Le sujet du bien-être au travail est au cœur des conversations en ce moment. Les employés réclament, à juste titre, des conditions de travail suffisamment agréables pour s’épanouir dans un cadre où l’on passe en moyenne 8 heures par jour. J’ai récemment décidé de quitter un rythme home office 4 jours par semaine, très confortable, pour un open space, après 5 ans dans un cocon, pour des raisons professionnelles mais aussi humaines. L’occasion de partager mes premières impressions sur un univers bien trop souvent idéalisé !
Des études en auto-gestion vers les premiers pas dans la vie professionelle
J’ai toujours étudié ou travaillé de manière indépendante, très jeune j’ai quitté le lycée traditionnel pour passer mon bac par correspondance via le CNED, que j’ai obtenu du premier coup. J’ai toujours eu du mal avec les emplois du temps imposés, les heures sur une chaise à écouter un/e professeur.
Après le bac j’ai choisi de faire toutes mes études en apprentissage du bac +1 au bac +5, du BTS à une grande école, j’ai adoré le principe de venir en cours de manière très condensée, et repartir me promener sur le terrain, avec une autonomie complète sur ma gestion des projets d’études.
Mais voilà, le monde de l’entreprise n’étant pas si flexible, et encore moins il y a 10 ans, j’ai vite pris le pli de faire des longs trajets dans les transports parisiens, et passer ma journée en open space à composer avec les autres, le bruit, les réunions, les appels…
Et en 2013, quand j’ai décroché un poste à Washington, j’ai eu la surprise de découvrir que l’entreprise offrait la possibilité de travailler en home office 3 jours par semaine et venir 2 jours au bureau. Parfois plus, parfois moins, le rythme n’était pas imposé aux employés. J’ai continué à travailler pour cette entreprise pendant près de 5 ans, après Washington à Londres, et majoritairement en home office.
Et depuis un mois environ, j’ai décidé de quitter mon cocon pour retrouver le chemin des open space, dans une entreprise, un job, une culture complètement différente, mais toujours flexible !
Home office, un paradis ?
L’image que l’on a souvent du home worker est une personne qui travaille avec de grosses chaussettes et pyjama en pilou, avec un thé brulant et son ordinateur sous la couette.
J’ai effectivement adopté tous les clichés du home working, les chats en plus, et pourtant je ne travaille pas comme freelance, loin de là. Mon travail consistait à coordonner la communication digitale d’une entreprise internationale, avec des équipes aux 4 coins du monde. Je démarrais parfois mes réunions très tôt avec l’Asie, et tout au long de la journée avec l’Europe et les Etats-Unis dans l’après-midi.
Pour quelqu’un qui passait sa journée au téléphone ou en visio conférence, avec des horaires très variables, le home working était au départ une situation idéale : pas de transport, la possibilité de travailler n’importe où ou presque, et du temps précieux gagné pour d’autres activités personnelles.
Au détail près, que travailler en équipe à distance pendant plusieurs années s’est révélé un frein sur la dynamique et la cohésion de groupe. Manager et participer à des grands projets quand on se voit une fois ou deux par an pour certains, et une fois par semaine pour d’autres est extrêmement difficile. Les emails sont parfois mal interprétés, il est aussi difficile de tisser des liens avec des collègues, d’apprendre d’eux, et d’avoir des réponses immédiates pour des choses toutes simples.
J’ai pourtant réussi mon pari, en évoluant dans l’entreprise, où le home working était extrêmement répandu, partagée entre amour de mon confort quotidien, et frustration de ne pas avoir plus de contacts humains quotidiens avec les autres. Moi qui était au départ très introvertie, et en particulier dans le monde du travail, je me suis rendue compte que j’avais changé avec les années.
Parce que travailler à l’étranger, c’est aussi s’imprégner de la culture locale, observer les gens, leurs coutumes, leur mentalité. C’est ce que je faisais en condensé chaque fois que je venais au bureau.
Il y a eu des côtés incroyables au home office, comme le fait de passer une grossesse sereine sans devoir affronter les transports, la voiture, les fauteuils parfois inconfortables, les questions, mais simplement travailler dans mon cocon, jusqu’à la 39e semaine.
