et revenir rapidement, juste échanger ou trouver une info.
Balance is key comme on dit 🙂
Comme j’ai aimé ce billet !
Je me reconnais pas mal dans certains passages.
J’ai pas beaucoup à dire car j’ai toujours du mal à exprimer les choses par écrit mais voilà en quelques emoji.
Merci ma Laura !!
Je ne vois pas tes emojis mais je peux les imaginer facilement, surtout pour toi travaille sur les réseaux sociaux et crée du contenu au quotidien.
Il faut trouver la bonne balance, et se proteger 🙂
Bises!
Merci pour cet article. J’espère que tu continueras à publier de temps à autres des billets d’humeur, c’est ce que je préfère ! Et s’il est vrai qu’il y a une course au beau et à l’uniformité dans les réseaux sociaux, je pense que cela rend les blogs encore plus indispensables, en tant qu’espace dans lequel l’imparfait, le bancal, la vie quoi, peut s’écrire 🙂
Merci beaucoup, je crois que je vais me consacrer aux billets d’humeurs, sans filtres.
Les blogs se font de plus en plus rare, et pourtant le fait de lire des articles plus longs, où l’on développe une idée, partage une émotion est finalement nécessaire…
Bises!
Je suis contente de vous lire parce que j’ai pensé plusieurs fois au blog ces derniers temps. Et d’un autre côté je comprends tout à fait ce besoin de s éloigner des réseaux sociaux agaçants à force de perfection faussement imparfaite. J’imagine mon fils qui me voit si souvent sur mon téléphone et ça n’est pas une image que j’ai envie de lui transmettre. Donc je vote aussi pour la detox mais c’est toutefois toujours avec plaisir que je vous lirai ici. Finalement, lire l’article d’un blog c’est devenu “slow” par rapport aux réseaux sociaux si instantanés.
Merci mille fois Delphine!
J’aime aussi imaginer le blog “slow” en réaction aux réseaux sociaux comme moyen d’expression unique.
Et pourtant, je vois des magazines comme Society continuer de grandir, avec des articles ou interview en 4 pages, impensable à l’air de la conso instantanée. Il faut se proteger, et ne pas s’imposer quelque chose d’anxiogiène nous bouffer au quotidien, il y a plus important à vivre….
A.
Merci de nous donner de tes nouvelles Anouchka.
Je suis ton blog depuis longtemps et commente peu mais je te lis toujours avec intérêt et plaisir.
J’espère que tu continueras à écrire de temps en temps et à partager tes émotions, tes découvertes…
Prends soin de toi et de ta famille et au plaisir
Merci mille fois Béa ! Ce genre de commentaire (et d’avoir pris le temps de venir l’écrire) me donne envie de continuer!
À bientôt,
Anouchka