Il faut aussi savoir que même si les gens autour de vous peuvent être un facteur de stress, ils sont aussi source de force. Etre seule face à son ordinateur à gérer un projet stressant, quand le reste de l’équipe est autour d’une table est encore plus anxiogène, je l’ai vécu lors de sorties de projets où je manquais cruellement de communication en temps réel.
Un autre aspect que l’on élude souvent, est le fait de manque de contacts humains. Un*e freelance peut travailler dans un espace de co-working, parfois chez ses clients, mais dans mon cas, il était difficile de travailler dans un café, trop bruyant et gênant en visio-conférence et le coworking ne prenait pas de sens. J’ai par contre eu la chance de travailler au UK ou en France quand mon emploi du temps personnel le demandait, sans poser de jour off pour autant.
Autant à Londres, j’avais une équipe sur place qui se déplaçait une fois par semaine, ce qui me permettait d’affronter les transports (1H30 pour rejoindre le Berkshire), et profiter de mes collègues, autant à Bruxelles le deal était différent, j’allais être la seule personne de mon équipe sur le site.
Cette situation couplée à une envie de changer de dynamique, de me faire des contacts dans une ville où le réseau est plus petit, et m’immerger dans la culture belge, m’a poussée à changer d’entreprise et quitter mon home office.
Confort de vie et carrière, trouver la bonne balance !
Prendre une décision aussi difficile m’a valu quelques mauvaises nuits. Je savais que la situation n’était plus idéale pour poursuivre ma carrière à Bruxelles, moi qui ambitionne d’évoluer dans le management, et que je ne souhaitais pas me mettre à mon compte pour de multiples raisons, la principale étant que je ne veux pas sacrifier ma situation financière.
Mon endométriose sévère et le fait d’avoir un enfant en bas âge ont aussi pesé dans cette peur du changement. Mais j’ai toujours refuser de laisser mes choix dictés par la peur, et l’envie de continuer à évoluer professionnellement à un moment clef de ma carrière, 10 ans sur le marché du travail, 30 ans, et 4 pays, je souhaitais capitaliser sur cette étape charnière.
J’ai donc cherché une entreprise internationale, qui encourageait l’autonomie, la flexibilité, les rendez-vous à l’extérieur fréquents, même si la présence au bureau était évidemment imposée.
Concernant mon enfant, le rythme est rôdé, je l’emmène le matin ou le récupère le soir, une semaine sur deux. Je fais partie des gens qui arrivent tôt au bureau et partent plus tôt, pour pouvoir profiter de mon enfant en fin de journée. Il y a aussi des personnes qui préfèrent arriver plus tard et travailler plus longtemps en fin de journée, le rythme est différent pour chacun/e
Je n’ai pas eu à imposer ce rythme, cela a été discuté dès l’entretien, en toute transparence, pour éviter les mauvaises surprises. J’ai aussi l’aplomb nécessaire aujourd’hui de ne pas m’excuser d’avoir un enfant.
Alors évidemment, j’ai sacrifié un peu de sommeil, et pris le pli d’aller et venir de la maison vers la crèche, de la crèche vers mes rendez-vous, mais sans culpabilité aucune sur mon emploi du temps, je récupère mon enfant à la même heure qu’avant, et je suis toute disponible pour lui jusqu’au coucher, quitte à reprendre mes mails après.
La réacclimatation avec le monde merveilleux de l’open space
L’open space est souvent considéré comme un enfer sur terre. J’ai longtemps pensé ça aussi, un peu traumatisée par les gens bruyants, l’obligation de rester sur sa chaise toute la journée jusqu’à 19h. Bref, mon expérience française, l’Angleterre et les Etats-Unis fonctionnant sur un tout autre modèle de mon expérience : profiter d’être au bureau pour travailler avec ses collègues, parfois manger devant son ordinateur, mais partir quand son travail est terminé sans entendre « tu as posé un RTT ? ».
J’ai aussi eu l’occasion de faire un voyage d’étude sur l’environnement du lieu travail, physique comme humain à Copenhague avec mon ex-employeur, voyage passionnant, qui m’a ouvert les yeux sur le fait qu’il était possible de bien vivre quand on travaillait dans un open space. Les danois sont responsables dès le plus jeune âge de leur agenda, et surtout face au savoir-vivre en communauté, chose que l’on cultive naturellement dans les pays du nord. L’idée au Danemark est d’abattre les murs, les bureaux, pour ne garder qu’un maximum d’open spaces et de free-desk (bureaux tournants), pour travailler selon les projets. Les bureaux que j’ai eu la chance de visiter avait souvent une ou plusieurs cuisines, pour se sentir chez soi, et des grandes fenêtres pour laisser entrer la lumière qui fait parfois cruellement défaut dans le nord de l’Europe.
J’ai finalement trouvé un environnement de travail serein à Bruxelles, flexible, avec une forte présence au bureau, le travail dans les médias l’impose avec une dynamique entre les équipes, mais aussi des personnes qui savent travailler ensemble, dans le calme majoritairement, et parfois avec des moments plus drôles pour relâcher la pression. Chacun travaille dans son coin, part en rendez-vous, repart, travaille chez soi, revient au bureau, file en réunion, selon son emploi du temps.
J’ai aussi pris le pli de ramener les choses essentielles pour me sentir chez moi, du thé, des biscuits, de la crème pour les mains avec une odeur que j’aime, un gilet… Et utiliser les cuisines pour prendre mon petit déjeuner quand je pars le matin sans déjeuner, stocker mon déjeuner comme la majorité des gens, ou aller faire mes courses sur l’heure du déjeuner pour me retrouver en solo et faire des emplettes en évitant d’empiéter sur le précieux temps avec mon fils.
Quand je dois écrire et que l’open space est bruyant ? Je fonce dans une salle de réunion. Quand j’ai besoin de me retrouver, je lance un podcast ou une playlist en travaillant. Pour éviter à mon endométriose de faire des siennes, je marche régulièrement, m’étire, travaille sur un ballon, boit beaucoup de tisanes… L’endométriose étant toujours une saloperie dans ma vie, mon choix a toujours été de vivre en gérant les crises au jour le jour.
Faire du temps de transport un temps pour soi
J’avais perdu l’habitude de conduire ou prendre les transports toute la semaine pour aller bureau. J’ai dû aussi me réhabituer au fait de conduire en ville, ou affronter le métro/tram aux heures de pointes, quoique plutôt facile à Bruxelles.
Si je suis en tram, j’en profite pour écouter des podcasts ou des livres audio, ma nouvelle passion, me mettre dans ma bulle, boire mon thé ou un smoothie attrapé en chemin. Je lis aussi beaucoup plus, car avec un enfant et un boulot, trouver du temps pour lire est un casse-tête frustrant.
En voiture, j’apprécie d’écouter ma musique, des podcasts encore comme Affaires Sensibles, et de me retrouver seule dans mon deuxième cocon, même si les automobilistes sont parfois un peu stressants, je tente de profiter de ce précieux me-time.
Et moi qui n’arrivais pas à développer ma pratique du yoga à la maison, j’ai finalement profité de ce changement de rythme pour aller au studio une fois par semaine ou deux, mais prendre le temps chaque soir de retrouver mon tapis : quel bonheur !
Un choix qui confirme mes attentes professionnelles et personnelles
Et finalement, malgré la peur du changement, je me rends compte que quitter mon confort du home office, qui devenait de moins en moins confortable d’ailleurs, était un bon choix. Je rencontre des gens à Bruxelles, construit un réseau, apprend des tonnes de choses au bureau chaque jour, participe à des conférences, des présentations, chose qui commençait à me manquer en home office.
J’ai appris en 5 ans d’home office, à être très concentrée sur ce que je fais au travail, ne pas me disperser, travailler de manière autonome sur une chose à la fois, et cette autogestion est toujours appréciée des gens autour de moi.
Et finalement, ce que je craignais se révèle être une bonne surprise, travailler en bonne intelligence dans un environnement exigeant mais agréable, peut-être possible.
Je n’exclue rien pour l’avenir, peut être que dans quelques années je déciderais d’écrire une thèse, faire une formation pour changer de carrière, ou me mettre à mon compte qui sait ? Aucun choix n’est gravé dans le marbre, pour le moment, j’ai simplement décidé de rejoindre une dynamique sociale plus adaptée à mon arrivée dans un nouveau pays.
Ma vision de l’environnement parfait ressemble à un 4 jours au bureau et 1 jour à la maison pour avoir un calme absolu et rédiger mes dossiers efficacement, et pouvoir jongler avec des rendez-vous, des moments de rédaction, et d’échanges avec mes collègues.
J’ai bien évidemment conscience du privilège de pouvoir penser à la notion de bien-être au travail dans le contexte socio-économique actuel, mais elle me semble essentielle pour réinventer l’espace de travail de demain.
Par ailleurs, je prendrais le temps de développer mes découvertes sur le modèle danois, pionniers en matière de bien-être au travail.
9 Comments
Quel article passionnant, merci Anouchka !
Le bien-être au bureau, c’est quelque chose que je ne connais pas bien. Je n’ai quasiment pas d’expérience en entreprise, mais les rares que j’ai eues n’ont pas été synonymes de bien-être. Je ne sais pas encore très bien comment je souhaite évoluer professionnellement, mais je déplore qu’en France le télétravail ne soit pas plus répandu, car pour moi ce serait le rêve. Pouvoir travailler de chez moi quand je suis malade, ou comme tu le dis, au moins un jour par semaine, ce serait vraiment chouette. Je n’aime pas non plus les horaires imposés, lors de mon stage je devais impérativement arriver au travail à 10h, prendre ma pause déjeuner de 13h à 15h et repartir du bureau à 19h, ce qui ne correspondait à AUCUN de mes besoins. (finir tôt pour profiter de ma soirée avec mon mari, ma productivité bien plus accrue tôt le matin, mon rythme de repas — j’ai faim le midi à 11h30, à 13h plus du tout donc je mangeais peu et j’avais de nouveau l’estomac dans les talons à 15h30…) Bref, c’était, rien que sur ce point, un petit enfer. Sans compter la culpabilité d’être obligée de demander un arrêt de travail pour pouvoir me reposer lors de crises de douleurs particulièrement fortes pendant ces 3 mois — ah, le stress… –, alors que j’aurais pu au moins gérer quelques tâches administratives depuis chez moi. Enfin, tout ça pour te dire que ton article m’a beaucoup intéressée, continue de nourrir une réflexion que j’ai sur le travail en général depuis que je suis confrontée à ce milieu. Et c’est fou ce que ton parcours est inspirant ! Merci beaucoup.
Je suis freelance depuis maintenant un an, et même si j’ai longtemps considéré ce statut comme mon saint graal, je me rends compte que finalement beaucou pde choses me manquent.
J’ai la chance d’avoir toujours travaillé dans un cool environnement de travail. L’agence d’archi dans laquelle j’ai commencé était petite, on était soudés, j’ai toujours pu prendre des jours off quand j’avais besoin de bosser mon mémoire (j’ai fait mes 2 dernières années en alternance) et les horaires, bien que très « parisiens » restaient relativement souples. En arrivant à Montréal – ma 2ème expérience de travail seulement – j’ai atterri dans une boîte où, même si parfois le plan humain était un peu bancal (les managers d’équipe qui s’improvisent managers sans vraiment savoir ce qu’ils font, ça ne fonctionne pas, à mon avis), je ne me suis jamais autant éclatée. Probablement du fait de mon poste aussi, qui consistait à « fait ce que tu veux, on te fait confiance » pour faire rayonner la marque. Les horaires étaient très souples – culture nord-américaine oblige – et je pouvais faire du home office un peu quand je voulais.
Maintenant que je suis free, j’adore ce confort : je suis en train de poster ce commentaire assise sur mon lit, parce que le vendredi je commence ma journée en répondant à mes mails, depuis on lit, en pyjama, une tasse de café à la main. Je peux m’eclipser aller nager à midi, je peux couper ma journée quand je veux, comme je veux. Comme je bosse principalement par mail / messagerie, le décalage horaire ne m’importe que peu (je bosse beaucoup avec des clients en France), et je peux bosser littéralement de n’importe où – tant qu’il y a une prise pour brancher mon laptop.
Pour autant, tout ce confort, je le sens, ne me convient plus a 100% : avoir des collègues avec qui échanger, avec qui faire rebondir des idées – et faire grossir et évoluer des idées -, avec qui débattre sur certains points et avec qui lancer des blagues de temps en temps me manque, alors je croyais être la plus heureuse du monde sans avoir de collègue, puisque j’ai une petite tendance à être sauvage et à pas trop trop aimer être entourée de beaucoup de personnes. (La conclusion est que : je cherche donc à retourner en agence, mais une petite agence, dans laquelle je pourrai avoir une certaine latitude) (la perle rare, je ne l’ai pas encore trouvée !).
Bref, c’est un sujet vraiment hyper intéressant ! J’ai fait mon diplôme de fin d’études sur un espace de coworking et j’avais passé pas mal de temps à étudier un peu ce qui se faisait en matière de bien-être au travail et en open-space. Ça m’intéressera beaucoup de lire tes découvertes sur le modèle danois, aussi !
Je suis contente de lire cet article. Comme je te l’ai dit sur Twitter, je suis aussi en home office, dans uen entreprise où j’ai bossé en bureau sur Paris et qui m’a donné l’opportunité de garder mon poste à distance. Parfois, le lien social me manque, même si maintenant mon mec est présent en home office aussi et me fait une présence (c’est bien et pas bien en même temps, on sature un peu d’être constamment ensemble). J’ai moins d’avantage dans le sens où je suis obligée de rester dans mon bureau, mon employeur n’accepte pas trop que j’aille bosser ailleurs qu’à mon domicile. C’est devenu ultra confortable et je suis bien plus efficace quand je bosse dans mon coin. Par contre, ce confort me freine dans d’autres projets. Comme ma santé est bancale, j’ai un salaire + des aides qui font que je garde un salaire complet en travaillant moins. J’ai peur que ça change, de perdre ce confort même si le job en lui-même ne me convient plus. Et j’ai aussi la trouille que mon projet pro en tant que sophrologue ne fonctionne pas ou ne me plaise pas tant que ça et de devoir revenir dans un poste classique avec horaires imposés et temps de transport. Parce que mon temps hors travail est consacré à plein de choses (yoga, lecture, réflexions, musique, etc…) et ça c’est chouette. Et je ne me vois pas revenir au schéma classique.
Mais tu es la preuve que ça peut être possible et confortable quand on met en place de bonnes nouvelles habitudes.
Bonjour, article très intéressant. J’ai essentiellement travaillé en bureau mais j’ai eu un contrat où je pouvais gérer mon planning et travailler à domicile une journée hebdomadaire, c’est un équilibre qui me convenait vraiment bien. J’aimerais retrouver cette possibilité.
Je me permets une question car je suis en pleine réflexion de réorientation et pour différentes raisons, je souhaiterais me former à distance avec des déplacements à l’école ponctuellement. Mais il est difficile de trouver de telles informations. Aussi votre parcours m’intéresse, voudriez-vous bien m’indiquer à quel établissement vous étiez rattaché pour vos études ? En vous remerciant, cordialement.
Bonne continuation dans votre installation !
Vraiment intéressant de te lire, je trouve aussi qu’on idéalise le home office. Comme je te le disais sur Twitter, c’est pas mon truc. Je suis sur Paris, mais dans une grosse entreprise américaine et la culture qui va avec. On m’a proposé le home office alors que j’étais encore stagiaire, et chacun s’organise un peu comme il veut (j’imagine qu’il y a des limites, mais je ne sais pas bien lesquelles). Je l’ai fait la semaine du 15 août, pour rentrer à Marseille sans poser de jours. Et franchement, si dans ce genre de cas c’est vraiment pratique (enfin, sauf que chez moi, c’était compliqué de faire comprendre que je pouvais pas filer à la plage ou au cinéma au milieu de l’aprem ;)), j’ai trouvé bien plus difficile de faire la part pro/perso. Je me suis mise (toute seule) en tête que je devais “compenser” mon absence et le soir, j’avais un mal fou à couper. Quand je suis à Paris, je n’ai aucune envie de rester chez moi (alors que ces jours-ci, avec la neige, on nous l’a recommandé). Je n’aime pas du tout être toute seule pour travailler, j’aime voir mes collègues, prendre le café avec eux, rire un coup, et puis je trouve qu’on avance mieux sur les dossiers. Une partie de mes interlocuteurs sont en Espagne/à Dublin/aux US et c’est pas très pratique. Notre openspace est très grand mais complètement vitré et on donne sur la Seine, ce n’est pas du tout oppressant. Si j’ai besoin de m’isoler, je m’installe dans un box et comme nos bureaux sont volants, j’ai le droit de me mettre un peu ou je veux (même si dans les faits, je bouge pas vraiment). Bref, je suis très bien dans l’openspace, entourée de plein de gens :).
PS : je viens de penser à ma boite précédente, une maison d’édition. Petit openspace, peu de lumière, horaires de bureau. Clairement, j’aimais pas énormément y aller… Je crois qu’en fait j’aime l’openspace parce que je sais que j’y vais par choix !
Merci pour cet article super intéressant ! J’ai hâte de lire celui sur le modèle danois 🙂
Je pense qu’effectivement tout est une question d’équilibre et que cela dépend de sa vie à l’instant T. Je travaille depuis 3 ans et je constate que ma perception du travail, mes envies, mes attentes, etc. ont beaucoup évolué. Par exemple, j’accorde beaucoup d’importance à la localisation de mon travail maintenant, alors qu’il y a quelques années seul m’importait de trouver un job dans mon domaine (Bruxelloise qui a eu la chance de travailler en plein cœur de Bruxelles et à qui ça manque).
Je te souhaite beaucoup de succès dans ton nouveau job !
Un article extrêmement intéressant, merci beaucoup 🙂
De mon côté j’ai toujours bossé en open space (y compris pendant mes études, si l’on peut considérer un fast food comme un immense open space ;)) et en tant qu’introvertie hypersensible (tout ça) c’est assez violent. Surtout que beaucoup d’entreprises ne sont pas encore au point sur le confort en open space : je rêve d’une vraie cuisine et de salles pour pouvoir m’isoler de temps en temps. Je crois que les entreprises françaises gagneraient à penser à ces petits à côté. Je rêve aussi d’horaires plus flexibles, mon métier oblige je suis depuis toujours coincée dans des horaires très (très) matinaux et ce n’est pas toujours évident.
En tout cas j’admire ta prise de risque 🙂 En tant que digne représentante du “j’ai tellement peur du changement que je préfère rester dans ma merde”, j’aspire à changer de ce côté là justement.
Bonjour Anouchka,
comme toujours, un article passionnant 🙂
Je m’apprête (cet été) à quitter le monde du salariat que je n’ai que trop subi pour être à temps plein prof de yoga. Donc de fait, passer à mon compte, avec des horaires très particuliers et des journées gruyère. J’ai TRES hâte. Je n’idéalise pas le fait de travailler de chez moi, mais à mes yeux, pour le moment, cela sera une vraie libération : les cours m’assurent l’échange humain et le reste du temps, être chez moi/au café pour travailler (ou faire le reste) me convient parfaitement. Je suis très efficace quand je travaille de chez moi, bien plus que vissée à une chaise de 9H30 à 18H. Les horaires et les conditions de la vie de bureau ne me conviennent pas du tout, c’est décalé avec mon rythme personnel et la rigidité de l’organisation (surtout là où je travaille) m’épuise. Bref, merci pour cet article et ces réflexions !
Bonjour,
J’aime beaucoup tes réflexions sur le bien-être au travail et l’équilibre perso/pro, ton article est très intéressant.
J’ai été interpellée par le passage sur l’autogestion qui est appréciée de tes employeurs. En effet, je fais du télétravail depuis quatre ans et demi (je vais au bureau max une fois par mois) et aujourd’hui je souhaite changer de travail. J’ai fait deux entretiens pour des postes différents dans des structures qui ne pratiquent pas le télétravail et, là où je pensais que mon statut de télétravailleuse serait un atout (rigueur, autonomie), en réalité les recruteurs le perçoivent mal. Il faut dire que ces deux entretiens étaient dans des structures avec une hiérarchie très marquée ce qui changerait de mon poste actuel. Les recruteurs craignent que je ne m’adapte pas à leur organisation. Je suis en train de me dire que je ne vais plus dire que je fais du télétravail en entretien car cela ne m’avantage pas du tout.